Six innovations québécoises au fort potentiel

Offert par Les Affaires


Édition du 21 Novembre 2015

Six innovations québécoises au fort potentiel

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Édition du 21 Novembre 2015

E2 Metrix nettoie l'eau à l'aide d'un courant électrique

« On se bat contre une grosse industrie, celle des produits chimiques, qui est bien implantée », dit Mohammed Laaroussi, fondateur d’E2 Metrix.

En août, E2 Metrix a obtenu le brevet pour son réacteur de traitement des eaux usées à l'aide d'un courant électrique. Selon Mohammed Laaroussi, président et fondateur de l'entreprise de Sherbrooke, ce brevet donne une valeur et une crédibilité nouvelle à sa technologie, alors que sa commercialisation reste difficile. «On se bat contre une grosse industrie, celle des produits chimiques, qui est bien implantée», souligne-t-il.

Le réacteur permet de traiter les eaux usées sans produits chimiques. L'amalgame de plusieurs expertises dans la fabrication de cette machine, réalisée en collaboration avec le Centre de métallurgie du Québec, a mené à la création d'un coeur de réacteur unique. Surtout, cette technologie permet de régler les problèmes de l'azote ammoniacal et du phosphore, substances actuellement présentes en grande quantité dans les cours d'eau du Québec.

La commercialisation du réacteur a commencé en 2013. Des projets-pilotes, entre autres avec des abattoirs et des sites de lixiviat (le produit du passage des eaux de pluie et du ruissellement au travers des déchets), ont permis de valider la technologie. E2 Metrix est maintenant sur le mode du déploiement. L'un de ses appareils a été installé au Centre de foresterie des Laurentides, le centre de recherche du Service canadien des forêts situé à Québec, pour de l'électrodésinfection. De plus, E2 Metrix vient de décrocher un contrat auprès de Parcs Canada pour éliminer l'azote ammoniacal et le phosphore dans le parc de la Mauricie à l'aide de son appareil.

L'entreprise lorgne aussi d'autres marchés a l'étranger. Des étudiants de l'Université de Sherbrooke ont participé à une mission commerciale pour présenter l'innovation d'E2 Metrix à Dubaï. «On regarde de très près la possibilité de monter une production au Moyen-Orient», assure M. Laaroussi.

Les camionnettes deviennent vertes avec EcoTuned Technologie


EcoTuned Technologie estime son marché potentiel à environ 66 500 camionnettes par année au Canada et aux États-Unis.

Les propriétaires de camionnettes et de fourgonnettes pourront bientôt changer leurs moteurs à grande consommation d'essence pour un système motopropulseur électrique sécuritaire. Cette technologie a été mise au point par EcoTuned Technologie, nommée jusqu'à tout récemment GranTuned Automobile, issue de l'incubateur Centech de l'École de technologie supérieure (ÉTS) de Montréal.

La jeune PME montréalaise, créée en 2011 et employant huit ingénieurs et quatre techniciens, a fait breveter son système d'attaches qui s'adaptent à divers modèles de camionnettes et fourgonnettes, et qui résistent aux simulations d'accidents.

«On a pas mal levé toutes les incertitudes technologiques», assure Andy Ta, pdg fondateur de l'entreprise. «On a réalisé un prototype fonctionnel et on est en train de travailler à une évolution de ce prototype qui devrait être terminé d'ici les prochaines semaines.»

Un projet-pilote, en cours avec le Centre de gestion de l'équipement roulant du ministère des Transports du Québec, a été autorisé par la Société de l'assurance automobile du Québec (SAAQ). Dix unités de test, qui devraient être fabriquées au printemps 2016 en partenariat avec des clients et le gouvernement du Québec, mèneront au produit commercialisable.

Selon M. Ta, une camionnette évacuerait environ neuf tonnes de gaz à effet de serre par année avec cette technologie. L'entreprise estime son marché potentiel à environ 66 500 camionnettes par année au Canada et aux États-Unis. Elle vise plus particulièrement les organismes gouvernementaux et les entreprises, pour qui la conversion d'une flotte pourrait donner une image plus écologique. Son modèle d'entreprise mise sur d'éventuels revenus par la vente et la location de trousses de conversion, l'entretien et la mise à jour des produits, ainsi que l'installation de la technologie par des garages accrédités.

