Alcoa: Anglade dit non à une baisse des tarifs, sauf si...

Publié le 30/05/2016 à 15:20

Alcoa: Anglade dit non à une baisse des tarifs, sauf si...

Publié le 30/05/2016 à 15:20

(Photo: Les Affaires)

Québec ferme la porte à une nouvelle baisse des tarifs d'électricité pour Alcoa, à moins que la multinationale ne lui présente un nouveau projet structurant pour l'économie du Québec.

«Il y a une entente qui a été négociée l'an dernier avec Alcoa. Nous pensons que les tarifs d'électricité qui sont aujourd'hui offerts à Alcoa sont tout à fait concurrentiels. (Une baisse) n'est pas quelque chose que nous considérons à ce stade-ci, à moins qu'un projet particulièrement intéressant nous soit présenté et puisse nous amener à reconsidérer la chose», a dit lundi la ministre de l'Économie Dominique Anglade, en marge d'une allocution devant le Conseil des relations internationales de Montréal.

Alcoa a fait savoir il y a quelques jours qu'elle souhaitait renégocier son entente avec le gouvernement du Québec pour son aluminerie de Bécancourt. Dans une entrevue à La Presse Canadienne, le président d'Alcoa Groupe Produits primaires, Roy Harvey, a soutenu que c'est à cet endroit que la facture énergétique était actuellement la plus élevée au pays.

Sans évoquer précisément ce qu'il adviendrait de l'aluminerie faute d'une entente, M. Harvey – qui sera le grand patron d'Alcoa une fois sa scission complétée plus tard cette année - a clairement laissé entendre que la multinationale pourrait être obligée de prendre des décisions difficiles.

«Nous examinons toujours tous nos actifs et nous n'écartons aucun scénario», a-t-il répondu lorsque interrogé à savoir si la fermeture de l'usine, qui emploie un millier de syndiqués, pouvait être envisagée.

Il a toutefois pris soin d'ajouter que Bécancour était "une aluminerie importante" dans laquelle Alcoa espérait pouvoir continuer d'investir.

Après avoir menacé de quitter le Québec en 2013, Alcoa a conclu une nouvelle entente d'approvisionnement avec Hydro-Québec jusqu'en 2030 pour ses alumineries de Bécancour, Deschambault et Baie Comeau. Au total, ces trois usines emploient 2 700 travailleurs.

Les tarifs varient d'une usine à l'autre, a soutenu monsieur Harvey, et celle de Bécancour n'est pas rentable.

Depuis l'entente, le prix de l'aluminium a encore reculé sur les marchés, notamment en raison d'une importante augmentation de la production chinoise.

En entrevue, le futur dirigeant d'Alcoa avait aussi dit réfléchir aux emplacements de ses bureaux administratifs si la multinationale parvenait à renforcer son partenariat avec le Québec. Le siège social des activités d'aluminium d'Alcoa fait actuellement partie du siège social européen de Genève.

Interrogé si un pareil transfert serait suffisant pour amener Québec à renégocier les tarifs d'électricité, madame Anglade s'est montrée prudente. «Il faut qu'il y ait un projet très concret. Ce qu'on regarderait c'est l'impact. On parle de l'impact au niveau des technologies, de l'impact au niveau de la création d'emplois, de l'impact au niveau du positionnement québécois. Il faut qu'il y ait quelque chose de substantiel», a-t-elle lancé.

La ministre a de nouveau insisté sur le fait que les tarifs étaient concurrentiels. «Ils viennent d'être revus, ce n'est pas un exercice qui a été fait il y a 10 ans.»

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