Pfizer fera équipe avec Merck KGaA contre le cancer

Publié le 17/11/2014 à 15:43

Pfizer fera équipe avec Merck KGaA contre le cancer

Publié le 17/11/2014 à 15:43

Par AFP

(Photo: Bloomberg)

Le groupe pharmaceutique américain Pfizer, en quête active de relais de croissance, a annoncé lundi qu'il allait débourser jusqu'à 2,85 milliards de dollars pour obtenir une partie des droits sur un traitement oncologique en développement de l'allemand Merck KGaA.

Pfizer, candidat malheureux cette année au rachat du britannique AstraZeneca et parti en chasse de nouvelles cibles, va payer d'entrée 850 millions de dollars, soit environ 680 millions d'euros, à Merck KGaA. Il lui versera jusqu'à 2 milliards de dollars supplémentaires (1,6 milliard d'euros) si la molécule MSB0010718C devait tenir ses promesses, selon un communiqué publié par le géant américain. 

Cette molécule fait partie d'une nouvelle catégorie d'anticorps qui pourraient se révéler efficace contre toute une variété de cancers. Pour l'instant, elle ne fait que l'objet d'études de phase I, c'est-à-dire qu'elle se trouve au tout début de sa phase de développement.

Pfizer et Merck KGaA ont convenu de financer à parité les coûts de développement de ce traitement et de partager à 50/50 ses éventuelles futures recettes. 

«L'objectif de cette alliance est de renforcer la présence des deux entreprises dans l'immuno-oncologie», a commenté Merck KGaA, groupe allemand de chimie-pharmacie lui aussi lancé dans une phase d'expansion soutenue.

20 nouveaux programmes

Le rapprochement entre Pfizer et Merck KGaA va permettre d'engager dès l'année prochaine jusqu'à 20 nouveaux programmes de recherche sur la molécule.

MSB0010718C est actuellement testé pour le traitement du cancer du poumon à petites cellules et le cancer des ovaires. Une étude plus avancée (phase II) porte sur une forme rare de cancer de la peau.

«Les premiers résultats (...) sont impressionnants», a souligné le responsable de la recherche mondiale de Pfizer Mikael Dolsten, cité dans le communiqué.

«L'accord avec Pfizer est une étape importante dans le développement de notre portefeuille pharmaceutique», s'est félicité pour sa part le patron de Merck KGaA, Karl-Ludwig Kley.

Après l'annonce d'importantes acquisitions dans les sciences de la vie et la chimie de spécialité, l'accord avec Pfizer doit permettre à Merck KGaA, également fabricant de cristaux liquides, de consolider encore sa division santé.

«Il s'agit d'une transaction importante pour Merck KGaA», estime Alistair Campbell, analyste de la banque Berenberg. «Pfizer est un partenaire impressionnant» et le laboratoire allemand a trouvé avec lui un «associé au portefeuille bien garni», relève M. Campbell.

Une analyse partagée par les investisseurs. À la Bourse de Francfort, vers 10H50 GMT, l'action de Merck KGaA occupait la tête de l'indice vedette Dax (+2,68% à 76,28 euros).

Effervescence

Pour le moment Merck KGaA n'est pas un poids lourd de l'oncologie, au contraire de Pfizer, qui mise fortement sur ce segment pour assurer sa croissance future. L'américain, qui a perdu son titre de numéro un mondial de la pharmacie au profit du suisse Novartis, est notamment en train de développer un traitement prometteur du cancer du sein.

La plupart des «blockbusters» de Pfizer, ces médicaments à 1 milliard de dollars en moyenne de ventes annuelles, tombent dans le domaine public lors des trois prochaines années, le forçant à se démener pour assurer ses revenus futurs.

Et Pfizer n'est pas le seul dans ce cas, ce qui a conduit ces derniers mois à une véritable fièvre acheteuse dans le secteur pharmaceutique, qui a vu Merck KGaA racheter Sigma-Aldrich ou encore son compatriote Bayer reprendre les médicaments sans ordonnance de l'américain Merck. Le fabricant du Botox Allergan est au coeur d'une bataille pour son contrôle, tandis qu'un certain nombre d'opérations (Pfizer/AstraZeneca, Abbvie/Shire) ne se sont pas faites.

Le coût important de la collaboration avec Merck KGaA a conduit Pfizer à revoir à la baisse ses prévisions de résultats pour l'exercice en cours.

Au lieu d'un bénéfice ajusté par action compris entre 1,50 et 1,59 dollars, le groupe ne vise plus que 1,40-1,49 dollars.

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