Des revêtements routiers plus durables et écologiques

Publié le 13/10/2009 à 14:06

Des revêtements routiers plus durables et écologiques

Publié le 13/10/2009 à 14:06

Par Claudine Hébert

De revêtements plus durables et plus écologiques sont en voie d'améliorer le réseau routier québécois. Depuis deux ans, l'équipe d'ingénieurs et de techniciens du laboratoire Gécan, à Saint-Hyacinthe, multiplie les efforts pour mettre au point des revêtements à l'épreuve du climat québécois. Cette division du Groupe Sintra, elle-même filiale de la française Colas, s'inspire des pratiques et innovations européennes.

"Notre nouveau laboratoire de R-D est l'un des plus modernes en Amérique du Nord", soutient Frédéric Noël, l'un des trois ingénieurs de cette jeune équipe d'une quinzaine d'employés. Résultat ? Quatre types de revêtement adaptés aux rigueurs de l'hiver sont prêts à commercialiser. Des revêtements qui se distinguent par leur durabilité et leur conception plus respectueuse de l'environnement.

Déjà, leur bitume en bardeaux d'asphalte, composé à 5 % de bardeaux neufs rejetés pour défaut de fabrication, fait parler de lui. "Ce revêtement est plus résistant à l'orniérage - la déformation de la chaussée causée par les poids lourds-, que le revêtement traditionnel", dit M. Noël.

Une caractéristique dont jouit aussi le Rugosoft, un revêtement qui réduit le bruit du roulement des pneus sur le bitume. Ce produit est destiné aux voies achalandées situées à proximité des résidences.

Deux produits-vedettes

Gécan fonde toutefois ses plus grands espoirs sur les deux produits suivants. Le Pavécol, un revêtement tiède dont l'application requiert un chauffage moindre - jusqu'à 40 degrés Celsius - que les autres revêtements. Quatre municipalités québécoises (Joliette, Sainte-Croix de Lotbinière, Saint-Juste-du-Lac et Saint-Jean-de-Dieu) font l'essai de ce revêtement qui diminue la consommation d'énergie de 30 %, les émissions de gaz à effet de serre de 4 à 5 kilogrammes par tonne de CO2 et l'émission de fumée du bitume de 50 % lors de sa production. Un élément non négligeable pour la santé des poseurs d'asphalte.

L'autre revêtement à surveiller demeure le Végécol. Cette formule dépourvue de dérivés pétrochimiques est constituée de granulats naturels et d'un liant végétal à base d'huile et de résine. Lequel ? Motus et bouche cousue. "C'est notre secret", répond Frédéric Noël, fier de ce revêtement qui répond à des critères LEED. Compte tenu de la disponibilité de la ressource qui compose ce fameux liant, ce n'est toutefois pas demain la veille qu'on verra le Végécol revêtir les autoroutes, précise M. Noël.

En fait, ce revêtement, qui prend la couleur des granulats utilisés, s'adresse surtout aux municipalités qui veulent embellir leur centre-ville et infrastructures publiques. Reste à voir comment réagira le plus important donneur d'ordres du Québec - le ministère des Transports -, face aux vertus des nouveaux revêtements. Bien que ces formules soient déjà testées et approuvées, leur réussite commerciale dépend des choix gouvernementaux.

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