Des recherches qui changeront la vie des patients


Édition du 01 Mars 2014

Des recherches qui changeront la vie des patients


Édition du 01 Mars 2014

«Ça fait plus de dix ans que nous avons fait de la médecine personnalisée notre priorité de recherche», souligne le docteur Jean-Claude Tardif, directeur du Centre de recherche de l'ICM, qui emploie près de 80 chercheurs.

Il se fait de la recherche de haut niveau au Québec. On vient encore d'en avoir la preuve par l'annonce, le 14 février, d'Arteria, un projet de 49,2 millions de dollars sur les maladies cardiovasculaires piloté par le Centre de recherche de l'Institut de cardiologie de Montréal (ICM) et réalisé en partenariat avec des entreprises biopharmaceutiques.

Il s'agit du premier projet financé par le nouveau Fonds de partenariat pour un Québec innovant et en santé, qui est doté d'une enveloppe de 125 M$ et qui vise à favoriser les collaborations entre les organismes publics de recherche et les pharmaceutiques. Québec avance 18,2 M$ tandis que 31 M$ proviennent en grande partie de huit pharmas, dont Hoffmann-La Roche, Servier Canada et MedImmune (filiale d'AstraZeneca).

La médecine personnalisée est au coeur d'Arteria. «Ça fait plus de dix ans que nous avons fait de la médecine personnalisée notre priorité de recherche», souligne le docteur Jean-Claude Tardif, directeur du Centre de recherche de l'ICM, qui emploie près de 80 chercheurs.

Arteria a pour objectif de développer des méthodes de diagnostic et des traitements adaptés à la génétique des patients atteints ou à risque d'athérosclérose. Il sera centré sur les approches pharmacologiques visant le bon et le mauvais cholestérol, l'inflammation des vaisseaux vasculaires et la réduction de la fréquence cardiaque. «Nous voulons entre autres trouver et valider des biomarqueurs qui permettront de mieux prédire la maladie et de déterminer pour chaque patient le meilleur traitement», dit M. Tardif.

Médecine personnalisée

Cette médecine personnalisée transformera profondément l'industrie pharmaceutique, selon lui. «On aura des médicaments de niche qui conviendront seulement à des sous-groupes de patients, mais avec des résultats optimaux.» Les effets secondaires seront aussi beaucoup moins importants.

L'efficacité accrue et la diminution du risque associé aux effets secondaires entraîneront des économies pour le système de santé et pour les assureurs privés, croit M. Tardif. Évidemment, cela donnera aux sociétés pharmaceutiques des arguments pour vendre leurs médicaments à des prix plus élevés. D'où l'intérêt pour elles de développer des médicaments personnalisés.

Par ailleurs, l'ICM est depuis 2012 le pôle de recherche sur les maladies cardiométaboliques de la société pharmaceutique Roche qui vise également à développer des traitements personnalisés. Les maladies cardiovasculaires sont la première cause de décès et d'hospitalisations du monde. Au Canada, elles entraînent des coûts de 22 milliards de dollars par année.

C'est à la dégénérescence maculaire liée à l'âge (DMLA) que s'intéresse pour sa part le docteur Jean-Daniel Arbour, directeur du Département d'ophtalmologie de la Faculté de médecine de l'Université de Montréal. Après avoir été chercheur principal dans des études internationales sur cette maladie de la rétine qui entraîne la cécité, il participe en ce moment au développement d'un outil qui en permet le diagnostic précoce, la caméra rétinienne métabolique hyperspectrale (CRMH).

«En diagnostiquant la maladie plus tôt, on pourrait agir avant que des dommages irréversibles aux yeux ne soient créés», explique-t-il. Au Canada, plus d'un million de personnes sont atteintes de DMLA.

La CRMH fait appel à une technologie améliorant les performances des instruments de mesure utilisant la lumière, développée par l'astrophysicien Sébastien Blais-Ouellette. À la tête de la compagnie Photon, il a créé une société dérivée, Optina Diagnostics, pour adapter sa technologie au domaine de l'ophtalmologie.

En plus d'agir comme conseiller pendant la conception de l'appareil, le Dr Arbour a mené des essais à sa clinique montréalaise. À la suite de ses observations, des améliorations seront apportées à l'appareil et M. Arbour réalisera d'autres essais cliniques au Centre hospitalier de l'UdeM, où il exerce la chirurgie de la rétine. Québec vient d'accorder une subvention de 300 000 $ pour la mise au point de cet appareil qui vise un marché mondial annuel de 340 M$.

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