Qu'ils soient salués comme l'avenir des médias en ligne ou dénoncés comme des obstacles à la libre circulation de l'information numérique, les murs payants font jaser, et leur multiplication au Canada devrait faire grimper le débat d'un cran ces prochains mois.
Le concept en soi demander aux lecteurs de payer pour pouvoir accéder à du contenu journalistique n'est pas nouveau, mais il est de plus en plus privilégié par les entreprises de presse au pays.
L'industrie des journaux y voit là une évolution naturelle et nécessaire. Mais les Canadiens sont-ils prêts à allonger leur numéro de carte de crédit pour s'inscrire?
Même s'ils jugent qu'il est toujours trop tôt pour se prononcer, des observateurs avertissent ceux qui espèrent voir ces murs payants s'écrouler: ils pourraient devoir attendre longtemps avant de lire leur quotidien gratuitement.
"Je crois que les murs payants sont là pour rester", a estimé Vincent Mosco, un professeur de sociologie de l'Université Queen qui étudie l'industrie des médias. "Je crois qu'il s'agit d'un développement inévitable, même s'il n'y a aucune garantie de succès."
Selon les experts, le journalisme de qualité coûte beaucoup d'argent, et le déclin des revenus publicitaires des médias imprimés, jumelé aux ventes stagnantes de publicités sur Internet, a créé des dilemmes pour plusieurs groupes de presse.
Le ralentissement économique de 2008 a cristallisé le problème en réduisant les dépenses publicitaires en général, et en forçant plusieurs consommateurs à économiser, notamment en annulant leurs abonnements aux journaux et à d'autres produits imprimés, a noté M. Mosco.