Les PME manufacturières du Québec stagnent

Publié le 09/05/2014 à 13:32

Les PME manufacturières du Québec stagnent

Publié le 09/05/2014 à 13:32

Par Denis Lalonde

(Photo: Capture d'écran)

Alors que 2012 avait été une année de croissance, 2013 a été plus difficile pour les PME manufacturières québécoises.

C’est ce que laisse entendre la cinquième édition du Baromètre industriel québécois, présenté par Sous-traitance industrielle Québec (STIQ).

«Même si le niveau d’activité est encore bon, plusieurs indicateurs sont à la baisse et indiquent une stagnation du marché, comme le chiffre d’affaires, le taux d’utilisation de la capacité de production et l’appel à la sous-traitance. De plus, le marché de l’emploi semble moins favorable aux travailleurs», raconte le président-directeur général de STIQ, Normand Voyer.

L’organisation, qui compte 700 membres, offre des services professionnels et techniques de recherche, d’évaluation et de développement d’entreprises, en plus d’organiser des événements de maillage entre les grands «donneurs d’ordres» et les PME manufacturières de la province.

Des baisses de chiffre d’affaires plus nombreuses

En 2013, 23% des entreprises ayant participé à l’étude ont connu une baisse de leur chiffre d’affaires d’au moins 5%, par rapport à 16% un an plus tôt. Ce pourcentage augmente de façon continue depuis 2011, année où seulement 13% des entreprises affichaient une telle baisse par rapport à l’année précédente.

De plus, seuls 44% des répondants ont affirmé avoir eu une hausse d’au moins 5% de leur chiffre d’affaires en 2013. Il s’agit d’une baisse de 12 points de pourcentage par rapport à 2012.

Embauches moins nombreuses

Par ailleurs, 31% des entreprises ont vu leur nombre d’employés progresser d’au moins 5% en 2013, en baisse de quatre points de pourcentage sur un an. À l’inverse, 20% des répondants ont affirmé avoir réduit leur nombre d’employés d’au moins 5%, comparativement à 13% en 2012.

Cela a eu pour effet de diminuer quelque peu les problèmes de recrutement. Ainsi, 66% des entreprises ont déclaré avoir un problème important ou très important de recrutement d’employés spécialisés. Si ce chiffre peut paraître élevé, il est inférieur à celui de 72% obtenu en 2012.

«En 2013, les entreprises ont connu moins de problèmes de recrutement et de rétention de leur employés. En effet, il s’agit du plus bas niveau enregistré depuis 2010. Cela s’explique par le manque de vitalité du secteur manufacturier, qui entraine un marché de l’emploi moins favorable. Ainsi, lorsque les employés ont peu de possibilités de changement intéressantes, ils préfèrent généralement rester chez leur employeur actuel», souligne le rapport.

Malgré tout, 43% des répondants disent toujours avoir un problème important ou très important de rétention de personnel, par rapport à 46% un an plus tôt. 

Les défis de 2014

Le document souligne que les PME québécoises exportent très peu, leur marché principal restant en général le Québec ou le Canada. Celles qui exportent le font souvent vers les Etats-Unis, mais auraient aussi intérêt à s’ouvrir sur le monde.

Dans l’ensemble, les répondants affirment réaliser 63% de leur chiffre d’affaires au Québec, 16% dans le reste du Canada, 15% aux États-Unis et seulement 6% à l’international (hors États-Unis).

«Le développement de nouveaux marchés est donc primordial, même si celui-ci implique de grands efforts. En effet, les nombreux accords de libre-échange constituent une opportunité pour les entreprises d’ici, mais les résultats du Baromètre industriel québécois démontrent que le gage de succès de ces nouvelles tentatives d’exportations est d’avoir une présence déjà bien établie à l’international», estime le document.

Les États-Unis demeurent le marché principal des produits manufacturiers québécois. En 2013, 73% des exportations manufacturières y étaient acheminées, et cette proportion est stable depuis les cinq dernières années. «Les exportations manufacturières vers les États-Unis ont augmenté de 17% depuis 2009, totalisant 42,9 milliards de dollars. Toutefois, elles restent encore inférieures de 8% au niveau de 46,3 milliards de dollars en 2008.

L’étude laisse aussi entendre que le protectionnisme américain, notamment par le biais du «Buy America Act», devrait inciter les PME manufacturières à accroître leurs exportations vers d’autres marchés.

Hausser la productivité

STIQ estime que l’augmentation de la productivité est essentielle pour demeurer compétitif, surtout avec la concurrence étrangère qui augmente. Une situation qui serait prise à la légère au Québec.

«Malgré les efforts déployés, la productivité du secteur manufacturier a baissé de 4 % depuis 2009 au Québec, alors que l’Ontario et le Canada ont connu une hausse entre 2009 et 2012 de 6% et 5% respectivement», lit-on dans le document.

Le Baromètre industriel québécois estime que la baisse de productivité est attribuable en grande partie aux faibles investissements dans les machines et le matériel, ou plus globalement, en recherche et développement (R&D).

En 2012, l’investissement privé en machines et matériel représentait 4,9% du PIB du Québec, soit une baisse de 40% par rapport à 1999, disait le document Productivité et prospérité au Québec, bilan 2013, du Centre sur la productivité et la prospérité de HEC Montréal.

Seuls 31% des répondants au Baromètre industriel québécois ont investi plus de 5% de leur chiffre d’affaires dans l’achat d’équipement et seulement 19% ont autant investi dans la R&D. Ces niveaux d’investissement n’ont pas progressé au cours des cinq dernières années.

La diminution des investissements a été particulièrement marquée dans le secteur minier en raison, entre autres, du contexte économique mondial et du climat politique houleux relié aux ressources naturelles au Québec.

Méthodologie

Baromètre industriel québécois a été réalisé à la suite d'un sondage effectué par le Bureau d'Intervieweurs Professionnels auprès de 400 PME manufacturières du Québec pour le compte de STIQ. L'analyse des données recueillies et des tendances économiques a été réalisée par Raymond Chabot Grant Thornton.

À la une

Bourse: nouveaux records pour le Dow Jones et le S&P 500 à Wall Street

Mis à jour le 28/03/2024 | lesaffaires.com, AFP et Presse canadienne

REVUE DES MARCHÉS. La Bourse de Toronto est en hausse et les marchés américains sont mitigés.

À surveiller: Microsoft, Apple et Dollarama

28/03/2024 | lesaffaires.com

Que faire avec les titres de Microsoft, Apple et Dollarama? Voici quelques recommandations d’analystes.

Bourse: les gagnants et les perdants du 28 mars

Mis à jour le 28/03/2024 | LesAffaires.com et La Presse Canadienne

Voici les titres d'entreprises qui ont le plus marqué l'indice S&P/TSX aujourd'hui.