Allocations professionnelles: les pharmaciens propriétaires en furie contre Barrette

Publié le 13/04/2016 à 14:16

Allocations professionnelles: les pharmaciens propriétaires en furie contre Barrette

Publié le 13/04/2016 à 14:16

(Photo: 123rf.com)

Les pharmaciens propriétaires du Québec accusent le ministre de la Santé, Gaétan Barrette, d'avoir renié sa promesse en retardant le déplafonnement de leurs allocations professionnelles. 

La modification de ce règlement, qui entrera en vigueur le 28 avril, fera en sorte que le pourcentage de ristournes que les fabricants de médicaments génériques peuvent verser aux pharmaciens oscillera entre 25 et 30% d'ici la fin de l'année, pour ensuite être déplafonné pour deux ans. 

Or, l'entente signée en juin 2015 avec l'Association des pharmaciens propriétaires (AQPP) prévoyait un déplafonnement complet pour trois ans, a-t-elle dénoncé, mercredi.

Le déplafonnement des montants versés par des fabricants de médicaments génériques devait permettre à Québec de récupérer 400 millions $ sur trois ans par l'entremise de ponctions dans les revenus des pharmaciens propriétaires. 

Depuis 2012, le plafond des ristournes versées aux pharmaciens avait été fixé à 15% par le gouvernement provincial.

L'AQPP, qui attend ce règlement depuis 10 mois, accuse M. Barrette d'avoir procédé à une modification «unilatérale» de l'entente intervenue en juin dernier, qualifiant d'«affront» la démarche du ministre de la Santé.

Sans fournir de montant précis, l'Association estime que cette décision représente un manque à gagner de «plusieurs dizaines de millions» d'après ses calculs préliminaires.

Elle a rappelé que les contraintes imposées par le gouvernement Couillard avaient forcé ses 2048 pharmaciens membres à licencier quelque 1000 employés depuis septembre dernier.

Le titre de Jean Coutu chute

Le changement de réglementation annoncé mercredi matin par Québec portant sur les avantages autorisés à un pharmacien est une pilule difficile à avaler pour les actionnaires du Groupe Jean Coutu (Tor., PJC.A), puisque le titre chute de près de 5%.

Dans un communiqué, l’AQPP déplore le fait que le règlement ne respecte «ni l'esprit ni la lettre de l'entente signée en juin 2015, qui visait à atténuer les compressions budgétaires gouvernementales qu'ils subissent». Selon des calculs préliminaires de l'AQPP, la nouvelle proposition du ministre occasionne un manque à gagner substantiel pour les pharmaciens propriétaires. Elle n’a toutefois pas fourni de chiffres précis. 

Pour Jean Coutu, le pire scénario est une diminution de 0,10$ du bénéfice par action pour l’exercice 2017 et de 0,14$ par action pour l’exercice 2018, souligne Keith Howlett, de Desjardins Marchés des capitaux. La prévision moyenne des analystes pour les exercices 2017 et 2018 est de respectivement 1,16$ et 1,22$ par action.

Le titre de Jean Coutu se négocie à 20,30$ au moment d’écrire ces lignes. Il se situe tout près de la cible de 21$ de Keith Howlett.

L’analyste précise que la société va dévoiler ses résultats du quatrième trimestre dans deux semaines. Il s’attend à ce que la direction de la chaîne fournisse des précisions quant à l’impact des changements annoncés par Québec sur ses activités.

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