En quête de croissance, Pfizer achète Hospira pour 17G$

Publié le 05/02/2015 à 11:58

En quête de croissance, Pfizer achète Hospira pour 17G$

Publié le 05/02/2015 à 11:58

Par AFP

Photo: Bloomberg

Désespérément en quête de croissance, le géant pharmaceutique américain Pfizer est reparti à l'offensive jeudi, en rachetant Hospira, spécialiste de produits injectables et de biosimilaires, pour 17 milliards de dollars, dans l'espoir d'interrompre une érosion de ses ventes.

L'accord trouvé entre les deux laboratoires prévoit que Pfizer offre 90 dollars par action Hospira, soit une prime de 39% comparé au cours du titre mercredi soir à la Bourse de New York.

Cette opération sera financée pour partie par la trésorerie disponible et pour l'autre en recourant à l'endettement, selon un communiqué.

« L'acquisition d'Hospira illustre notre engagement à utiliser prudemment notre capital pour créer de la valeur pour nos actionnaires et fournir des ventes et du bénéfice par action croissants à court terme », a commenté le PDG, Ian Read.

Moins d'un an après avoir été éconduit par le britannique AstraZeneca malgré 120 milliards de dollars déposés sur la table, Pfizer tient là son premier lot de consolation.

« Hospira est le traitement qu'il fallait à Pfizer », observe Jeffrey Holford, analyste chez le courtier Jefferies.

Experts et marchés estiment que cette prise va permettre au groupe américain d'assurer à moyen terme la croissance de ses produits matures, affectés par l'expiration des brevets et la concurrence des génériques.

À Wall Street, le titre Pfizer gagnait 2,96% à 33,02 dollars vers 16H00 GMT.

Comme la plupart des grands laboratoires du globe, Pfizer est à la recherche de relais de croissance. Depuis l'échec AstraZeneca, M. Read répète que le laboratoire new-yorkais, évincé de la première place mondiale par le suisse Novartis, veut réaliser une grosse acquisition.

Pfizer a ainsi approché plusieurs proies potentielles à l'instar d'Actavis, Allergan et même le fabricant israélien de génériques Teva, selon les analystes.

Autres acquisitions à venir

Hospira est un laboratoire américain implanté dans l'Illinois (centre) qui a réalisé un chiffre d'affaires de 1,15 milliard de dollars au troisième trimestre 2014.

Il est spécialisé dans la fabrication et la vente de produits injectables à l'hôpital, et revendique une qualité supérieure pour ses dispositifs de perfusion intraveineuse et de ses pompes à perfusion.

Hospira commercialise également une vaste gamme de produits injectables génériques dans des domaines variés, en premier lieu l'oncologie et les biosimilaires dans les maladies auto-immunes. Il a l'exclusivité d'un médicament anesthésique, le Precedex.

Les biosimilaires sont des copies de médicaments dont le brevet a expiré et qui coûtent de 20 à 30% moins cher que le traitement original.

En 2020, le marché des produits injectables va peser 70 milliards de dollars et celui des biosimilaires environ 20 milliards de dollars, estime Pfizer.

Le rapprochement entre Pfizer et Hospira, qui doit encore recevoir le feu vert des autorités de la concurrence, devrait augmenter les bénéfices du premier de 10 à 12 cents par action sur l'année suivant sa conclusion.

Le numéro deux mondial de la pharmacie espère par ailleurs générer des économies de coûts d'environ 800 millions de dollars par an d'ici 2018.

L'opération, que Pfizer espère boucler dans la seconde moitié de l'année, prolonge la frénésie de fusions-acquisitions qui s'est emparée de la pharmacie l'an dernier, les grands groupes cherchant des marques fortes pour se battre à armes égales dans des pays peu accueillants pour les génériques ou pour se renforcer sur des marchés complexes comme les États-Unis.

Les rapprochements entre groupes pharmaceutiques se sont élevés à 410,8 milliards de dollars l'an dernier, en hausse de 38% comparé à 2013, selon le cabinet spécialisé Dealogic.

« Ce ne sera pas la dernière acquisition de Pfizer à court ou moyen terme car le groupe doit se renforcer avant sa scission en deux entités indépendantes dans les deux-trois ans », estime Vamil Divan chez Credit Suisse.

Pour limiter l'impact des génériques sur ses ventes, les analystes recommandent à Pfizer de séparer les produits matures des nouveaux médicaments. Le groupe n'écarte pas cette possibilité.

 

À la une

Bourse: nouveaux records pour le Dow Jones et le S&P 500 à Wall Street

Mis à jour à 17:10 | lesaffaires.com, AFP et Presse canadienne

REVUE DES MARCHÉS. La Bourse de Toronto est en hausse et les marchés américains sont mitigés.

À surveiller: Microsoft, Apple et Dollarama

Que faire avec les titres de Microsoft, Apple et Dollarama? Voici quelques recommandations d’analystes.

Bourse: les gagnants et les perdants du 28 mars

Mis à jour à 17:54 | LesAffaires.com et La Presse Canadienne

Voici les titres d'entreprises qui ont le plus marqué l'indice S&P/TSX aujourd'hui.