(Photo: LesAffaires.com)

Des économistes de la Banque de Montréal se sont joints, jeudi, au groupe croissant d'observateurs qui s'attendent à ce que la Banque du Canada annonce une baisse de son taux d'intérêt directeur mercredi prochain, lorsqu'elle dévoilera aussi la mise à jour de ses prévisions pour l'économie. 

La Banque de Montréal a expliqué sa prévision en évoquant la faiblesse des prix du pétrole, les résultats décevants d'une enquête sur les perspectives des entreprises et de récents commentaires formulés par le gouverneur de la banque centrale, Stephen Poloz.

«L'Enquête sur les perspectives des entreprises a montré que les intentions d'investissement et d'embauche étaient à leur plus faible niveau depuis la Grande Récession», a rappelé jeudi la Banque de Montréal dans une note de recherche.

«Les difficultés du secteur des matières premières s'étendent aux portions de l'économie consacrées au marché intérieur et aux activités hors des ressources naturelles, ce qui mine les gains des exportations autres que celles de ressources naturelles vers les États-Unis.»

Le taux de financement à un jour est actuellement de 0,5% mais le nouveau recul du cours du pétrole brut ces dernières semaines a convaincu un plus grand nombre de personnes que le taux directeur serait réduit de nouveau. 

La Banque TD a pour sa part indiqué qu'elle misait sur une baisse du taux directeur, bien que ce soit une «décision exceptionnellement serrée».

Entre-temps, l'économie en chef de la Banque CIBC, Avery Shenfeld, a observé jeudi que les probabilités avaient changé de cap ces derniers jours et qu'elles visaient «maintenant, par une très faible marge, une baisse du taux en janvier, ou en avril au plus tard».

«Ceci n'équivaut pas à une recommandation d'agir de la sorte», a précisé M. Shenfeld.

«Pour l'instant, nous nous inquiétons du risque de voir un dollar canadien hors de contrôle et estimons que la devise est assez faible pour faire le travail en ce qui a trait au commerce», a-t-il notamment fait valoir.

Jimmy Jean, économiste principal chez Desjardins, a pour sa part rappelé que le gouvernement fédéral semblait être en voie d'accélérer ses plans de dépenses dans les infrastructures pour tenter de stimuler l'économie.

«Cela commence à ressembler à un scénario où le gouvernement prend le relais de la banque centrale», a écrit M. Jean dans une note à ses clients.

«Cela vient s'ajouter au soutien actuellement offert par la devise, ce qui pourrait constituer un argument suffisamment solide pour convaincre la Banque du Canada de rester sur les lignes de côté la semaine prochaine.»

La Banque du Canada a réduit à deux reprises son taux directeur l'année dernière, dans l'espoir d'atténuer l'impact de la chute des prix du pétrole sur l'économie canadienne.

En réduisant son taux à un jour, la banque centrale tente de réduire les taux d'intérêt que chargent les grandes banques canadiennes, pour faire en sorte qu'il soit moins dispendieux pour les entreprises d'emprunter de l'argent pour faire croître leurs activités. 

Une baisse du taux directeur se traduit aussi par une diminution des taux hypothécaires variables, des taux de marges de crédit et d'autres prêts qui sont calculés à partir du taux directeur, ce qui devrait encourager les dépenses à la consommation. 

Mais les banques n'ont pas encore retransmis aux consommateurs les pleines économies réalisées grâce aux plus récentes baisses de taux de la banque centrale.