Terres à bois : où s'en vont les prix?

Offert par Les Affaires


Édition du 13 Juin 2015

Terres à bois : où s'en vont les prix?

Offert par Les Affaires


Édition du 13 Juin 2015

D'où viennent ces prix élevés ?

«On constate dans plusieurs régions du Québec que le marché de la villégiature est de plus en plus important et continue de faire augmenter le niveau des prix, et ce, malgré le ralentisse-ment du marché du bois», explique Jean-François Arteau, de Servitech.

Albert Guévin, coordonnateur et technicien en évaluation à la MRC Nicolet-Yamaska, souligne d'ailleurs que les petites superficies - de moins de 10 hectares - à caractère récréatif sont très recherchées dans cette région. «Les prix ont triplé depuis une douzaine d'années, allant jusqu'à 10 000 $ par hectare», dit-il.

Une observation confirmée par le dernier sondage réalisé auprès des propriétaires forestiers québécois : la forêt est de plus en plus perçue comme l'occasion de se rassembler en famille et d'apprécier la villégiature. Le plaisir de posséder un milieu naturel (92 %), de l'aménager (84 %), d'y faire son bois de chauffage (75 %) et de chasser ou de pêcher (48 %) sont quelques-unes des motivations exprimées par les répondants1.

Conséquences pour les producteurs forestiers

Alors que le prix moyen du bois n'a cessé de décroître, l'augmentation de la valeur foncière entraîne inévitablement un plus grand fardeau fiscal pour les propriétaires de lots boisés.

Par exemple, en Estrie, le fardeau fiscal d'un propriétaire a grimpé de 248 % de 1997 à 2012. Ainsi, la valeur des taxes est passée de 308 à 1 072 $. Les propriétaires du Saguenay-Lac-Saint-Jean (+ 171 %), de Chaudière-Appalaches (+ 242 %) et du Centre-du-Québec (+ 271 %) doivent désormais, eux aussi, vendre davantage de cordes de bois dans l'espoir d'éponger leurs taxes foncières. Pour la période s'échelonnant de 1997 à 2012, le fardeau fiscal moyen des propriétaires forestiers du Québec par unité d'évaluation a explosé de 155 %. À titre comparatif, les propriétaires de résidences unifamiliales ont plutôt vu le montant de leurs taxes gonfler de 113 % sur cette même période. Pendant ce temps, l'inflation ne progressait que de 35,5 % au pays, selon la Banque du Canada.

Devant ces chiffres, le président de la FPFQ, Pierre-Maurice Gagnon, dit ne pas être étonné de constater qu'un nombre grandissant de propriétaires forestiers délaissent la production de bois pour se consacrer aux autres usages de leurs boisés. «Les boisés privés sont de plus en plus taxés par les municipalités, les réglementations environnementales vont au-delà du contrôle des mauvaises pratiques, les budgets des programmes soutenant l'aménagement forestier sont en réduction depuis six ans, le traitement fiscal du revenu des producteurs de bois est inadéquat. De plus, le nombre d'usines pouvant acheter le bois des forêts privées est en constante régression, et la concurrence exercée sur les marchés par les opérations effectuées en forêt publique est en croissance», affirme-t-il. La détérioration du climat d'affaires des producteurs forestiers fait d'ailleurs régulièrement les manchettes depuis quelques mois.

«Plusieurs producteurs de bois s'interrogent sur l'avenir de leur métier qui garantit pourtant 15 % de l'approvisionnement des usines de produits forestiers partout dans le Québec», soulève Marc-André Côté. Il faut dire que les revenus tirés de l'activité forestière n'ont guère évolué, car plus de 90 % des propriétaires de lots boisés ont affirmé y tirer moins de 25 % de leur revenu familial, et ce, tant en 1973... qu'en 2012. «Le prix du bois et la rentabilité de l'activité sylvicole sont des raisons énoncées par plus du tiers des répondants ne réalisant pas d'activité d'aménagement forestier», expliquent les auteurs de cette même étude.

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