Les énergies renouvelables pulvérisent les records de baisse de coûts

Publié le 11/10/2016 à 16:12

Les énergies renouvelables pulvérisent les records de baisse de coûts

Publié le 11/10/2016 à 16:12

Par AFP

Toujours moins chères : les énergies vertes n'en finissent plus de battre des records de baisses de coûts, des performances redistribuant un peu plus les cartes d'un modèle énergétique mondial jusque là ancré sur les fossiles, mais qui restent à confirmer.

Mi-septembre, un consortium asiatique a remporté un appel d'offres pour construire une centrale solaire de 350 mégawatts (MW) à Abou Dhabi (Emirats Arabes Unis) avec une proposition de prix d'environ 23 dollars le mégawattheure (environ 21,5 euros) pour l'électricité qu'ele produira, du jamais vu.

Quelques semaines plus tôt, l'américain SunEdison avait fait grand bruit en proposant un prix de 29 dollars (26 euros) le mégawattheure (MWh), dans un appel d'offres au Chili, toujours pour une centrale solaire.

La chute des tarifs de l'énergie solaire est impressionnante : il y a seulement dix-huit mois, une centrale à Dubaï tenait le record du moment avec un prix d'environ 48 dollars/MWh (43 euros).

L'éolien n'est pas en reste. Le danois Dong Energy va installer au large des Pays-bas deux parcs offshore de 700 MW à un prix inédit de 72,7 EUR/MWh, un contrat annoncé cet été. L'an dernier, son concurrent suédois Vattenfall impressionnait déjà l'industrie en affichant un coût de 103 euros par mégawattheure pour un parc au Danemark.

Ces nouveaux records sont "très impressionnants", commente Michael Waldron, analyste Investissements à l'Agence internationale de l'énergie (AIE).

Ils vont "bien au-delà de ce que les acteurs avaient en tête sur la capacité des entreprises à proposer des prix d'engagement de ce niveau", acquiesce Pascale Jean, associée Energie du cabinet PwC.

Le point commun entre ces projets: leur grande taille et le fait évidemment d'être situés dans des régions très ensoleillées ou aux conditions de vent idéales.

Mais ce qui permet d'atteindre des coûts si bas "ce n'est pas un meilleur rendement ou une évolution technologique, mais plutôt une optimisation sous l'angle du financement des projets", illustration de la maturité du secteur, explique Alexis Gazzo, associé d'EY en charge des énergies renouvelables.

Un coût du capital en baisse, des investisseurs moins frileux, des contrats de long terme pour la vente de l'électricité produite, et des politiques avantageuses de certains pays, comme la concession gratuite de terrains ou la connection au réseau prise en charge, allègent la facture pour le développeur.

Les coûts de construction sont aussi en baisse avec le développement de vraies "plateformes industrielles" par les développeurs et équipementiers qui permettent d'optimiser la phase de construction, explique Pascale Jean.

Encourageants

Ces prix très bas "sont plutôt des signaux" que le reflet de la réalité sur l'ensemble du marché, prévient Alexis Gazzo, qui rappelle l'importance des spécificités locales.

D'autant que les prix peuvent être légèrement revus à la hausse au moment de la signature du contrat, après une deuxième phase d'étude.

"La question est de savoir si ces prix sont duplicables dans d'autres parties du monde. En réalité la plupart des projets ne sont pas à ces prix", relève l'expert de l'AIE.

En fonction des régions du monde, les prix varient plutôt entre 60 et 80 dollars le mégawattheure pour le solaire et l'éolien terrestre.

Mais ces appels d'offres sont "évidemment encourageants" pour l'ensemble de la filière, ajoute M. Waldron.

Les renouvelables -- éolien et solaire -- ressortent régulièrement comme les solutions moins coûteuses dans les appels d'offres nationaux organisés en Amérique latine, devant le gaz (environ 80 dollars le MWh en moyenne sur le continent américain, selon Bloomberg New Energy Finance) ou le charbon (environ 75 dollars).

Ailleurs, les subventions continuent de porter le développement, même si elles ont tendance à baisser elles aussi.

L'an dernier environ 300 milliards de dollars ont été investis dans les énergies "vertes", un record. Et elles ont représenté la moitié des capacités électriques installées l'an dernier dans le monde.

"Il y a des entreprises qui n'étaient traditionnemment pas présentes dans les renouvelables et qui sont maintenant plus actives", comme des groupes pétroliers et gaziers, et même des groupes mondiaux comme Amazon, Wal-Mart ou Google qui s'approvisionnent directement en électricité verte, du fait de la baisse des coûts, indique l'expert de l'AIE.

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