Plein Jus utilise une nouvelle technologie pour créer des boissons santé


Édition du 19 Mars 2016

Plein Jus utilise une nouvelle technologie pour créer des boissons santé


Édition du 19 Mars 2016

Plein Jus a lancé en avril 2015 une gamme de jus de légumes pressés à froid grâce à la technologie hydrostatique à haute pression. [Photo : Jérôme Lavallée]

Philippe Bonnet a combiné les forces de deux petites entreprises qui lui appartiennent pour développer une nouvelle boisson, unique sur le marché québécois, destinée à plaire aux consommateurs soucieux de leur santé.

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Plein Jus, qu'il a acquise en décembre 2014, a lancé en avril 2015 une gamme de jus de légumes pressés à froid grâce à la technologie hydrostatique à haute pression. Cette technologie se trouve dans l'usine voisine de Natur+l XTD, à Saint-Hyacinthe, dont M. Bonnet est actionnaire minoritaire. Depuis 2010, cette entreprise utilise deux machines fonctionnant à l'eau pressurisée afin de détruire les bactéries présentes dans les produits. Ces appareils, qui valent plus de deux millions de dollars chacun, servent notamment à presser à froid des viandes emballées.

Mais pour les jus de légumes, l'utilisation de cet équipement mène à un résultat «quasiment miraculeux», dit M. Bonnet. Avec une pression de 87 000 livres-force par pouce carré (psi), l'appareil élimine les bactéries, mais conserve les vitamines, les enzymes et les nutriments bénéfiques pour la santé et habituellement détériorés dans les procédés de pasteurisation communément utilisés dans l'industrie du jus. Il en résulte une boisson semblable à celle produite dans un extracteur maison à l'aide de légumes crus. De plus, celle-ci ne contient plus les fibres difficiles pour la digestion et atteint une durée de vie de plus de 60 jours, sans agent de conservation. Une caractéristique qui favorise son entrée dans les réseaux de distribution. Les anciennes boissons de Plein Jus pasteurisées avaient une durée de vie de 10 à 12 jours, ce qui restreignait leur déploiement.

L'idée de produire des jus de légumes pressés à froid a germé alors que ce type de proposition a fait son apparition aux États-Unis sous les marques Suja Juice et Blueprint. La chaîne Metro a approché Plein Jus et l'a accompagnée dans la création des nouvelles saveurs, entre autres en émettant des recommandations au sujet du goût et des emballages. «On était un peu hésitants, raconte M. Bonnet. Lorsque Metro nous a demandé si on voulait embarquer dans ce genre de produit, ça nous a mis en confiance.»

Depuis la mise en marché de la nouvelle gamme de Plein Jus, Natur+l XTD a commencé à presser à froid des jus de légumes pour des entreprises présentes en Ontario, dont Pulp and Press Juice Co. et Cedar Juice.

«Lorsque Metro nous a demandé si on voulait embarquer dans ce genre de produit, ça nous a mis en confiance.» - Philippe Bonnet,président de Plein Jus.

Bio, mais à quel prix ?

Contrairement aux autres produits de la marque Plein Jus, soit les jus de fruits et les boissons fouettées (smoothies), les jus de légumes sont certifiés biologiques. «C'est un atout, souligne Philippe Bonnet. On se retrouve avec un produit rare sur le marché.»

Selon un sondage mené par Filière biologique du Québec en 2013, 58 % des Québécois seraient disposés à payer plus cher pour des aliments qu'ils savent meilleurs pour la santé. En revanche, 53 % des non-consommateurs de produits biologiques évoquaient le prix comme principal frein, et 58 % des consommateurs ont indiqué que ce prix limitait leurs achats dans cette catégorie de produits. Seulement 34 % des répondants trouvaient acceptable un écart de prix de 40 % et 56 % s'accommodait d'un prix 30 % plus élevé pour un produit biologique.

Dans le cas de ses jus de légumes, M. Bonnet admet que la principale tâche consiste à renseigner le consommateur sur les bienfaits de la pression à froid pour justifier le prix relativement élevé. Actuellement, la bouteille de 355 millilitres se détaille environ 7 $. L'ancien président de Damafro constate que les Québécois sont plus faciles à éduquer en matière de fromage. «Dans le jus, je me rends compte que ce n'est pas le même consommateur», dit-il.

Il jongle avec l'idée de réduire le format de la bouteille, pour rendre le produit plus abordable à l'unité. Sinon, il pourrait peut-être diminuer le coût de production, pour abaisser le prix de vente, en s'approvisionnant en légumes non biologiques.

Les nouveaux produits de Plein Jus atteignent une durée de conservation de 60 jours, tandis que les anciennes boissons pasteurisées avait une durée de vie de 10 à 12 jours.

Jean-François Ouellet, professeur agrégé au Département d'entrepreneuriat et innovation à HEC Montréal, indique que «plus on devance la tendance, plus cela peut être long avant que le consommateur comprenne le message et que le produit décolle sur le marché».

M. Bonnet ciblait au départ comme clientèle les jeunes couples de la fin de la vingtaine et du début de la trentaine. À son grand étonnement, ses ventes enregistrées dans les bars, cafés et cafétérias sur les campus des établissements d'enseignement supérieur lui ont démontré que ce sont plutôt les universitaires du début de la vingtaine qui sont les plus prompts à sortir leur portemonnaie pour se procurer son produit.

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