Reste-t-il du carburant pour 2018 ?


Édition du 16 Décembre 2017

Reste-t-il du carburant pour 2018 ?


Édition du 16 Décembre 2017

[Crédit photo : 123RF]

Reste-t-il du carburant dans le réservoir ? Le marché boursier américain connaît une hausse sans correction majeure depuis presque une décennie. Le S&P 500 a augmenté de près de 300 % depuis le creux atteint en mars 2009, lors de la crise financière. La Bourse de Toronto fut moins spectaculaire, mais son indice phare a tout de même doublé pendant la même période. En Europe, le Brexit n'a pas provoqué de catastrophe tandis qu'en Asie, le Japon et la Chine mènent la parade. Approche-t-on de la fin de ce cycle de croissance exceptionnellement long ? Une récession est-elle en vue ? Les marchés boursiers sont-ils sur le point d'imploser ? Nous avons demandé à des experts québécois de nous faire part de leurs prévisions pour la prochaine année. Au moment d'écrire ces lignes, ils présumaient que la réforme fiscale américaine, qui comporte d'importantes baisses d'impôts pour les entreprises, allait éventuellement aboutir.

MICHEL DOUCET
Vice-président et gestionnaire de portefeuille
Valeurs mobilières Desjardins

JEAN-RENÉ OUELLET
Gestionnaire de portefeuille,
Valeurs mobilières Desjardins

L'année 2017 fut une bonne année sur les plans économique et boursier et 2018 devrait l'être également, affirme d'entrée de jeu Michel Doucet. «Ce n'est pas parce que le cycle économique commence à se faire vieux qu'il ne peut pas poursuivre sur sa lancée.» En raison des politiques monétaires souples des principales banques centrales, il serait «surprenant» que l'on tombe en récession dans un avenir proche.

Il anticipe donc une autre année de croissance mondiale solide et un PIB en hausse de 3,6 %, toujours tiré par la forte progression des économies émergentes (4,6 %). Les États-Unis maintiendraient leur taux de croissance actuel d'environ 2,4 % tandis que le Canada réduirait le rythme un peu, à 2,2 %, par rapport aux quelque 3 % prévus pour l'année 2017.

Grâce à des taux de chômage faibles et un peu de pression inflationniste (du côté des salaires éventuellement), les banques centrales tenteront de revenir progressivement à des conditions monétaires plus près de la normale. Aux États-Unis, anticipe M. Doucet, la Réserve fédérale devrait donner quatre tours de vis, en incluant celui qui est prévu en décembre 2017, pour porter son taux directeur à 2,25 % à la fin de 2018. Au Canada, on demeurera prudent, notamment en raison de l'endettement élevé des ménages et de l'incertitude entourant la survie de l'Accord de libre-échange nord-américain (ALENA). Il s'attend donc à seulement deux hausses, qui porteraient le taux directeur à 1,5 %. Cela devrait maintenir le dollar canadien dans une fourchette de 78 à 81 cents américains, à moins que l'ALENA ne soit relégué aux oubliettes, «ce qui amènerait le huard vers les 70 cents américains».

Dans ce contexte de hausse des taux d'intérêt (y compris probablement à long terme), M. Doucet sous-pondère les obligations dans son portefeuille modèle à 25 % alors que la cible habituelle est de 45 %. Une part de 10 % reste en liquidités «pour profiter d'éventuelles faiblesses boursières». Il recommande d'ailleurs aux investisseurs de demeurer dans des échéances courtes, soit celles de un à cinq ans, qui seront moins frappées par la hausse des taux que les obligations de long terme (10 ans et plus).

Du côté du marché des actions, les gestionnaires de VMD s'attendent à des rendements supérieurs à 10 % en 2018 et montrent une préférence pour les actions américaines et européennes. En Europe, la reprise en est encore à ses premiers balbutiements et la banque centrale demeure très accommodante. Aux États-Unis, l'économie fonctionne à un bon rythme et on s'attend à une croissance des bénéfices des entreprises, qui devrait être magnifiée par l'éventuelle baisse des impôts des entreprises.

Quant aux secteurs à privilégier au Canada, Jean-René Ouellet évoque notamment les titres pétroliers, dont la valorisation est à la traîne par rapport à l'augmentation des prix du brut depuis quelques mois. «On pourrait assister à un rattrapage», dit-il.

Dans un contexte de hausse des taux d'intérêt, il aime aussi les titres des banques et des assureurs, dont les marges s'améliorent lorsque les taux grimpent. En contrepartie, M. Ouellet souligne que les titres des services publics, comme les pipelines, ou les fiducies de revenu, qui versent tous deux de bons dividendes, sont habituellement touchés négativement par les augmentations des taux d'intérêt.

