Reste à savoir si un nombre suffisant de lecteurs seront d'accord avec lui, et certains observateurs sont sceptiques.
"Le journal local qui ne se démarque pas connaît d'importantes difficultés parce qu'il y a plusieurs substituts, et même si certaines personnes vont de l'avant et payent pour le contenu, je ne suis pas certain que ce soit suffisant pour compenser la baisse des revenus", a estimé Kaan Yigit, analyste de médias pour le Solutions Research Group.
Dans un sondage réalisé le mois dernier par cette firme de recherche, 15 pour cent des répondants ont indiqué qu'ils s'acquitteraient d'un frais d'accès pour pouvoir lire leur journal préféré s'il se mettait à rendre son contenu en ligne payant. Selon M. Yigit, ce chiffre est trop bas pour être viable.
Pour compenser les pertes futures, l'analyste croit que les journaux pourraient centraliser leurs activités afin de réduire leurs coûts, utiliser davantage de contenu d'agences et explorer davantage le contenu vidéo qui, lorsque jumelé à des publicités vidéo, peut devenir une source croissante de revenus.
Ultimement, pour la directrice de l'école de journalisme de l'Université de King's College à Halifax, Kelly Toughill, les lecteurs s'habitueront à payer pour lire les nouvelles en ligne si ce contenu répond vraiment à leurs besoins.
Reste à savoir si les journaux du Canada peuvent faire cela.
"Je crois que nous avançons en territoire inconnu", a indiqué Mme Toughill. "Les gens ont des idées différentes sur le modèle d'affaires du journalisme, ils sont prêts à innover et ils ont laissé de côté plusieurs des prémisses qui limitaient l'innovation."