[Photo : Bloomberg]

La banque britannique Barclays a annoncé vendredi des bénéfices en chute au premier semestre et a présenté ses excuses pour son rôle dans le scandale du Libor, alors que son directeur financier fait l'objet d'une enquête dans une nouvelle affaire.

Le bénéfice net a été réduit à 70 millions de livres (89 millions d'euros) au premier semestre, après 1,5 milliard de livres un an auparavant.

La banque a notamment annoncé une nouvelle provision de 450 millions de livres pour couvrir les contentieux liés à des ventes de produits de couverture contre les variations de taux d'intérêts.

L'autorité des marchés financiers (FSA) avait mis les quatre principales banques britanniques à l'index le 29 juin pour la vente de ces produits à des petites et moyennes entreprises, qui devront être dédommagées dans certains cas.

Barclays a aussi payé 290 millions de livres aux régulateurs britannique et américain dans une affaire de manipulation des taux interbancaires britannique Libor et européen Euribor entre 2005 et 2009, sanction annoncée fin juin.

"Les temps restent difficiles pour Barclays comme pour l'ensemble du secteur et je suis désolé de ce qui s'est passé récemment", a commenté le président du conseil d'administration Marcus Agius, en allusion au scandale des manipulations du Libor.

"Nous avons déçu nos clients et nos actionnaires" mais la banque est "déterminée à retrouver la pleine confiance de ses clients, investisseurs, comme des régulateurs et de ses employés", a assuré M. Agius.

Cette affaire a coûté sa place à l'ancien directeur général, Bob Diamond, qui a démissionné début juillet. Barclays est toujours à la recherche d'un remplaçant.

La banque précise par ailleurs que la FSA a lancé une nouvelle enquête concernant quatre employés passés et présents, dont l'actuel directeur financier Chris Lucas. L'affaire concerne cette fois des commissions versées lors de levées de fonds en juin et novembre 2008.

"Barclays considère avoir satisfait à ses obligations d'information et confirme qu'elle coopèrera pleinement avec la FSA sur cette enquête", affirme la banque.

Malgré cette nouvelle ombre au tableau, Barclays réalisait la plus forte hausse à la Bourse de Londres vendredi matin, prenant 4,78% à 160,9 pence à 10H00 GMT (6h00 à Montréal), dans un marché en légère baisse, les investisseurs saluant la performance opérationnelle.

Le bénéfice imposable ajusté a ainsi progressé de 13% à 4,2 milliards de livres, faisant mieux que les 3,8 milliards attendus par les analystes.

Les différentes affaires "représentent un cocktail toxique pour la banque, à la fois sur le plan financier et pour sa réputation", a commenté Richard Hunter, responsable de la recherche actions du courtier Hargreaves Lansdown.

"Toutefois, le groupe reste déterminé à réparer chacune de ses fautes et a annoncé des résultats extrêmement solides compte tenu des distractions", a-t-il ajouté.