Le pétrole finit sur un bond, le marché confirmant son optimisme

Publié le 06/10/2015 à 16:05

Le pétrole finit sur un bond, le marché confirmant son optimisme

Publié le 06/10/2015 à 16:05

Par AFP

(Photo: Bloomberg)

Les cours du pétrole ont bondi mardi, confirmant un bon début de semaine dans un marché qui voulait croire à une diminution de l'excès d'offre à travers le monde.

Déjà en hausse la veille, le cours du baril de pétrole (WTI) pour livraison en novembre a pris 2,27 dollars à 48,53 dollars sur le Mercantile Exchange (Nymex), terminant à son plus haut niveau depuis la fin août. 

À Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en novembre a gagné 2,67 dollars à 51,92 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE), lui aussi à son plus haut depuis plus d'un mois.

Les cours étaient tombés pendant l'été à leur plus bas niveau depuis plus de six ans, en grande partie à cause de la surabondance persistante de pétrole dans le monde, et n'étaient pas parvenus à se relancer très haut en septembre, tournant autour de 45 dollars le baril.

Mardi, «on dirait que c'est un rapport de l'Energy Information Administration», une antenne du département américain de l'Energie (DoE), «qui a déclenché cette hausse», a jugé John Kilduff, d'Again Capital.

«Elle estime que la production américaine a baissé de 120 000 barils par jour (bj) entre août et septembre, ce qui est un recul important, et qu'elle tombera sous les neuf millions au début de l'an prochain», a-t-il précisé. «Cela a manifestement attiré l'attention du marché.»

Sur ce plan, les investisseurs attendent désormais, comme chaque semaine, les chiffres hebdomadaires sur l'état des réserves américaines. L'American Petroleum Institute (API) publiera d'abord ses estimations mardi après la clôture, puis l'EIA fera état mercredi des chiffres officiels du gouvernement américain.

Selon Fawad Razaqzada, analyste chez Forex.com, ce sont les attentes d'une baisse de la production américaine qui apportaient du soutien aux cours.

«Les prix ont été déprimés pour une période suffisamment longue pour mettre certaines petites compagnies pétrolières peu efficaces dans une mauvaise position, et particulièrement aux États-Unis», a-t-il expliqué.

La Syrie surveillée

D'autres observateurs avançaient différentes explications, comme une bonne performance des Bourses en Europe et au Japon ou un certain optimisme, déjà présent lundi, après des déclarations de la Russie en faveur de discussions avec les autres grands producteurs afin de répondre à l'excès d'offre.

L'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), qui a largement contribué à la chute des prix en maintenant depuis l'automne dernier son plafond de production à 30 millions de barils par jour (mbj), s'est montrée prudente à ce sujet à l'occasion d'une importante conférence de l'industrie à Londres. 

«L'OPEP ne peut rien faire contre l'excès d'offre de 200 millions de barils sur le marché, il faut travailler ensemble (producteurs OPEP et hors OPEP) pour s'en débarrasser, c'est le problème numéro un», a déclaré le secrétaire général du cartel, Abdallah El-Badri, lors de la conférence Oil and Money. 

De plus, pour certains analystes, les tensions géopolitiques continuaient un jouer un rôle dans le regain des prix.

L'avancée du marché «est largement due à la situation en Syrie», a ainsi estimé James Williams, de WTRG Economics. 

De nouveaux incidents aériens ont accentué les crispations mardi entre la Turquie et la Russie dont les avions ont poursuivi leurs frappes en Syrie. 

«Tout cela sent la catastrophe et on va continuer à s'en préoccuper», a jugé M. Williams. «Ce n'est pas qu'il y ait beaucoup de pétrole en Syrie - disons quelques centaines de milliers de barils par jour - mais il y a d'importants producteurs à ses frontières, en premier lieu l'Irak et l'Arabie saoudite», les deux principaux acteurs de l'OPEP. 

Toutefois, «l’intervention de la Russie en Syrie n’est pas un élément prompt à entraîner une escalade de la violence et surtout à perturber la production pétrolière de la région, en particulier dans les zones stratégiques d’Irak et d’Iran», a relativisé Christopher Dembik, de Saxo Banque.

Enfin les cours ont bénéficié d'un accès de faiblesse du dollar, de nature à favoriser le marché pétrolier où les échanges, libellés en monnaie américaine, en deviennent moins coûteux.

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