Nunavik Nickel: Canadian Royalties revoit ses plans et expédie... du cuivre!

Publié le 06/11/2013 à 13:30, mis à jour le 06/11/2013 à 23:22

Nunavik Nickel: Canadian Royalties revoit ses plans et expédie... du cuivre!

Publié le 06/11/2013 à 13:30, mis à jour le 06/11/2013 à 23:22

Les installations Nunavik Nickel de Canadian Royalties. Photo: Canadian Royalties.

Lueur d’espoir pour la minière en difficulté Canadian Royalties, dans le Grand Nord québécois. Le producteur de nickel à capitaux chinois annonce qu’il pourra bientôt payer ses sous-traitants, grâce à la vente de deux premiers chargements de… cuivre !

Impossible toutefois de savoir pendant combien d’années Canadian Royalties exploitera la mine et le concentrateur flambant neufs qu'il vient de se faire construire dans le Nunavik. Forbes & Manhattan gère l’entreprise depuis juillet. La banque d’affaires torontoise doit présenter d'ici «le début de l’an prochain» un nouveau plan pour exploiter les installations de Canadian Royalties dans le Grand Nord québécois, baptisées Nunavik Nickel.

«La durée de vie dépend de plusieurs variables : les prix, les coûts… On ne peut pas donner un chiffre… Il y a trop de choses à prendre en considération. Il y a une évaluation indépendante de la ressource en cours ; elle n’est pas complétée», dit Parviz Farsangi, le pdg de Canadian Royalties originaire de Forbes & Manhattan, spécialisée dans le redressement de minières en difficultés. À l’origine, la mine devait durer 16 ans.

Lire aussi: Canadian Royalties: la Chine coupe les vivres

La face cachée de Canadian Royalties

«Espérons que le minerai qui sort du Québec va servir à nous payer» - Linda Noël, de Laval Fortin Adams, fournisseur de Canadian Royalties

Canadian Royalties s’est fait couper les vivres l’été dernier par son propriétaire, Jilin Jien Nickel Industry Co. Ltd., et son principal financier, la China Development Bank. L’entreprise est incapable de payer les sous-traitants qui ont construit son usine. Ils ont enregistré des recours totalisant près de 70 M$ sur ses équipements, comme l’expliquait Les Affaires en août et octobre.

Ces problèmes majeurs s’ajoutent à des difficultés géologiques, économiques et techniques. Selon nos sources, elles empêchent Jilin Jien d’utiliser ses installations flambant neuves normalement.

Canadian Royalties devait s’en servir pour extraire et concentrer du nickel. Afin de rembourser ses créanciers, son pdg consultant de Forbes & Manhattan a plutôt décidé de démarrer une production de cuivre. Ce métal ne devait être qu’un sous-produit dans les plans originaux.

Parviz Farasangi dit qu’il est trop tôt pour expliquer cette décision. «C’est ce que notre stratégie a déterminé, dit-il. Vous n’aurez aucune information qui n’est pas publique, même si je connais la réponse.»

Le mystère persiste

Le nouveau patron de Canadian Royalties refuse aussi d’expliquer pourquoi la maison mère a coupé les vivres au projet. Jilin Jien a du mal à faire sortir ses fonds de l’Empire du Milieu, assure une source bien au fait du dossier, qui n’a pas l’autorisation de parler. Le prêteur de l’entreprise, la China Development Bank Corporation, restreint les transferts d’argent vers le projet, selon nos informations. Cette banque d’État a pris une hypothèque de 700 M$ sur tous les équipements, les jalons miniers (claims), les permis et la propriété intellectuelle de Canadian Royalties dans le Grand Nord québécois.

Dans un texte de China Business News le mois dernier, les autorités économiques de la province de Jilin, propriétaire de Jilin Jien, font leur examen de conscience sur leurs projets à l’étranger. Elles soulignent «l'expérience inadéquate [des gestionnaires] dans les activités multinationales» et «des inspections insuffisantes au début des projets» qui conduisent à des «distorsions et des falsifications de l’information et une faible conscience du risque».

Forbes & Manhattan consultant

Même si l’entreprise peine à payer ses fournisseurs, n’a plus de financement et n’arrive pas à produire du nickel, «il n’y a pas de problème», assure Parviz Farsangi. «C’est une installation flambant neuve. Quand ça démarre, il y a toujours de petits pépins au rodage. C’est très normal !»

Forbes & Manhattan assure que pour l’instant, son rôle dans Canadian Royalties se limite à conseiller la direction pour mettre les installations en production. «Vous dites que la banque ne prendra aucun capital-actions de Canadian Royalties ?» a demandé Les Affaires. «Je ne dis rien du tout sur Forbes & Manhattan, répond-t-il. L’entreprise nous a demandé de l’aider à s’assurer que la mine et l’usine fonctionnent normalement et efficacement. C’est tout.»

Forbes & Manhattan est actionnaire de six mines en exploitation et compte autant de projets en développement.

Canadian Royalties achève la construction d’une mine d’une capacité de 160 000 tonnes de concentré et emploie 400 personnes.

À la une

Bourse: nouveaux records pour le Dow Jones et le S&P 500 à Wall Street

Mis à jour à 17:10 | lesaffaires.com, AFP et Presse canadienne

REVUE DES MARCHÉS. La Bourse de Toronto est en hausse et les marchés américains sont mitigés.

À surveiller: Microsoft, Apple et Dollarama

Que faire avec les titres de Microsoft, Apple et Dollarama? Voici quelques recommandations d’analystes.

Bourse: les gagnants et les perdants du 28 mars

Mis à jour à 17:54 | LesAffaires.com et La Presse Canadienne

Voici les titres d'entreprises qui ont le plus marqué l'indice S&P/TSX aujourd'hui.