Le CNRC au service de l'innovation minière


Édition du 19 Avril 2014

Le CNRC au service de l'innovation minière


Édition du 19 Avril 2014

Par Suzanne Dansereau

La durée de vie d’une mine pourrait être prolongée grâce au traitement du minerai in situ, selon Mohamad Sabsabi, du Conseil national de recherches Canada.

En novembre 2013, le Conseil national de recherches Canada (CNRC) a créé un programme appelé Exploitation minière à haute efficacité. D'une durée de huit ans, il regroupe toutes les expertises du CNRC visant à rendre les mines canadiennes plus performantes.

«L'industrie minière fait face à d'importants défis, indique Mohamad Sabsabi, chef du programme : la baisse des réserves de métaux, la hausse des coûts de production et la forte volatilité des prix. En ce qui concerne la volatilité, on ne peut rien faire. Mais pour relever les deux autres défis, l'innovation peut aider», fait-il valoir.

Le CNRC veut en fait aider l'industrie à optimiser ses procédés et processus de même qu'à augmenter la durabilité de ses équipements.

À Boucherville, l'équipe de M. Sabsabi est en train de développer la technologie spectroscopie laser-plasma (SLP) qui va permettre, entre autres, à un géologue de connaître in situ - sur place, plutôt qu'au laboratoire - la teneur du minerai.

Grâce à cette technologie, il sera possible d'éviter le traitement inutile de minerais à faible teneur de métal, puisqu'on pourra faire le tri sur place en temps réel au lieu de transporter et de traiter le minerai non rentable.

Cette technologie est à l'étude en ce qui concerne le minerai d'or. M. Sabsabi estime qu'elle pourrait se traduire par une économie de 10 % du coût de production, rendant ainsi possible de traiter des minerais à plus faible teneur d'or et d'augmenter les réserves d'or. «Par le fait même, la durée de vie d'une mine serait prolongée», ajoute-t-il.

Le CNRC est présentement en train de monter un consortium d'entreprises souhaitant participer à ces recherches, qui seront financées en partie par le gouvernement fédéral.

Une technologie prometteuse

La SLP peut aussi servir d'optimisation dans deux autres étapes de minage : lors du traitement du minerai de même qu'à l'étape du raffinage. Les expériences sont menées pour le cuivre, le nickel et le zinc.

À l'étape du traitement, la technologie permet de lire la composition chimique de la boue créée à la suite du concassage et du broyage de la roche, avant d'être mélangée à l'eau. «Cela évite d'avoir à faire de l'échantillonnage», explique M. Sabsabi. Le CNRC a récemment commercialisé cette technologie pour le zinc. Une licence a été transférée à la société Tecnar, de Saint-Bruno, qui a déployé la technologie à l'international.

À l'étape du raffinage, la SLP permet, par exemple, de mesurer la teneur en souffre et en fer dans le concentré de cuivre ou de nickel que l'on place dans un four de fusion. Cette mesure est importante pour éviter une trop grande oxydation du concentré. «Sinon, il faut arrêter le four, envoyer un échantillon au laboratoire et, pendant ce temps, garder le four chaud, explique M. Sabsabi. La nouvelle technologie ferait baisser les coûts d'énergie et réduirait à zéro les pertes de production», poursuit-il.

Capteurs et durabilité

Le CNRC travaille par ailleurs sur des capteurs ultrasonores et optiques qui permettent de faire de l'entretien préventif d'équipement. Installés sur la tuyauterie, ils mesurent l'usure des tuyaux qui servent à transporter la boue abrasive. On peut ainsi prévoir les réparations à faire avant que le tuyau ne se brise. Cette technologie novatrice est brevetée et en voie d'être commercialisée, précise M. Sabsabi.

À Vancouver, le CNRC a mis sur pied un consortium formé d'une quinzaine d'entreprises qui développent des technologies visant la durabilité des équipements.

Andrew Reynolds, gestionnaire principal du portefeuille Énergie, mines et environnement du CNRC, indique que le plus grand défi est de convaincre les équipementiers d'intégrer les innovations dans leur équipement, d'une part, et les minières de laisser les équipementiers faire plus d'innovation, d'autre part. «Les fournisseurs disent répondre à la demande, et les minières n'achètent que ce qu'elles connaissent», explique-t-il. Un autre défi est d'amener les minières à travailler ensemble dans la recherche préconcurrentielle, poursuit-il.

En fait, la nouvelle orientation permettra au CNRC de mener des travaux de recherche et de développement, de concevoir des technologies et de mettre au point des innovations avec l'industrie et le secteur public, de manière plus stratégique. Par conséquent, les besoins réels du marché seront mieux ciblés, de sorte que l'impact du CNRC s'en trouvera augmenté à court terme et qu'il contribuera davantage à la prospérité à long terme de l'industrie, estime M. Reynolds.

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