Pour les petits joueurs québécois, tout un monde à prospecter


Édition du 22 Avril 2017

Pour les petits joueurs québécois, tout un monde à prospecter


Édition du 22 Avril 2017

En décembre 2015, la société de forage Orbit Garant, de Val-d'Or, faisait l'acquisition de la société chilienne Captagua Ingenieria, basée à Santiago, dans l'espoir de se tailler une place sur le marché sud-américain. La transaction, d'une valeur de 2,1 millions de dollars (M$), a fait bondir l'activité internationale d'Orbit, qui représente dorénavant plus du quart de son chiffre d'affaires.

«On a 27 foreuses là-bas, et 160 ou 170 employés», dit Alain Laplante, vice-président et chef de direction financière. L'acquisition chilienne d'Orbit s'ajoute à ses bureaux au Ghana et au Burkina Faso, où elle dispose de quatre foreuses en activité. Un autre bureau a été ouvert au Pérou, bien qu'il soit encore «embryonnaire».

La stratégie d'Orbit est claire. «On croit que notre croissance va passer par ces pays-là, explique M. Laplante. On a déjà une bonne part du marché québécois du forage. À un moment donné, il devient extrêmement difficile d'essayer de gruger des parts de marché ici, alors qu'il y a des parts de marché à l'étranger qui sont disponibles.»

Les Québécois, peu présents en Afrique de l'Ouest

Orbit n'est pas la seule entreprise issue du secteur minier québécois à être présente au Mexique, au Pérou ou au Chili. Que ce soit MBI Produits de forage, ASDR Industries, Meglab ou Blais Industries, nombre de fournisseurs d'équipements ou de services accompagnent régulièrement leurs clients en Amérique latine, et s'y installent même parfois.

Le défi se trouve plutôt du côté de l'Afrique francophone, où les Québécois ne sont peut-être pas aussi présents qu'ils pourraient l'être, estime Éric Boucher, président de 48 Nord International, organisme sans but lucratif qui vise, entre autres, à positionner les entreprises abitibiennes du secteur sur les bons marchés étrangers.

«Il y a un gros travail à faire en Afrique francophone, dit-il. Dans cette région, 90 % des équipements sont importés. Cependant, les gouvernements, les fournisseurs locaux et la population veulent des retombées pérennes. Les minières ont besoin d'un permis social d'exploiter et elles sentent la pression.»

Dans ces pays, 48 Nord encourage les fournisseurs québécois à se trouver des partenaires locaux et à renforcer leurs compétences afin qu'ils puissent répondre aux besoins des sociétés minières.

«Les entreprises québécoises ont traditionnellement fait affaire avec l'Afrique de l'Ouest à partir d'ici, évoque M. Boucher. On envoie un conteneur bien plein sur le plan de la mine et c'est tout. Toutefois, pour fonctionner, les minières ont besoin de fournisseurs locaux, soutenus par des entreprises québécoises d'expérience, qui soient capables de développer des expertises et d'assurer un service après-vente spécialisé pour ces équipements.»

Le Burkina Faso, voie royale de l'Afrique de l'Ouest

Le Burkina Faso offre à cet égard de belles possibilités, croit-il. 48 Nord a mis en place un programme de renforcement des capacités locales, par lequel les entreprises québécoises peuvent rencontrer les fournisseurs et créer des partenariats. «C'est un programme très ciblé, dit M. Boucher. On accompagne cinq entreprises québécoises qui ont investi pour s'implanter au Burkina Faso.»

Ces partenariats peuvent prendre diverses formes. «Certains veulent construire de nouvelles installations avec des partenaires locaux, d'autres veulent prendre des parts dans l'actionnariat d'une entreprise locale. Cela dit, l'objectif reste d'assurer une présence physique sur les lieux et de participer activement.»

Au Burkina Faso, 50 % des investissements miniers étrangers sont canadiens. SEMAFO exploite la mine d'or de Mana depuis 2008 et développe actuellement le projet Natougou. De son côté, IAMGOLD exploite la mine d'Essakane depuis 2010.

«Ce sont deux beaux couloirs, où la présence de Québécois rend les réseaux de contacts faciles à pénétrer», estime M. Boucher.

Évidemment, l'établissement de partenariats en Afrique de l'Ouest comporte des défis. Le système de douanes, par exemple, est extrêmement compliqué, selon M. Boucher. La main-d'oeuvre qualifiée est aussi difficile à trouver. «Tu dois développer des compétences, car la main-d'oeuvre n'est pas prête à répondre aux besoins assez pointus des minières.»

Finalement, la structure même du partenariat peut s'avérer délicate. «Un des freins à ces partenariats, c'est la question de la confiance, explique-t-il. Tu vas développer les compétences des gens, mais après, peut-être qu'ils n'auront plus besoin de toi. Certains ont l'impression qu'en transmettant leur expertise ils perdent quelque chose.»

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