La FPJQ réclame un débat public sur l'avenir de Radio-Canada

Publié le 11/04/2014 à 10:18

La FPJQ réclame un débat public sur l'avenir de Radio-Canada

Publié le 11/04/2014 à 10:18

Par La Presse Canadienne

La Fédération professionnelle des journalistes du Québec (FPJQ) a dénoncé les nouvelles compressions de 130 millions $ annoncées jeudi par la Société Radio-Canada (SRC), soutenant qu'elles constituaient une menace pour la diversité de l'information au pays et demandant la tenue d'un débat public sur l'avenir du diffuseur national.

Selon la FPJQ, ces coupes, qui entraîneront la suppression de 657 emplois à temps complet sur une période de deux ans, sont d'autant plus inquiétantes qu'elles mettent en péril le mandat de la société d'État, qui comprend notamment l'obligation de représenter les régions et de préserver son indépendance par rapport aux intérêts privés et à ceux du gouvernement.

«C'est consternant de constater que Radio-Canada meurt à petit feu, a déclaré Brian Myles, le vice-président de la FPJQ. On va de compressions en compressions depuis des années et on oublie l'essentiel, qui est d'avoir un diffuseur public fort contribuant à la diversité des voix dans l'environnement médiatique hyper concentré qu'on connaît au Québec.»

M. Myles a rappelé que les compressions signifiaient la disparition de quelque 50 postes en information, soit près de neuf pour cent des effectifs de ce secteur.

«Finalement, il faudra continuer de faire des nouvelles, mais avec moins de personnel, moins de ressources», a-t-il déploré.

Le vice-président de la FPJQ a également souligné que le Canada ne verse que 34$ par citoyen à la Société Radio-Canada alors que plusieurs autres pays occidentaux accordent plus de 100$ par habitant à leur diffuseur public.

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«On est en présence d'un gouvernement qui, malheureusement, ne croit pas au télédiffuseur public, qui ne croit pas à la valeur ajoutée que Radio-Canada amène en information», a-t-il noté.

La FPJQ demande à la direction de la Société Radio-Canada de faire pression sur Ottawa afin que le financement du diffuseur national soit revu à la hausse, et réclame un débat public afin d'assurer la pérennité de la société d'État.

«Il faudrait qu'on arrête de toujours voir Radio-Canada comme une sorte de vache à lait dans laquelle on peut sabrer, a affirmé Brian Myles. Il faudrait peut-être que les partis d'opposition à Ottawa prennent une position claire et réaffirment l'importance du diffuseur public dans le paysage collectif.»

Autres réactions

Dans un communiqué conjoint publié jeudi, la Confédération des syndicats nationaux (CSN), la Fédération nationale des communications-CSN et le Syndicat des communications de Radio-Canada (FNC-CSN) ont également critiqué les compressions, disant qu'elles compromettaient davantage la mission de l'unique diffuseur public du pays, et exigé la tenue d'un débat sur le sujet.

«Le plan de match du gouvernement de Stephen Harper, visant à démanteler CBC/Radio-Canada, se concrétise de jour en jour sans qu'aucune consultation publique n'ait eu lieu, a martelé le président de la CSN, Jacques Létourneau. À cet égard, nous comptons relancer ce débat sous peu afin de remettre très sérieusement en question cette orientation qui va à l'encontre de l'intérêt public.»

Le Syndicat des techniciens et artisans du réseau français de Radio-Canada (STARF) a pour sa part prévenu que ces coupes provoqueraient la disparition d'autres émissions et contenus de la programmation.

«Ces nouvelles compressions sont d'autant plus difficiles à accepter que beaucoup d'aspects de la gestion de la SRC nous sont incompréhensibles», a déclaré Benoit Celestino, président national du STARF.

Selon La Guilde canadienne des médias, qui représente quelque 5000 employés de la Société Radio-Canada dans l'ensemble du pays, c'est le service des sports qui connaîtra le plus grand changement puisque près de la moitié des employés qui travaillent directement au contenu du service des sports seront mis à pied.

En même temps, fait remarquer la Guilde, 80% du personnel de production de hockey travaillera désormais pour Rogers directement, mais resteront employés de Radio-Canada/CBC.

«Nous savons que la programmation de Radio-Canada vit avec l'énorme pression des compressions budgétaires du fédéral depuis plusieurs années, mais l'annonce d'aujourd'hui marque véritablement la fin d'une époque pour le service des sports», a estimé Marc-Philippe Laurin, président de la Sous-section Radio-Canada/CBC de la Guilde.

«La Guilde travaillera fort au cours des prochains mois pour que les Canadiens aient le moyen de participer à un dialogue axé sur le rétablissement de Radio-Canada», a ajouté M. Laurin.

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