Depuis deux ans, les prix du cuivre sont en hausse à 3065 $ US la livre, et ce, après être descendus brièvement sous la barre des 2 000 $ US la livre.
La société junior d'exploration minière Kintavar exploration (KTR ; 0,40 $) se rapproche de son objectif d'amasser de 10 à 15 millions de dollars afin de déterminer si son projet de cuivre Mitchi, dans les Laurentides, est un dépôt d'envergure mondiale ayant un potentiel d'au moins un milliard de livres de cuivre.
Fin juin, Kintavar a annoncé la clôture d'un troisième placement de 3,9 M$, ce qui porte à 10,2 M$ le total des fonds amassés ces derniers mois. La semaine précédente, elle avait récolté 3,8 M$ de la part d'investisseurs institutionnels du Québec et du reste du Canada. Et le 9 avril, la Caisse de dépôt et placement du Québec avait injecté 2,5 M$ dans le projet. « Ça se passe super bien pour une société de notre taille », a affirmé le président de Kintavar, Kiril Mugerman.
Le projet Mitchi est situé à 100 kilomètres au nord de Mont-Laurier, dans les Laurentides. Il s'agit d'un projet de cuivre stratiforme, c'est-à-dire un gisement où les sédiments sont disposés en strates. Kintavar détient 486 titres miniers contigus sur une superficie de 28 177 hectares.
Les dépôts de cuivre stratiforme représentent plus de 20 % de la production du métal rouge dans le monde. Actuellement, les plus grosses mines se trouvent en Pologne et en République démocratique du Congo.
Kintavar a plusieurs actionnaires, dont la société d'exploration Géoméga (GMA ; 0,09 $), qui a un projet d'exploration de terres rares (Montviel) dans le Nord-du-Québec, et qui est aussi dirigée par Kiril Mugerman. Des investisseurs institutionnels du Québec, comme la Caisse de dépôt, le Fonds de solidarité FTQ et Desjardins Capital, sont aussi présents dans le capital de la société junior d'exploration minière. On y retrouve également des investisseurs locaux de la région de Mont-Laurier.
Début des travaux d'exploration
Le financement récolté par Kintavar ces derniers mois a permis à la junior d'amorcer des travaux de forage d'exploration continue le 7 juin. Ces travaux visent entre autres à mieux définir les zones du dépôt de cuivre. « Ces activités nous permettront de déterminer si nous transformerons ou non notre programme d'exploration continue en programme de calcul de ressources », précise Kiril Mugerman.
Évaluer le potentiel ?
Si le forage démontrait un potentiel d'au moins un milliard de livres de cuivre, Kintavar pourrait alors se retrouver sur l'écran radar d'importants producteurs de cuivre intéressés à investir dans ce type de projet. Néanmoins, Mitchi pourrait aussi un jour aller de l'avant même si le dépôt contenait moins d'un milliard de livres de cuivre, selon le patron de Kintavar.
Cela dit, une éventuelle mine de cuivre près de Mont-Laurier n'est pas pour demain, car il faut compter habituellement de 10 à 15 ans entre la découverte d'un gisement et la mise en production.
De gros projets dans le monde
Actuellement, les trois principaux dépôts de cuivre stratiforme (super géants) dans le monde sont situés en Russie, en Pologne et en Afrique centrale (le dépôt est à cheval sur le territoire de la République démocratique du Congo et sur celui de la Zambie).
Il y en a d'autres, plus petits, aux États-Unis et au Canada, dont le projet d'exploration Redstone dans les Territoires-du-Nord-Ouest de la société Copper North (COL ; 0,035 $). Depuis deux ans, les prix du cuivre sont en hausse à 3 065 $ US la livre, et ce, après être descendus brièvement sous la barre des 2 000 $ US la livre.
Comme pour plusieurs métaux, la demande progresse, notamment en Chine, le principal pays consommateur de cuivre.
Aux quatre coins du monde, la demande de métal rouge est particulièrement forte dans la construction et dans le secteur des produits électroniques et électriques, y compris les véhicules électriques.
