Ça va mal chez Nokia

Publié le 15/10/2009 à 14:01

Ça va mal chez Nokia

Publié le 15/10/2009 à 14:01

Le siège social de Nokia, à Espoo, en Finlande. Photo : Bloomberg

Voilà des résultats qui font mal et qui ont surpris les analystes : pour la première fois en plus de dix ans, le géant finlandais du téléphone cellulaire Nokia annonce une perte nette et elle totalise la rondelette somme de 559 millions d’euros (834 M$ US).

C’est d’autant plus considérable si on considère qu’à la même période l’an dernier le plus important fabricant de téléphones cellulaires au monde avait engrangé un bénéfice net de 1,09 milliards d’euros.

En fait, c’est la première fois que Nokia subit une telle déconvenue depuis la parution de ses premiers résultats trimestriels en 1996.

La perte a surpris les analystes par son ampleur et selon des observateurs, elle témoigne de changements importants dans l’industrie de la téléphonie cellulaire, auxquels Nokia peine à s’adapter.

Les utilisateurs d’appareils sans fil se tournent en effet de plus en plus vers les téléphones intelligents, où les produits de Nokia se démarquent mal de la concurrence.

Or, l’appareil N97, la réponse de Nokia au iPhone, affiche des ventes décevantes alors qu’il vient d’être lancé. Résultat : Nokia a écoulé 16,4 millions d’appareils intelligents au dernier trimestre, soit 500 000 de moins qu’au cours des trois mois précédents. Autant les ventes d’appareils de la série N (multimédia) que celles d’appareils de la série E (pour la clientèle d’affaires férue du BlackBerry) sont en baisse au dernier trimestre, et la part de marché de Nokia dans les appareils sans fil stagne à 38%.

« Au moment où Apple s’apprête à accroître sa présence en Europe et où le N97 est mis sur les étalages, l’occasion était belle pour l’entreprise de montrer ce dont elle était capable, mais il est clair qu’elle n’y est pas parvenue, et c’est ce qui explique le manque à gagner du côté des revenus », avance Ben Rogoff, gestionnaire de portefeuille chez Polar Capital Technology Trust à Londres.

La faiblesse des ventes de téléphones intelligents n’est pas le seul sujet d’inquiétude pour Nokia. Une coentreprise établie avec Siemens en vue du développement d’un réseau de télécommunications s’avère aussi une aventure très coûteuse alors que Nokia a dû ajouter à son bilan une charge de 908 millions d’euros de dépréciation d'actifs en raison de moins bonnes perspectives de ce côté.

« Le réseau commun avec Siemens s’apparente à un désastre », commente Alexander Peterc, analyste chez Exane-BNP Paribas, citant des ventes « radicalement en-deçà des attentes ».

«Un regard attentif sur Nokia permet de voir que des choses importantes ne vont pas», a résumé un analyste de la banque FIM, Michael Schröder.

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