«Il faut bien connaître la culture chinoise pour faire des affaires en Chine» - Lijun Wang, chef de la direction de la Banque de Chine au Canada


Édition du 15 Mars 2014

«Il faut bien connaître la culture chinoise pour faire des affaires en Chine» - Lijun Wang, chef de la direction de la Banque de Chine au Canada


Édition du 15 Mars 2014

Par François Normand

La Banque de Chine au Canada est sur le mode de la séduction. L'institution financière veut convaincre davantage d'entreprises canadiennes de recourir à ses services pour investir ou commercer en Chine.

«Il y a beaucoup d'avantages à faire affaire avec nous», affirme Lijun Wang, chef de la direction de la Banque de Chine au Canada, dans un entretien avec Les Affaires. Ce dernier était récemment de passage à Montréal.

La Banque de Chine au Canada est une filiale de la Banque de Chine, l'une des plus importantes institutions financières du monde sur le plan de la capitalisation boursière. La Banque de Chine exploite 11 succursales au Canada, dont une à Montréal depuis octobre.

Pour séduire les entreprises canadiennes, l'institution financière fait valoir son réseau de 20 000 succursales en Chine et sa longue expérience sur le marché chinois - elle a été fondée en 1912. «Il faut bien connaître la culture chinoise pour faire des affaires en Chine», souligne Lijun Wang.

La complexité du marché chinois

Par exemple, les lois chinoises - notamment celles qui encadrent les affaires - sont différentes des lois canadiennes, sans parler du réseau qui est fondamental pour réussir en Chine. C'est pourquoi, dit Lijun Wang, les services-conseils de son institution ont beaucoup de valeur pour les entreprises canadiennes.

Comme les grandes banques canadiennes, la Banque de Chine au Canada offre une panoplie de services commerciaux aux entreprises, notamment le paiement des transactions. L'institution financière se démarque donc peu à ce chapitre, admet Lijun Wang. Par contre, la Banque de Chine au Canada peut être utile pour les entreprises canadiennes qui souhaitent payer leurs fournisseurs ou leurs clients en Chine en yuans chinois plutôt qu'en dollars américains.

Par exemple, payer des fournisseurs établis en Chine en yuans est une stratégie plus efficace pour faire des opérations de couverture que de les payer en dollars américains, selon des financiers spécialisés dans ce type d'opération.

La devise chinoise est d'ailleurs de plus en plus utilisée par les entreprises étrangères qui font affaire avec la Chine.

Actuellement, environ 16 % du commerce international de la Chine s'effectue en yuans. Et ce pourcentage pourrait doubler pour atteindre 30 % d'ici 2018, selon la Banque HSBC.

Des émissions d'obligations en yuans

La Banque de Chine au Canada peut aussi aider les gouvernements au Canada à diversifier leurs sources d'emprunt sur les marchés internationaux, selon Lijun Wang.

Par exemple, en novembre, la Colombie-Britannique est devenue le premier gouvernement étranger à vendre des obligations sur le marché chinois, qui sont libellées essentiellement en yuans (des titres venant à échéance en novembre 2014, assortis d'un taux de 2,25 %).

Selon le patron de la Banque de Chine au Canada, cette stratégie pourrait intéresser d'autres gouvernements au pays, dont celui du Québec.

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