Cossette : une confrontation prévisible

Publié le 20/07/2009 à 00:00

Cossette : une confrontation prévisible

Publié le 20/07/2009 à 00:00

Qui pilote l'OPA hostile sur Cossette ?

OPA hostile à l'égard de Cossette

L'annonce a été envoyée aux médias tôt en matinée. Pour l’essentiel, elle indiquait qu'une entreprise du nom de Cosmos venait de faire une proposition d’achat au conseil d’administration de Cossette. Impossible toutefois d’obtenir une entrevue avec les principaux propriétaires : François Duffar (un ex-vp de Cossette ayant quitté la firme en juin), Georges Morin (qui était, jusqu’à vendredi dernier, vice-président principal chez Cossette) et Jean Monty, président de Libermont.

« Ce qui se passe actuellement ne m’étonne pas. Les divergences de visions quant à la gestion de l’entreprise ne sont pas nouvelles. C’était un secret de polichinelle qu’un groupe de gens d’affaires – dont Jean Monty – s’intéressait à Cossette », confie Jean-Jacques Stréliski, vice-président, directeur général associé et directeur de la planification stratégique et créative de Publicis. Ce spécialiste de la publicité connaît bien Cossette pour avoir été le premier directeur de création du bureau de Montréal et y avoir travaillé pendant 17 ans.

Quant à savoir s’il s’agit d’une «mutinerie» ou d’une quelconque «vendetta d’affaires» entre actionnaires de Cossette… Ce scénario, M. Stréliski le repousse du revers de la main : « Je connais très bien les personnes impliquées et elles ne sont aucunement du style à laver leurs linges sals en public. Ce qui est en cause ici, ce sont des visions différentes quant au mode de gestion et à l’orientation de Cossette. »

Force est de constater que Cossette a encaissé de durs coups au cours des dernières années. L’entreprise a perdu l’exclusivité de la création et de la conception des publicités de Bell ; les difficultés financières de General Motors – un important client de Cossette – ont aussi ébranlé la firme. Une succession d’événements qui explique en partie la chute de la valeur des actions de Cossette depuis 2008. En 2007, la valeur des titres oscillait entre 10 et 13 dollars. Désormais, elle ne vaut que 4,81 dollars.

Mais au-delà de la perte d’importants contrats, « le changement de culture et de dynamique» provenant du passage de la firme du privé au public au cours des années 90 a ébranlé l’entreprise, souligne le spécialiste. Ce point ne peut être occulté, rappelle Stréliski, et cela, pour deux raisons.

Premièrement, « en devenant public, Cossette a certainement pu obtenir des contrats nationaux. Ça, c’est l’aspect positif. Mais elle a perdu de son énergie et de sa gestion quasi familiale qui existait jusqu’alors », explique-t-il. Deuxièmement, « dès cette décision, il y avait des poches de résistance quant à la voie » choisie, note-t-il.

Qu’à cela ne tienne, selon lui « Cossette présente toujours une force majeure dans le milieu canadien, non seulement de la publicité, mais de la communication au sens large comme les nouvelles technologies, le web, le design, le marketing. Et ce qui se passe aujourd’hui en est la preuve : l’intérêt pour Cossette est évident », indique-t-il.

Aucun membre de la direction de Cossette et de Cosmos contactés par LesAffaires.com n’a voulu émettre des commentaires.

À la une

Il faut concentrer les investissements en R-D, dit le Conseil de l’innovation du Québec

L’État devrait davantage concentrer les investissements en R-D dans certains secteurs, selon le Conseil de l’innovation.

Repreneuriat: des employés au rendez-vous

23/04/2024 | Emmanuel Martinez

REPRENEURIAT. Le taux de survie des coopératives est bien meilleur que celui des entreprises privées.

De nouvelles règles fiscales favorisent le repreneuriat familial

Édition du 10 Avril 2024 | Emmanuel Martinez

REPRENEURIAT. Elles devraient stimuler le transfert d'entreprise Ă  des proches.