Conrad Black donne le bénéfice du doute à PKP

Publié le 19/03/2014 à 15:11

Conrad Black donne le bénéfice du doute à PKP

Publié le 19/03/2014 à 15:11

Originaire du Québec, l'ancien magnat de la presse Conrad Black connaît très bien la politique québécoise.

Conrad Black ne croit pas que Pierre Karl Péladeau doive vendre ses actions de Québecor. « Je suis heureux de me trouver du même côté que Jacques Parizeau et les autres [ayant signée une lettre ouverte dans ce sens], a confié l’ancien magnat de la presse à Les Affaires. Je ne crois qu’il doive de se débarrasser de sa position comme actionnaire. »

Conrad Black considère comme une garantie suffisante l’engagement qu’a pris Pierre Karl Péladeau à placer ses actions dans une fiducie sans droit de regard. Il tient toutefois à reconnaître le droit de ses adversaires à penser le contraire : « Ses adversaires ont le droit de penser qu’il y a une possibilité considérable que ses employés croient que c’est dans leur intérêt de favoriser leur ancien patron, même s’il s’est séparé temporairement de ses actifs. Mais je ne crois pas qu’il [Pierre Karl Péladeau] essaierait vraiment de manipuler ses médias comme l’a fait Berlusconi. Je pense que c’est justifié de lui donner le bénéfice du doute. » 

Conrad Black, à qui on a déjà prêté des ambitions politiques, a lui-même utilisé son empire de presse pour diffuser ses opinions, le plus souvent conservatrices. Il s’en défend toutefois : « La position que j’ai toujours adoptée, c’est d’imposer une distinction claire entre l’opinion et le reportage. Et quant à l’opinion, on en a publié une bonne variété.»

Les journaux ayant appartenu à l’homme d’affaires, qu’il s’agisse du National Post ou du Daily Telegraph, étaient généralement associés à la droite. Malgré tout, Black fait valoir que leurs reportages n’étaient pas tendancieux : « Le Daily Telegraph est le pilier du parti conservateur en Grande Bretagne. Or, l’ancien chef du parti travailliste, Neil Kinnock, a dit à maintes reprises que c’était un journal absolument fiable quant à ses reportages, sans aucun biais. On a toujours essayé de garder ce statut. Est-ce qu’on peut dire la même chose de Québecor ? Je ne suis pas convaincu de ça, mais ce n’est pas à moi de lancer des allégations. »

Originaire du Québec, Conrad Black connaît très bien la politique québécoise, lui qui a écrit une biographie magistrale de l’ancien premier ministre du Québec Maurice Duplessis. Bien qu’il n’ait jamais eu une grande sympathie pour le PQ, il souligne qu’il ne faut pas sous-estimer Pierre Karl Péladeau, qu’il a rencontré quelques fois au fil des ans : « Je pense que c’est un homme qui aimera le combat politique. Je pense que sa nature est bien taillée pour cette carrière. Quant à son jugement politique, je ne suis pas sûr de ça.»

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