Le projet minier Horne 5, dont l’exploitation devrait s’amorcer à la fin de 2020, prévoit la production annuelle de 236 000 onces d’or pendant une douzaine d’années.
Plus de 40 ans après l'extraction de ses derniers minerais, la mine Horne s'apprête à reprendre du service. Ce gisement de cuivre et d'or pourrait même devenir la prochaine mine d'or souterraine d'envergure au Canada.
Sous l'impulsion de Ressources Falco, une jeune société minière qui a acquis en 2012 les vestiges de ce camp minier de quelque 70 000 hectares au coeur de Rouyn-Noranda, l'exploitation de l'ancien gisement suscite en effet beaucoup d'espoir. Et pour cause : le projet minier Horne 5, dont l'exploitation devrait s'amorcer à la fin de 2020, prévoit la production annuelle de 236 000 onces d'or pendant une douzaine d'années. Le tiers du gisement contient aussi du zinc (15 %), du cuivre (10 %) et de l'argent (8 %). Durant ses 50 années d'exploitation par la société minière Noranda, de 1927 à 1976, la mine a produit 11,6 millions d'onces d'or et 2,5 milliards de livres de cuivre.
Cependant, «il y a encore beaucoup d'étapes importantes à franchir», tempère Claude Léveillée, vice-président aux ressources humaines et aux relations avec le milieu chez Falco. N'empêche que l'importance du projet a convaincu cet ancien gestionnaire en ressources humaines du géant aurifère Agnico Eagle de mettre un terme à sa retraite pour reprendre le boulot. Et bon nombre de mineurs de la région, qui doivent faire la navette aérienne (fly-in, fly-out) pour aller travailler dans les mines éloignées du Nord-du-Québec, ont aussi frappé à la porte de son bureau pour offrir leurs services.
Investissements de 1 milliard
Le gîte Horne 5 est situé immédiatement sous l'ancienne mine Horne, qui se trouve elle-même sous la fonderie Horne, dont la première coulée de cuivre remonte à décembre 1927. Le projet nécessitera des investissements d'environ 1 milliard de dollars ; 800 emplois sont prévus pendant la phase de construction (de 2018 à 2020) et 500 autres pendant l'exploitation. L'estimation des nouvelles ressources souterraines est basée sur plus de 4 000 forages réalisés par Noranda entre 1924 et 1976. La société Falco a de plus effectué 18 nouveaux forages en 2015, afin de confirmer le potentiel du site.
«À l'époque, Noranda s'intéressait essentiellement au cuivre et a jugé que le prix de l'or n'était pas assez élevé pour en faire l'extraction», souligne M. Léveillée pour expliquer l'arrêt de l'exploitation de la mine. De plus, les technologies d'aujourd'hui permettent de réduire grandement les coûts de production. «C'est une mine contemporaine. Il y aura beaucoup d'automatisation et de robotisation», précise-t-il, en soulignant que certains équipements, comme les chargeuses, pourront être commandés à distance par des employés qui n'auront donc pas à travailler sous terre.
Entre-temps, Ressources Falco s'affaire à terminer l'étude de faisabilité de même que l'étude d'impact sur l'environnement, qui doivent être déposées au cours des prochaines semaines. L'entreprise, dont la société minière Osisko est le plus important actionnaire avec 13,3 % des actions ordinaires en circulation, doit aussi trouver du financement.
«Rouyn-Noranda, c'est la meilleure ville du monde pour construire une mine. Il n'y a pas de route, de chemin de fer ou de ligne électrique à construire, et le coût de l'énergie est faible. Sans compter que la région regroupe des fournisseurs et des constructeurs dont l'expertise est reconnue mondialement. Ça compte quand on parle à des investisseurs», assure M. Léveillée.