Il sous-pondère aussi les entreprises de mines et de métaux. Elles profitent des prix plus élevés pour les matières premières en période de croissance économique mais, souligne-t-il, plusieurs projets de mines ont été lancés lors du dernier cycle. À son avis, cela maintiendrait un couvert sur les prix, d'autant plus que la Chine, grande consommatrice de ressources, croît à un rythme moins frénétique qu'autrefois.

CIBLES DES PRINCIPAUX INDICES :

S&P 500 : 3090 points
S&P/TSX : 18 400 points

PLUS

ACTIONS AMÉRICAINES ET EUROPÉENNES
BANQUES
ASSUREURS ET PÉTROLIÈRES

MOINS

OBLIGATIONS DE PLUS DE CINQ ANS
ACTIONS DE PAYS ÉMERGENTS
ACTIONS DE MINES, MÉTAUX ET AURIFÈRES
SERVICES PUBLICS ET FIDUCIES IMMOBILIÈRES

 

 

STÉFANE MARION
Économiste et stratège en chef
Banque nationale du Canada

Stéfane Marion demeure plutôt optimiste pour la prochaine année quant à la croissance de l'économie mondiale en raison des politiques toujours accommodantes des banques centrales. Ces dernières pourraient toutefois ajouter «un peu de piquant» à l'année 2018 en «normalisant» davantage leur politique monétaire, pour peu que l'inflation relève la tête. «On entre dans la phase mature du cycle économique», affirme-t-il.

Il s'attend à ce que la croissance mondiale soit supérieure au «potentiel» et soit synchronisée. Cela veut dire plus de 3,5 % pour la planète, mais autour de 2,5 % en Amérique du Nord. Ici, fait remarquer l'économiste, le rythme de croisière normal serait plutôt de l'ordre de 2 %. Il souligne que le cycle économique actuel, aux États-Unis, sera probablement le plus long sans récession que l'on ait connu depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Il ne manque que huit mois pour dépasser le record de 128 mois des années 1990.

Les indicateurs étant au vert, la Réserve fédérale américaine et la Banque du Canada continueront de hausser leurs taux directeurs. Au sud de la frontière, il s'attend à deux ou trois hausses supplémentaires en 2018. Idem pour notre banque centrale, qui pourrait y aller d'un même nombre de tours de vis. Dans un contexte où l'inflation se situera autour des 2 %, il est facile de justifier des taux directeurs au même niveau.

Une hausse des taux est néfaste pour la valeur des obligations, qui retraitent. Si son portefeuille modèle est sous-pondéré en obligations, Stéfane Marion rappelle qu'il ne faut pas pour autant les déserter. «C'est une police d'assurance, car il n'y a jamais de certitudes dans les prévisions économiques, explique-t-il. Il y a aussi les obligations corporatives (qui procurent de meilleurs rendements que les obligations gouvernementales).»

Quant au marché boursier américain, le stratège de la Banque nationale se veut prudent. Il signale qu'on assiste actuellement à l'un des plus longs «rallye» du S&P 500 sans correction de 5 % et plus. Il croit que le potentiel haussier pour la prochaine année sera de l'ordre de 5 % à 10 %, mais avec davantage de volatilité en raison des hausses prévues des taux d'intérêt. «Ça ne se fera pas en ligne droite. Il y aura des soubresauts.» Cette prévision est toutefois tributaire de la mise en oeuvre des baisses d'impôts promises aux États-Unis ainsi que du maintien de l'ALENA. «On ne peut pas répudier l'ALENA sans qu'il y ait un impact sur la profitabilité des entreprises et la Bourse», explique-t-il.

Au Canada, M. Marion anticipe un rendement semblable, de l'ordre de 5 % à 10 % pour le S&P/TSX. Il surpondère toutefois le marché canadien, car il croit que le huard fera mieux que ce que prévoit la Banque du Canada. Il constate notamment que notre devise n'a pas suivi l'augmentation des prix du baril de pétrole. Un dollar haussier contre le billet vert américain aurait pour effet de réduire les rendements des actions américaines.

Quant aux secteurs à privilégier, M. Marion mise davantage sur les titres énergétiques de même que les mines et les métaux. Les entreprises devraient voir leur profitabilité s'améliorer grâce aux prix des matières premières, car «la phase mature du cycle économique est porteuse pour les ressources».

En contrepartie, il suggère de sous-pondérer les actions de sociétés plus défensives, comme les télécoms et les secteurs publics, qui sont plus vulnérables aux augmentations des taux d'intérêt.

Sur le plan géographique, il sous-pondère les actions américaines en raison de la hausse anticipée du huard, mais il surpondère les entreprises européennes, qui devraient profiter de l'amélioration des conditions économiques dans la zone euro.

