" Les employeurs ne croient pas à la pénurie de main-d'oeuvre "

Publié le 20/11/2010 à 00:00, mis à jour le 22/11/2010 à 12:03

" Les employeurs ne croient pas à la pénurie de main-d'oeuvre "

Publié le 20/11/2010 à 00:00, mis à jour le 22/11/2010 à 12:03

Pourquoi dites-vous que les employeurs ne réalisent pas l'imminence de la pénurie ?

Ça fait 15 ans que les spécialistes prévoient une pénurie de main-d'oeuvre et 10 ans que les gestionnaires en ressources humaines savent qu'il faut faire quelque chose. Mais, quand ça arrive à la haute direction, il y a un blocage. Tous les centres d'emplois du Québec crient à la rareté de travailleurs, mais les employeurs, eux, n'y croient pas. Quand ils entendent parler de pénurie, ils pensent à la retraite de leurs employés. Mais c'est beaucoup plus complexe : il y a les départs volontaires, les congés de maternité et de paternité, les invalidités de longue durée, l'absentéisme, le présentéisme, le taux de roulement du personnel, etc.

Comment expliquez-vous cette indifférence des employeurs ?

La grande majorité des employeurs sont des opérationnels, pas des visionnaires. Tant qu'ils ne sont pas obligés de faire face à une interruption de service, un défaut de livraison ou une perte financière, le problème n'existe pas. Jusqu'à maintenant, les employés arrivent à compenser la pénurie en se répartissant les tâches, si bien que le problème ne remonte pas à la haute direction. En plus, la pénurie de main-d'oeuvre fait économiser de l'argent aux employeurs; c'est un peu court comme vision, mais c'est comme ça. Les employeurs ont beau avoir remplacé les termes traditionnels de recrutement et de ressources humaines par d'autres plus modernes, comme acquisition de talents et capital humain, c'est toujours la même vieille mentalité.

Cet immobilisme des employeurs vous inquiète-t-il ?

Beaucoup ! Les congés maladie, de maternité et les retraites vont continuer d'augmenter dans la prochaine décennie. De plus en plus de sous-traitants occupent des postes clés dans les entreprises, ce qui pose un risque sur le plan de l'engagement. De plus en plus de fonctions sont imparties, avec les problèmes de contrôle de la qualité que cela suppose. Des jeunes obtiennent des promotions rapidement sans avoir l'expérience ni la formation nécessaire. On voit de plus en plus de formations fast food dont la qualité laisse à désirer. Voilà pourquoi je ne suis pas très optimiste pour l'avenir.

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