Entrevue n°263 : Ken Frazier, pdg, Merck

Offert par Les Affaires


Édition du 17 Octobre 2015

Entrevue n°263 : Ken Frazier, pdg, Merck

Offert par Les Affaires


Édition du 17 Octobre 2015

Par Diane Bérard
D.B. - Aviez-vous évalué le risque associé au mécontentement de vos actionnaires ?

K.F. - Bien sûr, mais je devais aussi tenir compte d'un autre risque : celui de mécontenter nos chercheurs. Un pdg a plusieurs publics à satisfaire. Il doit jongler avec les besoins de chacun. Notre communauté de chercheurs vient faire carrière chez nous. Elle est restée avec nous dans les moments difficiles, alors il faut lui prouver qu'elle a eu raison. Et qu'elle a raison de rester. Merck a besoin de ses actionnaires. Mais sans ses chercheurs, elle ne produirait rien.

D.B. - En 2011, vous avez affirmé que vous ne réduiriez pas vos investissements en R-D. Vous êtes cependant revenu sur votre décision...

K.F. - Depuis mon arrivée en poste, Merck a licencié un tiers de son effectif [30 000 employés]. Forcément, le service de R-D a fini par être touché. Mais il a fallu du temps pour en venir là.

D.B. - Compte tenu de la démographie, où se situent les occasions d'affaires les plus lucratives pour le secteur pharmaceutique ?

K.F. - Elles se trouvent dans quatre groupes : le traitement du diabète, l'oncologie, les vaccins et les soins hospitaliers [le traitement des infections liées au séjour à l'hôpital].

D.B. - Cela correspond-il aux champs de recherche de Merck ?

K.F. - Pas uniquement. Nous laissons la science nous guider. Nous faisons confiance à l'instinct de nos chercheurs. Nous ne les restreignons pas à certaines catégories de recherche. Par exemple, nous consacrons beaucoup d'énergie et de ressources à la recherche en neurosciences pour trouver une cure à l'Alzheimer. C'est un dossier qui me tient à coeur. Mon père, aujourd'hui décédé, était atteint d'Alzheimer. Ça m'a brisé le coeur de voir ce colosse, à mes yeux il mesurait 10 pieds, terminer ses jours recroquevillé sur lui-même.

D.B. - Vous avez dit : «Je ne souscris pas à la vision du pdg héros». Comment cela s'articule-t-il dans votre gestion quotidienne ?

K.F. - D'abord, j'essaie de recruter les candidats les plus compétents. Puis, je m'enlève de leur route pour les laisser travailler. Je ne suis là que s'ils ont besoin d'aide.

D.B. - Qu'est-ce qui vous empêche de dormir ?

K.F. - La commercialisation de nos prochains médicaments. Nous avons des produits prometteurs, Merck ne doit pas rater son coup. Nous en sommes à l'étape cruciale où nous devons jouer nos cartes judicieusement pour que ces médicaments deviennent des réussites.

D.B. - C'est tout ?

K.F. - Il y a aussi le recrutement. Comme je ne suis pas un héros, j'ai besoin d'une équipe. Le réservoir de talents est comme le réservoir de médicaments, il faut constamment l'alimenter dans une perspective à long terme.

Suivez Diane Bérard sur Twitter @diane_berard

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