Jacynthe Côté. Photo: Benjamin Nantel, LesAffaires.com
Même si elle dit avoir vu une amélioration notable des conditions économiques depuis son entrée en poste il y a un an, la pdg de Rio Tinto Alcan, Jacynthe Côté, reste prudente et réserve sa décision d’ici deux ou trois trimestres de relancer à pleine vitesse les investissements de cinq à sept milliards de l’entreprise au Québec.
Ces projets, qui doivent s’échelonner sur cinq ou six ans, incluent notamment la construction de la nouvelle usine AP50 de Jonquière et l’expansion de l’aluminerie d’Alma et de la centrale hydroélectrique Shipshaw. Sans avoir été abandonnés, ces projets progressent en ce moment au ralenti.
Par exemple, lors de l'annonce de sa construction, à la fin 2006, l'usine AP50 devait démarrer ses activités cette année. Or, aucune nouvelle date d'ouverture n'a encore été fixée.
« Nous voulons voir de quoi aura l’air l’économie post-stimuli et nous assurer que nous n’aurons pas une reprise économique en W avant de prendre une décision», a-t-elle confié en entrevue à lesaffaires.com. «C’est en soi remarquable que nous ayons choisi de poursuivre ces projets malgré la récession », a-t-elle plutôt relevé.
Visionnez l'entrevue de Jacynthe Côté accordée à lesaffaires.com:
Québec pressé de ne pas hausser les tarifs d’électricité
C’est le rôle des gouvernements de s’assurer que la reprise qui se fait jour se poursuive, a souligné Mme Côté. Dans le cas de l’État québécois, cela signifie ne pas hausser les tarifs industriels d’électricité pour que Rio Tinto Alcan puisse demeurer concurrentiel.
Malgré la faiblesse de ces tarifs, Mme Côté a mentionné que la hausse du dollar canadien depuis un an faisait que l’entreprise payait en ce moment son électricité plus cher au Canada que ce qu’il en coûte en moyenne aux alumineries dans le monde.
En point de presse, la dirigeante a assuré qu'elle ne craignait pas que Québec réclame la renégociation des contrats d'électricité à long terme que Rio Tinto a signés. Elle s'est toutefois inquiétée d'une hausse éventuelle des tarifs pour de futurs projets.
«Si nous voulons que l'industrie croisse au-delà de sa taille actuelle, nous allons avoir besoin que les prix de l'électricité soient compétitifs et prévisibles dans le temps», a-t-elle insisté.
Au cours des derniers mois, des ministres du gouvernement Charest ont ouvertement évoqué l'idée d'augmenter les tarifs d'électricité, plus précisément ceux facturés aux clients résidentiels.
15 M$ pour contrer le décrochage
Mme Côté était présente ce midi à un dîner de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain pour annoncer une initiative de 15 M$ visant à contrer le décrochage scolaire.
Un aréopage de gens d’affaires montréalais assistait à l’événement, dont le banquier L. Jacques Ménard qui a fait de cette cause son cheval de bataille, et la ministre de l'Éducation, Michelle Courchesne.
Mme Courchesne a dit souhaiter que l’initiative de Rio Tinto Alcan, qui versera les fonds à des organismes éducatifs dans les cinq prochaines années, ait un effet boule de neige sur la communauté d’affaires.
Elle a aussi imploré les entreprises de ne pas employer des jeunes plus de 15 heures par semaine pendant l’année scolaire, seuil au-delà duquel le décrochage devenait beaucoup plus plausible.
Déjà, la Banque de Montréal, le Groupe CGI, Hydro-Québec, le Cirque du Soleil, Gaz Métro, Power Corporation et SNC-Lavalin ont annoncé qu’ils participeront également au programme de Rio Tinto Alcan.
Avec PC.