CIBLES DES PRINCIPAUX INDICES :

S&P 500 : 2 800 à 2 900 points
S&P/TSX : 17 500 à 18 000 points

PLUS

ACTIONS CANADIENNES DE L'ÉNERGIE ET DES MINES ET MÉTAUX,
ACTIONS EUROPÉENNES

MOINS

TÉLÉCOMMUNICATIONS
PIPELINES
CONSOMMATION DE BASE

 

MARTIN ROBERGE
Stratège et analyste quantitatif
Canaccord Genuity

Même si les marchés boursiers ont connu une forte progression cette année, Martin Roberge ne croit pas que le mouvement va s'arrêter à court terme, à moins qu'un choc au chapitre des taux d'intérêt ne survienne (voir texte sur les risques). «Je ne vois pas de récession avant 2020.»

En 2017, il a été étonné par la progression marquée du marché boursier américain. Il s'attendait à une hausse des taux d'intérêt à long terme en raison du bon comportement de l'économie. Mais ce ne fut pas le cas. «C'est la grande surprise.» Il attribue la situation au fait que la Banque du Japon maintient ses taux à 0 % tandis qu'en Allemagne, ils ne dépassent guère 1 %. Les investisseurs se sont tournés vers les obligations américaines et cette demande a maintenu les rendements bien en deçà des 3 % pour les 30 ans. «On trouve que les actions sont chères, mais elles le sont moins encore que les obligations», constate-t-il. Cela a fait que les gens ont préféré investir dans le marché des actions, qui fut porté par la croissance des bénéfices des entreprises.

En 2018, le contexte deviendra de plus en plus inflationniste : les salaires devraient augmenter et les prix des matières premières seront tirés vers le haut par une demande accrue. Sans parler de la réforme fiscale des Républicains qui constituera un stimulant additionnel dont l'économie des États-Unis, déjà à plein régime, n'a «pas besoin», selon l'analyste de Canaccord. Il s'attend à ce que la Fed hausse son taux directeur à quatre reprises afin de ralentir la course. Au Canada, il ne voit qu'une petite hausse, le gouverneur Stephen Poloz se montrant patient devant trop d'incertitudes : renégociation de l'ALÉNA, marché immobilier affecté par le resserrement des règles hypothécaires, dollar canadien trop fort, balance commerciale négative, etc.

Pour ce qui est des marchés boursiers, M. Roberge ne s'attend pas à d'aussi fortes progressions que cette année. «Les multiples (cours/bénéfices) sont déjà élevés, mais les bénéfices continueront de croître», prévoit-il. Il suggère de miser d'abord sur les actions internationales, celles du Japon, de l'Europe et des pays émergents. Les valorisations boursières sont moins élevées à l'extérieur de l'Amérique du Nord et les banques centrales sont encore plus accommodantes qu'ici. De plus, il s'attend à ce que le huard perde des plumes, ce qui améliorerait les rendements des titres étrangers.

Pour ce qui est de l'Amérique du Nord, il suggère de privilégier les titres cycliques portés par les hausses de prix et d'éviter ceux qui sont sensibles aux taux d'intérêt. Comme ces derniers vont grimper, les entreprises de type «valeur» devraient faire mieux aussi que celles dites de «croissance». Il propose de miser sur les titres énergétiques, des matériaux et les industrielles. Il voit de ce côté la possibilité de rendements supérieurs à 10 %. Quant aux technos, le secteur qui comprend Apple, Facebook ou encore Google a grimpé de plus de 40 % en 2017. M. Roberge suggère d'aller vers ce qu'il appelle «les vieilles technos» : Cisco, Intel, même Microsoft. Cette dernière est très engagée dans l'infonuagique (cloud) qui croît rapidement, tandis que Cisco est un joueur majeur sur les marchés mondiaux.

Aux États-Unis, il croit que les fiducies immobilières (REIT) pourraient bien performer si l'inflation grimpe, car cela fait augmenter les prix des baux qui viennent à renouvellement.

En contrepartie, il faudrait sous-pondérer les télécoms, les services publics, comme les pipelines, et la consommation de base qui performent moins bien lorsque les taux d'intérêt sont à la hausse, note-t-il.

Quant aux banques, «c'est comme les Mini-Wheats ; elles ont un côté givré et l'autre pas». Si le marché hypothécaire ralentit au Canada en raison des nouvelles règles, cela les affectera. Elles portent cependant des dividendes élevés qui attirent les investisseurs.

