Comment Caprion réussit à se faire une place


Édition du 18 Juin 2016

Comment Caprion réussit à se faire une place


Édition du 18 Juin 2016

Par Benoîte Labrosse

Martin LeBlanc, chef de direction et cofondateur de Caprion.

Près de 90 % des clients de Caprion viennent de l'étranger, tout comme 85 % des revenus de cette entreprise montréalaise de recherche à contrat du secteur pharmaceutique. «La recherche de médicaments est un marché global de nature, note son président, chef de la direction et cofondateur, Martin LeBlanc. Tant les grandes pharmas que les biotechs sont concentrées aux États-Unis, en Europe, et dans une moindre mesure au Japon, donc ce sont nos trois marchés principaux.»

Caprion, dont les revenus atteignent près de 30 millions de dollars par an, compte ainsi parmi sa cinquantaine de clients de grands acteurs mondiaux, notamment Merck, Pfizer, AstraZeneca, Amgen, Gilead Sciences et Celgene. «Ils dépensent de 20 à 25 % de leurs revenus dans la R-D de nouveaux médicaments, dont une grande partie dans le cadre d'essais cliniques durant lesquels ils recueillent des échantillons sanguins et d'autres échantillons biologiques humains qui sont envoyés à nos laboratoires de Montréal pour des fins d'analyse», dit M. LeBlanc.

L'entreprise fondée en 2000 - et qui appartient depuis juillet 2012 au fonds d'investissement privé Chicago Growth Partners - est loin d'être seule dans ce lucratif marché. Elle se mesure à de grandes multinationales telles Quintiles, Charles River et Covance. «Caprion a un avantage différentiel», fait remarquer Martin Godbout, président du conseil d'administration du réseau d'affaires en bio-industries et sciences de la vie BIOQuébec. «Elle travaille avec une technologie brevetée qui lui appartient à 100 %.»

La technologie en question se concentre sur les biomarqueurs et comprend deux volets : ProteoCarta, basée sur l'étude des protéines (la protéomique) et ImmuneCarta, basée sur la surveillance immunitaire à l'aide de la cytométrie à flux, un instrument analytique qui utilise la fluorescence. «À l'aide de ces deux types d'analyses, nous sommes capables de répertorier des protéines qui nous aident à mieux comprendre si un médicament fonctionne, comment il fonctionne et sur qui il fonctionne, résume M. LeBlanc. Ça aide aussi les clients à comprendre comment mieux le développer, et éventuellement, à les faire approuver et rembourser plus facilement.»

ImmuneCarta est le fruit du transfert technologique d'une découverte faite à l'Université de Montréal qui a été reprise par Génome Québec. L'organisme de financement y a investi de 10 à 15 millions de dollars avant que Caprion ne «l'amène plus loin et développe un produit et un service», précise M. Godbout, également président du conseil d'administration et pdg par intérim de Génome Québec. «Mon analogie est peut-être un peu boiteuse, mais cette technologie est comme le code postal dans une adresse : le code postal est un marqueur qui vous permet d'envoyer la lettre à la bonne boîte postale, ou receveur», illustre-t-il.

Marier créativité académique et processus industriels

Caprion emploie 103 personnes, dont 62 ont un doctorat ou une maîtrise. Selon son président, elle se démarque, car «elle combine les technologies les plus avancées et des innovations qui se retrouvent dans les laboratoires de recherche universitaires les plus sophistiqués, et la rigueur et les processus de contrôle de la qualité industrielle présents seulement dans les plus importantes sociétés de recherche à contrat industrielles».

L'entreprise marie actuellement la recherche à contrat - qui lui permet d'être profitable depuis 2006 - au développement de ses propres produits. «Nous réinvestissons actuellement dans de nouveaux outils de diagnostic, par exemple pour le diabète et la détection des nodules pulmonaires. Nous voulons passer d'un modèle d'entreprise qui consiste à générer 100 % de nos revenus de collaborations grâce à l'industrie pharmaceutique à une société qui génère des revenus avec ses propres tests diagnostics», précise Martin LeBlanc.

Le test de détection des nodules pulmonaires Xpresys a d'abord été mis au point par Integrated Diagnostics, de Seattle. «Ils ont assumé le risque initial, mais se sont servis des services de Caprion pour découvrir les marqueurs, explique M. LeBlanc. Ils ont réussi à commercialiser le test aux États-Unis, et nous avons obtenu la licence pour le Canada.»

Quant au test pour le diabète, il s'agit d'un projet purement local. «Nous en sommes encore au stade de la validation clinique du test, mais les résultats initiaux nous laissent déjà présager un avenir très intéressant, note le président de Caprion. Nous générons déjà un peu de nos revenus en mettant le test à la disposition de nos clients pour leurs études cliniques, mais avant qu'il soit utilisé dans un cadre commercial, je pense qu'il faudra attendre 2017-2018.»

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