Mauritanie : à Tijirit, Algold accélère la cadence


Édition du 22 Avril 2017

Mauritanie : à Tijirit, Algold accélère la cadence


Édition du 22 Avril 2017

Ces puits sont creusés manuellement par des orpailleurs. Il s’agit d’une pratique nouvelle en Mauritanie.

Quelque part dans le nord-ouest du désert mauritanien, près de la frontière du Sahara occidental, une petite société d'exploration québécoise a mis la main en 2016 sur ce qu'elle croit être un gisement d'or d'un «potentiel énorme». Ses propriétés sont d'ailleurs voisines de la mine d'or de Tasiast, de la canadienne Kinross, qui a produit 220 000 oz d'or en 2015. L'équipe expérimentée d'Algold Resources, à Ville de Mont-Royal, aimerait bien pouvoir l'imiter bientôt.

En mars 2016, Algold a acquis de la société australienne Gryphon Minerals les propriétés Akjoujt et Tijirit, à 25 km au sud de la mine de Tasiast. Tijirit allait rapidement devenir le projet phare d'Algold, qui a lancé, en juin 2016, un programme de forage intensif.

«On est rendu à près de 30 000 m, explique François Auclair, président et chef de direction. On considère que cette propriété offre énormément de potentiel pour la mise au jour possible d'un gisement en surface, mais à haute teneur en or. Cette teneur se situerait à 4 ou 5 grammes par tonne [g/t], ce qui est très élevé pour une mine à ciel ouvert.»

Gryphon avait elle-même effectué un forage de plus de 30 000 m sur trois cibles en particulier, avant de céder ses propriétés à Algold en échange de 10 millions d'actions. Gryphon a depuis été acquise par la canadienne Teranga Gold. «Ils avaient repéré des structures, mais pas de gisements, raconte M. Auclair. C'est rare qu'une mine soit découverte du premier coup. C'est souvent la troisième ou quatrième société qui va faire la découverte.»

Les ressources de Tijirit s'élèvent à près de 29 000 oz d'or mesurées et indiquées, et à 240 000 oz inférées, à une teneur de coupe de 1 g/t.

Étrangement, la formation sur laquelle travaille Algold dans le désert mauritanien ressemble à la fameuse ceinture de roches vertes de l'Abitibi, à l'origine de dizaines de mines d'or au Québec depuis les années 1930. «C'est un craton archéen, des roches très anciennes. On se doutait bien que, après la mine Tasiast, il pouvait y avoir autre chose. Habituellement, sur ces sillons de roches vertes, il y a beaucoup plus qu'un gisement, explique M. Auclair. C'est comme en Abitibi, où les mines sont exploitées l'une à côté de l'autre.»

Les autres propriétés d'Algold se situent plutôt au nord de Tasiast.

Une partie de l’équipe d’Algold, en Mauritanie

Expérimentée dans la construction de mines

Loin de faire des appels du pied du côté de la voisine Kinross, Algold a confiance de pouvoir développer une mine elle-même. «On considère qu'on a la capacité technique de développer une mine, déclare M. Auclair. Ce qui ne veut pas dire qu'une autre société ne pourrait pas prendre une participation si elle est intéressée.»

M. Auclair a d'ailleurs lui-même travaillé à la construction du projet Tasiast lorsqu'il était chez Rio Narcea Gold Mines, entre 2004 et 2007. La mine de Tasiast est devenue la propriété de Kinross en 2010, lors de l'acquisition de Red Back Mining pour la rondelette somme de 7,1 milliards de dollars.

Benoit La Salle, président du conseil, a lui aussi développé des projets d'exploitation au Burkina Faso et au Niger alors qu'il était président et chef de direction de SEMAFO, société qu'il a fondée en 1995.

D'ailleurs, Algold est l'acronyme des trois fondateurs : M. Auclair, M. La Salle et Yves Grou, vice-président exécutif du conseil.

Coup d’œil sur les installations d’Algold, dans le désert mauritanien.

Un pays peu peuplé, peu exploré

Pays minier, la Mauritanie compte, pour une grande part de ses recettes, sur la Société nationale industrielle et minière (SNIM), qui est détenue à 80 % par l'État et qui produit plus de 10 millions de tonnes de minerai de fer par an. Or, celle-ci a subi de plein fouet les effets de la chute des cours en 2014 et en 2015, faisant fondre sa contribution aux coffres de l'État de plus de 80 %. De 25 % il y a à peine quelques années, la part de la SNIM dans le PIB du pays est tombée autour de 15 %.

Outre la SNIM et la mine d'or de Tasiast, le pays compte sur la mine de cuivre et d'or Guelb Moghrein, exploitée par la canadienne First Quantum Minerals.

Gigantesque pays de moins de quatre millions d'habitants, la Mauritanie demeure largement inexplorée, estime M. Auclair. «C'est comme l'Abitibi des années 1930, dit-il. On est les premiers à retourner ces roches-là.»

Contrairement à d'autres États de la région, le territoire y est déjà cartographié, certaines zones à des échelles de 1 : 250 000 et de 1 : 50 000.

Le 24 mars, Algold a fait un placement privé de 7,5 millions de dollars pour poursuivre les travaux à Tijirit. «On est en train de faire des forages pour publier des estimés de ressources dans les prochaines semaines, les prochains mois», a déclaré M. Auclair.

Des employés procèdent à ce qu’on appelle la lecture des « cuttings » (fragments).

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