Recyclage ÉcoSolutions mise sur le marché du carbone


Recyclage ÉcoSolutions a adapté une technologie allemande pour qu’elle fonctionne avec les réfrigérateurs plus volumineux du marché nord-américain.

Recyclage ÉcoSolutions (RES), dont la technologie permet de recycler des réfrigérateurs et des congélateurs, a conclu cet automne la première vente de crédits de carbone 100 % québécoise. La transaction entre l'entreprise de Laval et Gaz Métro s'élevait à 2 millions de dollars pour 161 510 crédits compensatoires.

Le marché du carbone constitue un élément central dans le plan d'affaires de Recyclage ÉcoSolutions. «C'est ce qui nous procurera de meilleurs revenus pour nous permettre d'être plus concurrentiels et d'offrir une solution à un prix plus acceptable à plusieurs autres clients», explique Mathieu Filion, directeur général de Recyclage ÉcoSolutions. La quarantaine de clients de l'entreprise sont, pour l'instant, essentiellement des villes, des MRC et des chaînes de détaillants, sans compter Hydro-Québec, dont le programme Recyc-frigo prendra fin le 31 décembre prochain.

Recyclage ÉcoSolutions a adapté une technologie allemande pour qu'elle fonctionne avec les réfrigérateurs plus costauds et volumineux du marché nord-américain. Tout y a été revu et corrigé, qu'il s'agisse des broyeurs, des pompes, des ventilateurs et des cycles. Recyclages ÉcoSolutions est ainsi devenue la première entreprise en Amérique du Nord à extraire et détruire les chlorofluorocarbures (CFC), des gaz à effet de serre 10 900 fois plus puissants que le gaz carbonique, que l'on retrouve dans les circuits réfrigérants et la mousse isolante des vieux réfrigérateurs.

La PME travaille actuellement sur un projet de centre de gestion intégrée d'halocarbures, qu'elle souhaite implanter à Bécancour, notamment pour l'élimination des CFC. L'entreprise cherche surtout, pour l'instant, à consolider ses activités au Québec. Avec sa filiale JES, qui mène les mêmes opérations dans l'Ouest canadien, le chiffre d'affaires annuel de RES tourne autour de 4 M$.

Ressources Nippon Dragon se tourne vers l'Australie


L’entreprise australienne Safescape, spécialisée dans les systèmes de secours pour les mines, teste actuellement deux appareils de type Dragon.

Ressources Nippon Dragon espère voir sa technologie minière basée sur la fragmentation thermique faire ses preuves en Australie. L'entreprise assure que son appareil, nommé Dragon, permet de réaliser de l'extraction de manière plus précise et moins polluante. Cette technologie réduirait ainsi le volume de pierres à extraire du sous-sol pour une quantité de métaux donnée. Elle diminuerait du même coup le transport nécessaire, le nombre de produits chimiques pour traiter la roche, ainsi que le concassage, l'une des étapes les plus énergivores dans la chaîne de l'exploitation minière. Devant la réticence de l'industrie minière d'ici, Ressources Nippon Dragon, autrefois appelée Rocmec, a décidé de concentrer ses efforts à l'étranger.

En avril dernier, la PME de Brossard a signé avec l'entreprise australienne Safescape, spécialisée dans les systèmes de secours pour les mines, une entente de distribution exclusive en Australie, en Nouvelle-Zélande, en Papouasie-Nouvelle-Guinée, en Indonésie et aux Philippines pour une période de cinq ans. Deux appareils ont été expédiés en Australie, où Safescape construira à ses frais une vitrine technologique dans une mine locale. Le but : faire de la formation et démontrer les vertus de cette méthode d'extraction auprès des acteurs de l'industrie minière. Ressources Nippon Dragon nourrit beaucoup d'espoir à l'égard d'une telle démarche qu'elle n'a pas les moyens de financer par elle-même au Québec.

