En 10 ans, l'information locale a chuté de 50% au Canada

Publié le 25/09/2018 à 10:49

En 10 ans, l'information locale a chuté de 50% au Canada

Publié le 25/09/2018 à 10:49

Par La Presse Canadienne

Le nombre d’articles publiés par les journaux communautaires du Canada a diminué de près de moitié au cours de la dernière décennie et de nombreux organismes de presse ont tendance à adopter des modèles commerciaux sans but lucratif pour compenser une baisse spectaculaire des revenus publicitaires, révèlent deux études publiées mardi.

La couverture médiatique des conseils municipaux et autres institutions démocratiques a chuté de plus d’un tiers par rapport à ce qui était fait il y a dix ans, selon un rapport du Forum des politiques publiques intitulé « Attention aux espaces vides _ Quantification du déclin de la couverture médiatique au Canada ».

L’étude a examiné les articles publiés dans des journaux communautaires de cinq régions du pays.

Ce qui était le plus frappant dans les résultats était que le déclin était constant dans presque toutes les 20 communautés étudiées, indépendamment de la taille ou de la réduction ou de la fermeture totale des journaux locaux.

« C’est en déclin, peu importe que vous ayez perdu votre journal ou non, que vous soyez grand, petit ou moyen, que vous soyez francophone ou anglophone, a déclaré Ed Greenspon, le président et directeur général du Forum des politiques publiques. Il y a une tendance à la baisse, baisse, baisse. »

Changer son modèle économique pour sauver son journal

Les rédacteurs en chef ont déployé des efforts courageux pour lutter contre ces déclins afin de produire autant d’informations dites « civiques » que possible, en essayant de protéger l’essentiel des informations qui, à leur avis, sont importantes pour leurs publics.

En conséquence, la couverture des informations civiques, bien qu’elle soit toujours en déclin, n’a pas diminué autant que la tendance générale, a-t-il ajouté.

La baisse du volume des articles a coïncidé avec la réduction des effectifs et la fermeture des journaux, ainsi qu’avec une baisse des revenus de publicité et d’abonnement, selon l’étude.

Les revenus publicitaires nets totaux des journaux quotidiens et communautaires au Canada sont passés de 3,87 milliards $ en 2007 à 2,13 milliards $ en 2016, selon News Media Canada, qui se présente comme le porte-parole du secteur des médias imprimés et numériques du pays.

« C’est un bain de sang », a estimé M. Greenspon.

Au cours de la même période, les recettes publicitaires engrangées par les médias virtuels ont explosé, passant de 1,24 milliard $ à 5,48 milliards $, a rapporté NMC.

Un certain nombre de journaux ont réagi en transformant leurs modèles économiques. C’est une tendance qui, selon M. Greenspon, se poursuivra.

Le journal La Presse de Montréal, qui a annoncé en juillet qu’il adoptait une structure à but non lucratif, est un exemple de cette initiative.

Auparavant détenue par Power Corporation du Canada, la publication vieille de 130 ans a déclaré son indépendance totale de la société et dit qu’elle fonctionnerait comme une « fiducie sociale » administrée par une ancienne juge de la Cour suprême du Canada.

Bien qu’il soit impossible de savoir quels modèles de financement finiront par possiblement freiner ou stopper la perte de revenus des organismes de presse, il existe des tendances prometteuses, selon un autre rapport du forum intitulé « Ce que les Roughriders de la Saskatchewan peuvent enseigner au journalisme canadien ».

Le rapport, qui traitait d’un certain nombre de nouvelles approches en matière de paiement pour le journalisme, repose sur un thème unique, a déclaré M. Greenspon.

« Les gens veulent des informations proches de leur communauté et qui reflètent leur communauté, a-t-il expliqué. Et c’est la clé du modèle des Roughriders de la Saskatchewan. »

L’équipe de la Ligue canadienne de football appartient à un échantillon représentatif de la communauté, et non à un actionnaire unique, indique le rapport, qui suggère que la propriété communautaire pourrait devenir le modèle commercial qui assurera la survie de l’industrie des journaux en difficulté.

« La question de savoir si cela est supérieur à la propriété entrepreneuriale est certainement discutable, mais c’est peut-être le seul moyen d’aller sur certains marchés de petite ou moyenne taille », peut-on lire dans le rapport.

Cependant, le succès de nombreux modèles de propriété à but non lucratif essayés repose sur des fonds provenant de sources philanthropiques et publiques.

Le gouvernement tend une perche

Le budget de 2018 du gouvernement fédéral prévoyait 50 millions $ sur cinq ans, à compter de l’exercice 2018-2019, pour appuyer le journalisme local dans les collectivités mal desservies par l’intermédiaire d’une ou de plusieurs organisations non gouvernementales indépendantes. Les libéraux n’ont pas encore dévoilé de plan pour dépenser cet argent.

Le gouvernement s’est également engagé à rechercher des moyens d’encourager les dons privés aux activités journalistiques, par exemple en permettant aux organes de presse de se qualifier pour le statut d’organisme de bienfaisance en vertu des lois fiscales du pays.

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