CIBLES DES PRINCIPAUX INDICES :

S&P500 : 2 750 à 2 850 points
S&P/TSX : 17 000 à 17 500 points

PLUS

ACTIONS INTERNATIONALES
ÉNERGIE
MATÉRIAUX
INDUSTRIELLES ET «VIEILLES TECHNOS»

MOINS

TÉLÉCOMMUNICATIONS
PIPELINES
CONSOMMATION DE BASE

 

LUC VALLÉE
Stratège en chef
Valeurs mobilières Banque Laurentienne

Selon Luc Vallée, la croissance économique en Amérique du Nord se poursuivra en 2018, mais pas au même rythme que pour l'année qui s'achève. «Ce sera probablement moins de 2 % pour le Canada», estime-t-il, contre les quelque 3 % prévus pour 2017. Aux États-Unis, ce sera un peu mieux, autour de 2,4 %. Même si l'économie mondiale continue de rouler à un bon rythme (supérieur à 4 %), ici, le vieillissement de la population agit comme un frein. Il est plus difficile, à son avis, d'atteindre ce qui, autrefois, était le «plein potentiel», soit un taux d'expansion de 3 % par année. À tout événement, il ne voit pas à court terme de risque de récession.

Ce qui complique les choses, c'est l'incertitude entourant les politiques économiques américaines depuis l'élection de Donald Trump à la présidence. «On a de la difficulté à comprendre ce qui se passe dans son cerveau. Il a une idée, mais on dirait qu'il ne sait pas quoi faire après», dit-il. Son attitude protectionniste et l'avenir incertain de l'ALENA posent problème. La réforme fiscale était aussi une source d'incertitude, au moment d'écrire ces lignes.

Néanmoins, continue M. Vallée, pour la première fois depuis la crise financière de 2008, il y a une synchronisation de la croissance partout dans le monde. Cela fait en sorte que les banques centrales devraient continuer de resserrer les conditions de crédit, mais de manière modeste, car «il n'y a pas de menace réelle d'inflation».

Le stratège de VMBL s'attend à ce que la Réserve fédérale américaine hausse à deux reprises son taux directeur en 2018. Au Canada, il «hésite entre zéro et une seule fois», compte tenu de la plus faible croissance attendue. Toutefois, il prévoit que les taux à long terme (10 ans et plus) augmenteront plus rapidement, car le marché voit bien qu'il ne reste plus beaucoup de «mou» dans l'économie. Les taux américains de 30 ans, actuellement autour de 2,80 %, grimperaient près des 3,5 % à la fin de 2018. Les taux canadiens suivraient le même mouvement par effet de «contamination».

Du côté des marchés boursiers, M. Vallée ne s'attendait pas à ce que le S&P 500 américain grimpe de près de 20 % en 2017. «Les profits des entreprises ont été meilleurs que ce qu'on anticipait.» De plus, le marché intègre les bénéfices accrus des entreprises qui résultent de la baisse (potentielle) de leurs impôts. Pour 2018, il voit encore une hausse boursière, mais inférieure à 10 %.

Au Canada, le stratège voit l'indice principal de la Bourse de Toronto atteindre les 18 000 points, notamment en raison d'un redressement des cours des sociétés énergétiques. Elles devraient profiter de la hausse des prix pétroliers si les pays producteurs autour de l'OPEP restent disciplinés. Idem du côté des mines et des métaux, qui devraient bénéficier de l'augmentation des prix, engendrée par la croissance mondiale.

Ces deux secteurs étant moins lourds aux États-Unis, c'est du côté des banques que M. Vallée voit le potentiel le plus intéressant. L'économie va bien, elles font de l'argent avec la gestion des avoirs des baby-boomers et elles devraient hausser leurs dividendes. «C'est mon top pick aux États-Unis.»

Le stratège de VMBL penche aussi en faveur des industrielles et des technos. Les premières, telle Caterpillar, bénéficient des mises à niveau des infrastructures un peu partout dans le monde. Quant aux technos, elles vont continuer de profiter de la croissance mondiale, de l'élargissement du commerce électronique, du développement de l'intelligence artificielle et de la robotisation.

Compte tenu de l'augmentation prévisible des taux d'intérêt, M. Vallée se dit plutôt neutre à l'égard des télécoms et des pipelines qui, s'ils procurent de bons dividendes, devraient stagner davantage si les investisseurs trouvent ailleurs des rendements intéressants moins risqués.

CIBLES DES PRINCIPAUX INDICES :

S&P 500 : 2 800 points
S&P/TSX : 18 000 points

PLUS

ACTIONS DE PÉTROLIÈRES ET DE MINIÈRES CANADIENNES
LES BANQUES AMÉRICAINES
LES INDUSTRIELLES ET LES TECHNOS

MOINS

LES TÉLÉCOMS ET LES SERVICES PUBLICS
S&P 500 2651
S&P TSX 16 095

En date du 10 décembre 2017

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