La mine verte de Raglan, un bénéfice pour le Nunavik

Offert par Les Affaires

Publié le 14/07/2014 à 12:25

La mine verte de Raglan, un bénéfice pour le Nunavik

Offert par Les Affaires

Publié le 14/07/2014 à 12:25

Par Suzanne Dansereau

Des travailleurs de Mine Raglan prennent des mesures sur un des ponts situés entre la Baie Déception et le site minier, afin de veiller à ce que tous les composants de l’éolienne puissent le traverser.

Le ministre de l'Énergie et des Ressources naturelles et ministre responsable du Plan Nord, Pierre Arcand, a annoncé lundi une aide financière de 6,5 M$ à TUGLIQ Énergie S.A.R.F. pour l'installation d'une éolienne, jumelée à un projet de démonstration visant le stockage d'énergie éolienne sous différentes formes. Le projet, qui constitue une vitrine technologique, se déroulera en milieu industriel et arctique, soit au site de Mine Raglan du groupe Glencore. Les Affaires vous donne accès au reportage réalisé par notre journaliste Suzanne Dansereau au sujet de ce projet dans notre édition du 19 avril.

Lorsque la mine Raglan a été bâtie au Nunavik en 1997, il n'y avait pas d'autre solution que d'utiliser des combustibles fossiles pour alimenter le site en électricité. On n'avait accès ni au réseau hydroélectrique ni au gaz naturel. Raglan s'est donc mise au diesel.

Mais au fil des ans, les technologies se sont développées. Aujourd'hui, la mine de nickel s'apprête à devenir plus verte - et moins chère à exploiter -, grâce à l'énergie éolienne combinée au stockage d'énergie.

C'est l'été prochain, après six ans de recherche, que la mine appartenant au géant mondial Glencore installera une éolienne pilote, transportée par bateau sur son site.

«Ce qu'il faut savoir, c'est que des éoliennes ont déjà été implantées dans l'Arctique et que leur efficacité a été démontrée, indique Jean-François Verret, directeur de la stratégie, des projets et des affaires publiques à Mine Raglan. Là où nous innovons, c'est en utilisant, dans un environnement arctique, des technologies de stockage pour emmagasiner les surplus d'énergie afin d'assurer une pénétration maximale.» Car l'été, il vente très peu sur cette terre magnifique mais inhospitalière.

L'éolien combiné au diesel

Pour son projet-pilote, la minière utilisera une éolienne faite par la compagnie allemande Enercon, l'une des seules compagnies dans le monde à avoir des éoliennes certifiées pour les grands froids. L'éolienne pourra produire 3 mégawatts (MW) d'électricité. Elle sera couplée à une génératrice de diesel dont la capacité de production d'électricité est de 1,8 MW. Il résultera de ce couplage une réduction de consommation de diesel de près de 2,6 millions de litres par année, ainsi qu'une réduction des émissions de gaz à effet de serre de 7 200 tonnes équivalent CO2 par année, «ce qui équivaut à retirer près de 2 400 véhicules du réseau routier», souligne M. Verret.

En plus d'alimenter le réseau en électricité, l'éolienne approvisionnera les dispositifs de stockage. Dans le but de maximiser son rendement, Raglan utilisera trois systèmes de stockage : le volant d'inertie (appelé flywheel en anglais), des batteries ainsi que de l'hydrogène, produite par l'électrolyse de l'eau.

L'équipe de M. Verret travaille à ce projet depuis 2009. Dès cette époque, l'équipe a commencé à mesurer les vents afin d'en évaluer le potentiel sur le site - un plateau de 600 mètres d'altitude sans arbre. Les tests ont été concluants.

Partenaires extérieurs

Mine Raglan a fait sa R-D à l'interne, mais aussi avec des partenaires extérieurs : Tugliq Énergie, qui l'a aidée en matière de couplage éolien- diesel, et les firmes d'ingénierie Hatch, BBA et Groupe Ohmega.

Le projet est évalué à près de 11 millions de dollars. À ce jour, le projet a dépensé environ 5 M$. Elle a aussi reçu une subvention de 700 000 $ du gouvernement canadien, de même qu'une subvention de 3,5 M$ de Québec dans le cadre du programme ÉcoPerformance.

Le projet-pilote devrait durer cinq ans, une période permettant de tester la viabilité des technologies de stockage dans un milieu arctique et de mettre au point un système de contrôle assurant l'efficacité maximale.

M. Verret croit toutefois que, d'ici deux ans, son équipe aura un bon portrait de la situation. «Si cela fonctionne à la hauteur de nos attentes, nous commencerons les démarches pour construire un parc éolien plus gros.» À moins, bien sûr, que les conditions économiques du marché se détériorent, ajoute-t-il. Mais la production d'électricité par le diesel est le deuxième centre de coûts à Mine Raglan.

Une fois la technologie prouvée, l'objectif de Mine Raglan est de pouvoir l'exporter dans les villages inuits qui, eux aussi, dépendent du diesel pour s'alimenter en électricité.

«Cela permettrait de créer, ensemble, avec nos partenaires inuits, un Nunavik plus vert pour le plus grand bénéfice des générations actuelles et futures.»

suzanne.dansereau@tc.tc

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