Dessau et le génie conseil: il n'y aura pas d'aministie

Publié le 27/06/2013 à 15:25

Dessau et le génie conseil: il n'y aura pas d'aministie

Publié le 27/06/2013 à 15:25

Par La Presse Canadienne

Le gouvernement du Québec n'a pas l'intention de passer l'éponge sur les fautes commises par les firmes de génie-conseil, même si des employés de ces firmes sont mis à pied, victimes collatérales des mesures correctrices qui ont été adoptées pour lutter contre la collusion et la corruption.

Le ministre Jean-François Lisée, responsable de la métropole, a prévenu jeudi qu'il n'était pas question d'amnistie pour les firmes fautives, bien qu'il trouve regrettable que des employés innocents soient touchés par des mises à pied.

« Il n'y aura pas d'amnistie; il n'y aura pas de 'passer l'éponge'. Il va falloir faire des changements. Alors certaines entreprises vont réussir à se réformer et à survivre et à démontrer à l'AMF qu'elles se sont transformées. Certaines entreprises vont mourir et être remplacées par de jeunes entreprises plus saines », a résumé le ministre Lisée.

Il réagissait ainsi à une lettre ouverte rédigée par Frédéric Sauriol, vice-président institutionnel chez Dessau et cousin des ex-dirigeants Rosaire et Jean-Pierre Sauriol. Dans cette lettre, le vice-président de la firme de génie s'insurge contre le fait que des employés innocents sont mis à pied, parce que Dessau ne pourra pas obtenir de nouveaux contrats gouvernementaux à cause des gestes posés par leurs anciens dirigeants.

Pour pouvoir continuer à soumissionner pour des contrats gouvernementaux, les entreprises doivent en effet obtenir un certificat de bonne conduite délivré par l'Autorité des marchés financiers (AMF).

Or, certains dirigeants d'entreprises ont affirmé devant la Commission Charbonneau avoir eu recours à de la fausse facturation, avoir participé à un stratagème de collusion pour se partager les contrats, faisant ainsi gonfler les prix, ou avoir eu recours à des prête-noms pour financer des partis politiques et rembourser ces personnes à même leur compte de dépenses.

« Il y a des gens qui travaillaient pour certaines entreprises qui vont vivre cette transition et cette transformation. Il y a des gens qui seront embauchés par une nouvelle entreprise » et qui ne se retrouveront donc pas sans travail, a rappelé le ministre responsable de la région de Montréal.

Il a réitéré la volonté du gouvernement du Québec de tout faire pour obtenir un remboursement de la part des firmes fautives, qui ont par leurs gestes fait gonfler les prix, notamment.

« La volonté de Montréal et du gouvernement du Québec de monter des dossiers pour pouvoir récupérer un maximum des sommes qui ont été volées est sans faille; elle est sans faille. Mais il faut que les dossiers soient bien montés. Il ne faut pas arriver en cour avec des dossiers approximatifs où les fraudeurs vont réussir à s'en sortir. Notre procédure là-dedans, elle prend le temps qu'elle prend parce qu'on veut des résultats », a martelé le ministre Lisée.

C'est dans cette optique qu'il maintient la ligne dure face à ceux qui ont profité du système. « Il n'est pas vrai que des gens vont s'en tirer. Les gens ne vont pas s'en tirer; ils vont avoir l'UPAC (Unité permanente anticorruption) à leur porte, ils vont avoir la Commission Charbonneau à leur porte. Ils vont voir les procureurs de la Ville de Montréal et du gouvernement du Québec leur demander de rembourser", a prévenu le ministre Lisée.

De son côté, la Coalition avenir Québec a tenté de prêcher à la fois pour le maintien de la ligne dure face aux compagnies fautives et la compréhension face à celles-ci.

Le porte-parole de la CAQ pour ces dossiers, Christian Dubé, a invité à « faire la différence entre la théorie et la pratique », soulignant qu'il faut exiger d'être remboursé par les firmes fautives, mais ne pas risquer de les mettre en faillite en ne leur accordant plus de nouveaux mandats. Sinon « ils vont tomber en faillite et ne pourront plus jamais payer », a-t-il affirmé.

Maire et ministre

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