Le manufacturier doit représenter 20% du PIB québécois en 2026

Publié le 02/08/2016 à 16:18

Le manufacturier doit représenter 20% du PIB québécois en 2026

Publié le 02/08/2016 à 16:18

Par François Normand

Les Manufacturiers et exportateurs du Québec (MEQ) ne manquent pas d'ambition. D'ici 2026, ils veulent faire passer la part du secteur manufacturier dans le PIB du Québec de 14% à 20%, soit le même niveau qu'Allemagne.

En entretien avec Les Affaires, le président des MEQ, Éric Tétrault, a reconnu que ce projet est extrêmement ambitieux. «On peut y arriver, mais ça va prendre du temps», laisse-t-il tomber, en précisant que son organisation publiera à l'automne une stratégie détaillée à ce sujet.

Le secteur manufacturier québécois a déjà du reste représenté 20% du PIB, soit en 2004. Mais depuis, il est en déclin comme en Ontario, dans l'ensemble du Canada et dans la plupart des pays développés.

C'est une tendance mondiale, où le secteur manufacturier décline au profit du secteur des services (ce qui inclut le commerce de détail et la finance), soulignent les économistes.

Avec un taux de 20% en 2014, l'Allemagne fait cavalier seul comparativement à des pays comme la France (10%) ou le Royaume-Uni (8,4%), selon les données du ministère français de l'Économie, de l'industrie et du numérique.

Quant aux États-Unis, la part du manufacturier y représentait 12,5% du PIB en 2013, d'après une analyse de l'Economy policy institute (EPI).

C'est dire à quel point la cible des MEQ est très ambitieuse.

Car, pour porter la part du secteur manufacturier à 20% du PIB en 2026, le Québec devra créer environ 2 000 nouvelles entreprises manufacturières soit une moyenne de 200 par année, selon Éric Tétrault.

La stratégie des MEQ

Comment les MEQ comptent-ils y arriver? En misant sur l'innovation, la formation de la main-d'oeuvre, les nouvelles technologies de production (Impression 3D, objets connectés, etc.) et en exportant une bonne partie de la production dans les marchés émergents.

«Il y a une classe moyenne qui s'embourgeoise dans ces pays. Il faut viser ces gens-là», affirme Éric Tétrault.

À eux seuls, les quatre pays du BRIC (Brésil, Russie, Inde, Chine) regroupent 40% de la population mondiale et comptent pour 22% du PIB de la planète.

La cible de 20% des MEQ est-elle du reste réaliste?

Hélène Bégin, économiste principale au Mouvement Desjardins, salue la volonté de l'industrie de revigorer le secteur manufacturier, mais elle estime en même temps que cette cible sera «difficile à atteindre».

«Il y a des raisons structurelles au déclin du secteur manufacturier au Québec, et il est peu probable que cela remonte», dit-elle.

L'économiste rappelle que le secteur manufacturier québécois a perdu des plumes en raison des difficultés rencontrées au fil des ans par les secteurs des télécommunications, de la foresterie, des pâtes et papiers, du textile, sans parler du meuble.

Selon Éric Tétrault, pour reprendre de la vigueur, le secteur manufacturier doit miser sur des niches manufacturières de pointe comme la pharmaceutique, les biotechnologies ou l'aérospatiale.

Hélène Bégin fait remarquer que le Québec fait face à un autre défi s'il veut augmenter la part du manufacturier dans le PIB en exportant une bonne partie de sa production: la concurrence des autres pays développés.

«Nous ne sommes pas les seuls dans la course», insiste-t-elle.

Par exemple, plusieurs entreprises manufacturières européennes exportent de plus en plus dans les pays émergents - dont les allemandes et les françaises - compte tenu de la faiblesse de la croissance économique en Europe.

Quoi qu'il en soit, Hélène Bégin estime que le projet des MEQ est positif, car il pourrait permettre de renouveler le tissu industriel du Québec, et ce, même si la part du manufacturier dans le PIB ne devait passer que de 14% à 16%.

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