«On n'avait pas d'endroit où l'on pouvait amener les gens voir notre technologie fonctionner. Dans une industrie réfractaire au changement, ce manque nous faisait extrêmement mal», souligne Jean-Yves Thérien, vice-président, développement des affaires, de Ressources Nippon Dragon. L'entreprise discute aussi avec des interlocuteurs en Afrique du Sud.

Inocucor Technologies accélère la croissance des plantes sans produits chimiques


Donald R. Marvin, pdg, Inocucor.

Concevoir des solutions microbiennes pour stimuler la croissance des plantes et améliorer le rendement des fermes sans produits chimiques : c'est l'objectif que poursuit depuis 2007 Inocucor. En juillet dernier, la PME montréalaise a reçu un brevet américain pour protéger la combinaison de bactéries naturelles, de levures et de processus de fermentation à la base de Garden Solutions, un accélérateur de croissance biologique destiné essentiellement aux cultivateurs de légumes. «Notre premier brevet aux États-Unis constituait une étape très importante pour nous, dit Donald R. Marvin, pdg de l'entreprise. Avoir une technologie protégée par un brevet crée beaucoup de valeur pour l'entreprise et les actionnaires.»

Ce produit vert, conçu selon un processus de fermentation exclusif, est commercialisé depuis 2013 au Québec et en Ontario. Il est maintenant enregistré et vendu dans 27 États américains. Inocucor travaille avec l'Agence canadienne d'inspection des aliments pour le vendre dès le printemps prochain dans le reste du Canada.

Inocucor travaille au développement d'un accélérateur de deuxième génération pour les cultures en rangs, telles que les cultures du soya, du maïs, du blé et du canola. D'autres produits sont en développement pour traiter de manière biologique, et sans produits chimiques, les infections courantes dans les cultures de la tomate ou de la pomme de terre. L'entreprise, qui s'est installée depuis peu au Technoparc Montréal, a bénéficié d'un financement de Cycle Capital Management.

PyroGenesis transforme des déchets en béton


Selon PyroGenesis, grâce à son traitement de combustion au plasma, une tonne de déchets génère deux à trois tonnes de gaz à effet de serre de moins que si elle était enfouie.

Des artisans ont réalisé des bijoux flamboyants à l'aide du vitrifiat issu du traitement des déchets au plasma développé par PyroGenesis. Mais l'entreprise de Montréal entrevoit un avenir davantage dans les matériaux de construction pour ce vitrifiat. «En ce qui concerne, les bijoux, le marché n'est pas suffisant pour utiliser toute la pierre produite par un four commercial», note Pierre Carabin, directeur de l'ingénierie chez PyroGenesis.

Cette technologie de combustion au plasma des déchets résidentiels, industriels et toxiques peut produire à la fois de l'énergie pour alimenter 1 850 maisons et du vitrifiat. D'après les évaluations de PyroGenesis, une tonne de déchets génère deux à trois tonnes de gaz à effet de serre de moins en traversant leur procédé que si elle était enfouie, étant donné qu'il demande moins de transport et permet de réduire les émissions de méthane. De plus, la combustion au plasma permet une stabilisation des contaminants contenus dans ces déchets. La technologie a été inventée dans les années 1990. PyroGenesis a travaillé au cours des dernières années avec le Groupe de recherche sur le ciment et le béton de l'Université de Sherbrooke et la municipalité des Îles-de-la-Madeleine afin de valider comment il était possible de valoriser le vitrifiat comme substitut cimentaire dans la production de béton ou de matériau granulaire pour la construction de route.

La technologie relativement coûteuse de PyroGenesis peine par contre à rivaliser avec l'enfouissement des déchets, dont le coût est peu élevé en Amérique du Nord. «On observe beaucoup plus d'intérêt pour ces technologies dans certains pays d'Asie, comme la Corée ou le Japon, où il y a peu d'espace pour enfouir les matières résiduelles. Ce sont des marchés qu'on développe», affirme M. Carabin.

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