Moratoire sur l'uranium: Strateco veut faire payer Québec

Publié le 28/03/2013 à 16:37, mis à jour le 28/03/2013 à 17:32

Moratoire sur l'uranium: Strateco veut faire payer Québec

Publié le 28/03/2013 à 16:37, mis à jour le 28/03/2013 à 17:32

Par Suzanne Dansereau

[Photo : Bloomberg]

La minière Strateco juge «arbitraire et injustifié» le moratoire que le gouvernement du Québec vient d’imposer sur l’exploration et l’exploitation d’uranium dans la province. Et elle promet de faire payer le gouvernement pour les «dommages» qu’il cause à l’entreprise.

Le ministre du Développement durable, de l’Environnement, de la Faune et des Parcs, Yves-François Blanchet, a effet annoncé jeudi qu’il n’émettrait aucune certification d’autorisation environnementale pour un projet d’uranium dans la province, tant que le Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE) n’aurait pas évalué les impacts environnementaux et sociaux de cette filière. Il a aussi annoncé que le mandat serait donné au BAPE cet automne après des études préliminaires qui démarrent maintenant.

Il s’agit d’un revers important pour Strateco qui attend depuis l’été dernier l’obtention d’un certificat d’autorisation de ce ministère. Strateco, qui veut exploiter une mine d’uranium près de Chibougamau, à la Baie-James (le projet Matoush), a déjà eu le feu vert de la Commission de sécurité nucléaire du Canada, de même que celui du comité d’examen environnemental du gouvernement fédéral.

Selon Strateco, Québec n’aucune raison rationnelle ou scientifique de refuser le projet, vu que les deux autres organismes l’ont approuvé.

«Nous allons faire valoir nos droits de façon vigoureuse, par tous les moyens à notre disposition» a déclaré le porte-parole de la minière Denis Boucher, avant d’ajouter: «nous allons examiner les responsabilités du gouvernement par rapport aux dommages importants causés à l’entreprise».

Comme dommage, il a mentionné les délais que ce report va créer dans le processus. Il a rappelé que Strateco a investi 120 millions de dollars dans le projet, qu’elle a suivi le processus à la lettre pendant quatre ans et qu’elle a respecté toutes ses promesses.

En février, la Cour supérieure a accepté d’entendre une demande de Strateco visant à forcer le gouvernement du Québec à rendre une décision dans sa demande de permis. Cette demande suit son cours. Dans sa requête en cour, la minière voulait aussi faire invalider une recommandation d’un rapport d’évaluation du comité d’examen environnemental provincial demandant à la compagnie d’obtenir l’acceptation sociale pour son projet uranifère. Mais après des pourparlers avec la Couronne, Strateco a retiré cette demande. Une décision sur laquelle elle pourrait revenir, a indiqué M. Boucher. «Nous allons prendre tous les moyens pour nous défendre», a-t-il martelé.

De leur côté, la communauté crie de Mistissini et le Grand conseil des cris ont bien accueilli la décision du moratoire et d’une étude du BAPE. Ils se sont dits ouverts à travailler avec le gouvernement provincial, mais ils ont rappelé que dans tous les cas, la décision finale revient aux Cris. «Il faut respecter nos droits», a déclaré le chef de Mistissini Richard Scecapio. Et cette décision est déjà prise, a-t-il poursuivi: à l’été 2012, ils ont décrété un moratoire sur l’uranium dans tout le territoire de Eeyou Itschee (Baie-James). Strateco ne reconnaît pas la validité de ce moratoire.

 

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