[Photo : Sébastien Lavallée]
La Banque du Canada a signalé mercredi qu'elle maintiendrait son taux directeur inchangé à des niveaux presque historiquement bas dans un avenir rapproché pour aider à stimuler l'économie flageolante en facilitant l'emprunt.
Pour la huitième mise à jour consécutive, la banque centrale a maintenu son taux cible du financement à un jour à 1 pour cent.
Elle a également cessé de mettre en garde contre la nécessité d'une prochaine hausse des taux, un avertissement qui est effectué lorsque les conditions économiques semblent s'améliorer.
Le conseil de gouvernance de la Banque du Canada a plutôt déclaré par voie de communiqué que les économies mondiale et canadienne continuaient de faire face à d'importantes difficultés et avaient encore besoin de pouvoir emprunter à taux réduit.
"À la lumière du ralentissement économique mondial et de l'augmentation de l'incertitude financière, la nécessité de retirer les mesures de stimulus économique a diminué", a déclaré la banque.
L'institution n'a pas donné d'indices annonçant des mesures dans la direction inverse, soit une réduction de son taux, mais n'a pas explicitement écarté ce qui est devenu une rumeur sur les marchés.
"La déclaration était très apaisante, mais la Banque du Canada ne signalait certainement pas son intention de réduire son taux directeur à ce moment-ci", a déclaré l'économiste en chef de la Banque TD, Craig Alexander.
"Je crois que la barre a été placée extrêmement haute pour que la Banque du Canada assouplisse ses politiques financières."
Malgré une contraction économique, le gouverneur Mark Carney ne décidera probablement pas de réduire ce qui est déjà un taux d'intérêt sous le taux d'inflation, a dit M. Alexander.
Le dollar canadien a grimpé légèrement mercredi de 0,44 cent, à 101,47 cents US.
Malgré tout, la Banque du Canada a clairement indiqué qu'elle s'inquiétait des turbulences économiques à l'échelle du globe, et l'impact qu'elles auront sur le Canada.
Les perspectives mondiales se sont "détériorées au cours des dernières semaines", a dit l'institution. La crise de la dette souveraine européenne a empiré, la croissance mondiale a ralenti et la volatilité des marchés financiers a crû de façon "dramatique", a-t-on fait valoir.
De nouvelles données suggèrent également que la récession américaine avait été plus importante qu'estimé précédemment et que la reprise est plus faible, et le sera de plus en plus alors que Washington commence à mettre fin à ses mesures de relance.
Le Canada n'est pas non plus entièrement protégé de nouvelles turbulences. M. Carney et son conseil prévoient tout de même une croissance économique au cours du deuxième trimestre, à la suite d'une contraction surprenante de 0,4 pour cent au cours du printemps. La croissance sera moindre qu'envisagé, mais la banque centrale ne présentera pas de données chiffrées pour ses nouvelles prévisions avant le 25 octobre.
