Davantage de joueurs pour une tarte toujours pareille

Publié le 16/04/2011 à 00:00, mis à jour le 29/04/2011 à 11:32

Davantage de joueurs pour une tarte toujours pareille

Publié le 16/04/2011 à 00:00, mis à jour le 29/04/2011 à 11:32

Malgré la crise, le marché québécois de l'assurance se porte bien. Près de 200 assureurs sont titulaires d'un permis d'exercice au Québec, selon l'Autorité des marchés financiers. Parmi eux, des assureurs québécois, mais aussi des sociétés canadiennes et internationales. Les bénéfices des assureurs de personnes auraient même crû de 60 % en 2009 (soit 9,2 milliards de dollars (G$) de plus qu'en 2008), tandis que les bénéfices des assureurs de dommages auraient progressé de 16,1 %, à 2,8 G $.

Une situation qui encourage de nouveaux joueurs à s'installer dans la Belle Province, qu'ils souhaitent se développer à l'échelle nationale ou qu'ils espèrent conclure une acquisition. " On remarque l'entrée de nouveaux assureurs américains et canadiens sur le marché québécois, mais aussi des courtiers qui cherchent à se regrouper pour faire face à la concurrence ", constate Mathieu Brunet, président de l'Association de la relève en assurance du Québec (LARAQ).

L'arrivée de ces nouveaux joueurs ne doit pas masquer le fait que la tarte reste de la même grosseur, met en garde Stephan Bernatchez, président du conseil d'administration du Regroupement des cabinets de courtage d'assurance du Québec (RCCAQ) et propriétaire du cabinet Deslauriers et associés. Au Bureau d'assurance du Canada, la porte-parole indique qu'aucune augmentation du nombre de sociétés d'assurances n'a été enregistrée à ce jour.

La consolidation des courtiers

Les bouleversements se situent ailleurs, notamment du côté des cabinets de courtage. " L'industrie de l'assurance est composée de très gros joueurs, comme AXA et Desjardins et d'une multitude de plus petits acteurs, dont de nombreux courtiers indépendants ", explique Denis Gagnon, président du cabinet de recrutement Isocrate et fondateur du site jobassurance.ca.

Tandis que certains d'entre eux ont choisi de se spécialiser dans des secteurs très pointus, d'autres se sont regroupés. C'est le cas de Dale Parizeau et de Morris Mackenzie, deux grands cabinets de courtage qui ont fusionné pour constituer un important bureau de courtage industriel et commercial.

" Cela leur permet désormais de jouer sur plusieurs plans et de compter de 500 à 600 employés ", note M. Gagnon. Une consolidation qui permet aux plus petits acteurs d'être plus attirants pour la relève, mais aussi d'aller chercher un éventail de compétences plus large. " Lorsqu'on est spécialisé, on doit trouver et former des spécialistes ", fait valoir M. Gagnon.

Depuis cinq ans, les assureurs canadiens et américains s'installent sur le marché québécois. C'est notamment le cas de l'assureur ontarien Trisura, spécialisé dans les domaines du cautionnement et des risques d'affaires. Mais là encore, la division montréalaise de Trisura est en réalité constituée des anciens employés des sociétés Saint-Paul Garantie et Travelers. " On a créé une nouvelle entreprise avec des anciens ", résume Josée Lévesque, responsable des risques corporatifs. Selon elle, le recrutement est d'autant plus difficile que près d'une trentaine d'assureurs se sont placés sur les mêmes lignes au Canada. " On assiste à la naissance d'au moins un nouveau joueur par an ", résume-t-elle.

Peu de nouvelles recrues

Côté concurrence, on retrouve justement la Liberty International Underwriters (LIU), une division de l'américaine Liberty Mutual Insurance Company, qui possède un bureau à Montréal depuis quatre ans. Garth Pepper, vice-président de LIU, explique qu'il doit faire face non seulement aux assureurs installés au Québec mais aussi à " ceux qui ont choisi de développer leurs activités à partir de Toronto ". Si son bureau montréalais emploie trois personnes, dont deux embauchées récemment, aucun autre poste n'est à pourvoir pour le moment. La suite dépendra du développement des affaires. Même scénario chez Trisura, dont le bureau compte sept employés.

Pourtant, la main-d'oeuvre qualifiée représente aussi un enjeu pour ces nouveaux joueurs, qui optent souvent pour des candidats issus des millieux de la finance ou des affaires. Face à la rareté de ces profils, Josée Lévesque avoue que " quand on trouve la perle rare, on a souvent envie de créer un poste pour ne pas avoir à la rechercher six mois plus tard, lorsqu'on aura finalement un poste à combler. "

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