Netflix doit financer les réseaux de télécoms au Canada, selon Québecor

Publié le 30/11/2015 à 16:02

Netflix doit financer les réseaux de télécoms au Canada, selon Québecor

Publié le 30/11/2015 à 16:02

Par François Normand

Pierre Dion. (Photo: Jérôme Lavallée)

Puisque Netflix (Nasdaq; NFLX) utilise les réseaux de télécommunications au Canada, le gouvernement fédéral devrait forcer le diffuseur américain de vidéos en continu sur le web à payer sa juste part pour les financer, affirme le président et chef de la direction de Québecor (Tor; QBR.B), Pierre Dion.

Dans un discours prononcé ce lundi devant le Cercle canadien de Montréal, il a déclaré que le géant américain «profite» gratuitement des réseaux de télécommunications développés par Telus, Vidéotron, Bell Canada et Rogers, qui investissent «des milliards de dollars» pour répondre à la demande croissante pour les contenus sur le web au pays.

«Malgré le fait que Netflix encaisse des revenus au Canada, celle-ci ne paie pas de taxe de vente au Canada, et, surtout, n'investit pas dans les infrastructures au Canada», dénonce Pierre Dion.

En 2011, Netflix comptait 1,1 million d'abonnés au Canada, selon la firme d'analyse eMarketer. Aujourd'hui, ils sont rendus 4 millions.

Selon Pierre Dion, Netflix «monopolise» à elle seule 34% du trafic en aval sur les réseaux à large bande au Canada.

«C'est l'ensemble des acteurs de l'industrie et des consommateurs qui sont concernés par cette problématique», dit-il.

En point de presse, Pierre Dion a refusé de se prononcer sur les moyens - taxes, redevances, etc. - qu'Ottawa pourrait utiliser pour faire payer sa juste part à Netflix.

«Je ne veux pas me prononcer aujourd'hui. Je dis seulement qu'il y a une problématique. Ça concerne l'industrie, ça concerne les consommateurs», dit-il, en précisant qu'il souhaitait discuter de cet enjeu avec le nouveau gouvernement Trudeau dans les prochaines semaines.

Sans dire s'il était en faveur d'un front commun des joueurs de l'industrie pour forcer la main à Ottawa, Pierre Dion a insisté sur le fait que cette problématique touchait toutes les entreprises comme Québecor.

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