Osisko: le gouvernenent pénalise la Caisse avec une hausse des redevances

Publié le 22/04/2013 à 16:03, mis à jour le 23/04/2013 à 08:15

Osisko: le gouvernenent pénalise la Caisse avec une hausse des redevances

Publié le 22/04/2013 à 16:03, mis à jour le 23/04/2013 à 08:15

Par Suzanne Dansereau

S’il augmente encore les redevances minières, Québec pénalisera les investisseurs québécois, au premier chef la Caisse de dépôt et de placement du Québec, prévient le pdg du producteur aurifère Osisko Sean Rosen.

En marge d’un discours prononcé devant le Cercle canadien de Montréal, lundi 22 avril, M. Rosen a souligné que la CDPQ figurait parmi les plus importants investisseurs dans la société minière québécoise.

La CDPQ détient 4,5% de l’entreprise, a révélé M. Rosen - ce qui représente l’un de ses plus importants placements dans une société minière dont le siège social est au Québec, selon lui.

Le pdg de Osisko trouve contradictoire que, d’une part, le gouvernement Marois veuille augmenter substantiellement les impôts miniers et que, d’autre part, la Caisse exige des rendement d’au moins 10% dans ses investissements. Car selon lui, la hausse des redevances va empêcher la Caisse d’atteindre cet objectif avec Osisko.

«Je ne comprends pas, s’est-il écrié. La caisse a fait 9,5% de retour sur ses investissements l’an dernier, et tout le monde s’en réjouit. Mais depuis l’annonce d’une hausse de redevances, l’action de Osisko a perdu 25% de sa valeur». Selon lui, c’est deux poids deux mesures alors que Québec envisage de fixer à 8% le taux de rendement au-delà duquel une minière doit payer un impôt additionnel pour surprofit, et que la Caisse de son côté fixe à 10% son critère de rendement minimum pour ses investissements.

Sean Rosen a aussi rappelé que 10% de l’actionnariat de Osisko vient du Québec: non seulement de la caisse, mais aussi des hauts-dirigeants de l’entreprise et de 70% de ses employés.

 

Prise de contrôle hostile

Vu que l’action de Osisko est en forte baisse, notamment à cause de la baisse du cours de l’or, M. Rosen se dit par ailleurs «très inquiet» face à une possible prise de contrôle hostile.

«Cela nous inquiète beaucoup, a-t-il déclaré. On a travaillé fort et on ne veut pas que notre mine soit vendue (vraisemblablement à des intérêts étrangers). Mais je ne suis pas certain que les actionnaires restent patients dans les conditions actuelles».

L’actionnaire le plus important de Osisko est un fonds européen, suivi de la Caisse.

Dans son discours devant le Cercle canadien, M. Rosen a fait la promotion de Osisko et sa mine Canadian Malartic en Abitibi. Une mine fièrement développée et dirigée par des Québécois est chose rare ici, a-t-il rappelé.

Il a pressé le gouvernement de ne pas augmenter son taux d’imposition. «Les redevances ont déjà été augmentées de 33% (en 2010), a-t-il fait valoir. De plus, l’impôt est fixé mine par mine, ce qui décourage une minière propriétaire d’une mine au Québec d’investir dans une autre mine dans la province. Les investisseurs a qui je parle me disent: pourquoi rester au Québec dans ce contexte?»

«Le gouvernement doit être un partenaire, pas juste un policier».

La mine Canadian Malartic produit actuellement près de un demi millions d’onces d’or à un coût total de 1100$ l’once, a par ailleurs signalé M. Rosen.

Osisko avait un projet d’expansion de sa mine Canadian Malartic, mais il l’a récemment mis de côté. La minière dirige maintenant ses efforts vers deux projets miniers en Ontario. Osisko est également active en coentreprise dans des projets d’exploration minière au Québec. Mais dans le contexte actuel, dit-il, «il n’y pas de financement pour l’exploration minière au Québec». Pour remédier à ce problème, M. Rosen réclame un régime d’actions accréditives bonifié.

Rappelons que le gouvernement Marois doit annoncer un nouveau régime minier dans les prochaines semaines. Sa proposition était un taux de 5% basé non pas sur les profits mais sur la valeur brute du minerai, ce qui nuit aux projets sur des gisements à faible teneur. La proposition était assortie d’un impôt supplémentaire sur les surprofits, calculés à partir d’un taux de rendement interne supérieur à 8%. Mais depuis son élection, les minières ont fait savoir au gouvernement Marois que cette proposition lui ferait perdre plus de revenus à moyen et long terme que ce qu’il pourrait aller chercher comme revenus additionnels à court terme, car l’industrie aurait du mal à financer de nouveaux projets. En attendant l’annonce, plusieurs projets miniers sont en veilleuse dans la province.

 

 

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