Excel vendue : « une mauvaise nouvelle »

Publié le 02/03/2012 à 10:54

Excel vendue : « une mauvaise nouvelle »

Publié le 02/03/2012 à 10:54

La vente de Force financière Excel au Groupe Financier Horizons est une mauvaise nouvelle pour l'industrie financière québécoise, selon plusieurs agents généraux.

« C'est un autre mouvement de consolidation. Ça accentue la polarisation sur le plan de l'offre pour les conseillers et pour le client, indique Gino Savard, président de Mica Services financiers. Pour le conseiller, ce n'est pas une bonne nouvelle. Plus ça va, moins il y a d'offres. À partir du moment où on va être en situation de monopole ou quasi monopole, ça va être assez facile de dicter les règles et affecter le cadre de leur travail, leur rémunération, leurs conditions. Tant qu'on est plusieurs et qu'il y a beaucoup d'options, c'est plus difficile de changer de manière draconienne les choses. »

Estimant que « personne ne peut plaire à tout le monde », Gino Savard s'attend à ce que cette consolidation déplaise à certains représentants. Même son de cloche du côté de Michel Boutin, président de Mérici Services Financiers, qui anticipe un « problème majeur de culture ». « Comment va réagir la force de vente? Je ne le sais pas. De mon expérience pour avoir fait affaire avec des firmes de l'Ouest canadien, ça ne sera pas facile. Leur façon de faire des affaires est différente de la nôtre et ça crée des frictions et des mécontentements », prévoit-il.

Le déplacement vers l'Ontario du centre de décisions d'un « fleuron québécois » comme Force Financière Excel est une mauvaise nouvelle, ajoute Michel Boutin. « Excel était un gros courtier, qui brassait de bonnes affaires au Québec, qui payait des impôts de société au Québec. Maintenant, les gains de l'entreprise ne seront plus au Québec. Je trouve ça dommage. »

Le passage de Force financière Excel aux mains de la société californienne Genstar Capital déçoit aussi Guy Duhaime, président du Groupe Financier Multi Courtage : « Si ça demeurait dans le giron québécois ou canadien, ce serait déjà un demi-mal, mais ça tombe entre les maintes d'une entreprise américaine, ça me plait un peu moins. »

Michel Kirouac, vice-président et directeur général du Groupe Cloutier, se dit quant à lui surpris de cette annonce. Il affirme ne pas avoir été approché pour s'associer à son concurrent. « Je ne pensais pas qu'ils étaient en processus de vente », dit-il. Selon lui, pour le conseiller, la transaction « ne devrait pas changer grand-chose », ni pour son entreprise.

Effets à moyen terme

Si à court terme, le paysage de l'industrie devrait peu changer en raison de cette transaction, à moyen terme Guy Duhaime s'attend à de la rationalisation, des coupes de postes et une diminution de la concurrence.

« Si les entreprises indépendantes glissent toutes entre les mains de grosses institutions, ce qui nous guette, comme société, c'est le fameux oligopole. On laisse à quelques entreprises le soin de gérer nos finances et possiblement manipuler le marché comme elles veulent », spécule Guy Duhaime.

Entre temps, pour Guy Duhaime, ce n'est que la taille d'un concurrent qui change. Le vrai visage d'Horizons au Québec devrait se dévoiler peu à peu, selon lui.

« Pour moi, c'est un mal que je connais qui change pour un mal que je ne connais pas. Excel était un concurrent loyal et connu. Ce n'est plus le cas », mentionne Gino Savard.

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