Cliffs concède la victoire; la mine du Lac Bloom est en péril

Publié le 05/08/2014 à 13:04

Cliffs concède la victoire; la mine du Lac Bloom est en péril

Publié le 05/08/2014 à 13:04

Par Suzanne Dansereau

La direction de la minière Cliffs Natural Resources a officiellement reconnu mardi le nouveau conseil d’administration de l’entreprise à la suite d’un vote très serré tenu la semaine dernière, résultat d’une âpre bataille de procuration qui a duré plus de six mois. Cliffs Natural Resources est maintenant contrôlée par le fonds de couverture new-yorkais Casablanca Capital qui, avec 5,2% de l’actionnariat, a obtenu six sièges sur 11 sur le conseil.

Casablanca veut démanteler les actifs internationaux de la minière et miser sur ses actifs principaux américains. C’est donc «un nouveau chapitre» qui s’ouvre dans l’histoire de Cliffs, écrit l’analyste Nathan Littlewood au Crédit suisse.

Au Canada, ce sont la mine du Lac Bloom, près de Fermont dans la fosse du Labrador, et le projet de chromite dans le cercle du feu (Ring of Fire), en Ontario, qui pourraient être mis en vente ou fermés - et susciter l’intérêt de minières canadiennes.

Acquise en 2011 au prix élevé de 4,9GUS$, la mine du Lac Bloom n’arrive toujours pas à produire du concentré de fer à un prix concurrentiel. En 2014, son objectif est de produire six millions de tonnes de concentré de fer au coût comptant de 90 US$ la tonne. Mais c’est déjà trop cher. Le prix du minerai de fer en Asie est en repli de 30% depuis le début de 2014. Il a atteint un creux de 89$ la tonne en juin et l’on prévoit un prix moyen de 100$ pour l’année.

Comme l’avait déclaré en février dernier à Les Affaires le directeur général de la division de Pointe-Noire de Cliffs, Steve Charest, la mine du Lac Bloom «est à risque» dans ce contexte.

La mine du lac Bloom fait face au dilemne suivant: soit qu’elle dépense au moins 900M$ pour amorcer la phase 2 de son expansion, ce qui réduirait considérablement ses coûts de production, soit qu’elle devra fermer car elle n’est pas concurrentielle dans un marché où les trois grands joueurs -Vale, BHP Billiton et Rio Tinto - augmentent leur production pour écraser les petits producteurs affichant des coûts plus élevés.

 

Teck intéressée

Selon des experts cités par le National Post mardi, la minière Vancouvéroise Teck pourrait être intéressée à acheter la mine du Lac Bloom. Teck s’est manifestée l’an dernier pour acheter la mine IOC de Rio Tinto dans la Fosse du labrador mais a reculé à cause du prix. Teck n’a pas voulu commenter.

La mine du Lac Bloom a un contrat à honorer avec le chemin de fer QNSL appartenant à Rio Tinto et un litige à régler avec le Port de Sept-iles au sujet de terrains lui appartenant situés dans le port. La rupture du contrat de chemin de fer risque d’être coûteuse, tandis que le litige pourrait lui rapporter de l’argent si Cliffs vend les terrains.

A ce sujet, la porte-parole Annie Desrosiers confirme que Cliffs a envoyé au gouvernement Couillard le 28 juillet dernier un solution dont elle espère qu’elle saura satisfaire toutes les parties. Sa proposition n’a pas été publiée.

Mais pour l’instant, rien n’est décidé quant à l’avenir du Lac Bloom, indique Mme Desrosiers. Le nouveau conseil d’administration - qui doit bientôt élire son président - mettra un certain temps à examiner la situation de près et les mesures visant à réaliser des gains de productivité vont bon train, poursuit-elle.

En 2012, Cliffs a fermé son usine de bouletage à Sept-iles. En février 2014, elle a mis en arrêt sa mine Scully à Wabush (Terre-Neuve). Un impact douloureux sur la Côte-Nord: la mine Wabush employait 400 personnes à Labrador City et une centaine à Sept-îles. L’usine de bouletage, elle, comptait 350 employés à Sept-îles.

En Ontario, le projet de chromite dans le Ring of Fire est sur la glace depuis l’an dernier. Mais il suscite l’intérêt de la minière ontarienne Noront.

Ailleurs dans le monde, on s’attend à ce que Cliffs se déleste de la mine australienne Koolyanobbing mine, acquise en 2008 à travers l’achat de la minière Portman. La mine produit 11 millions de tonnes de fer par année. Elle est une des rares mine à ne pas être détenue par les grands joueurs de l’industrie du fer. Mais il ne lui reste que six ans de production.

 

 

 

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