David contre Goliath dans le marché du ciment

Publié le 09/06/2017 à 06:00

David contre Goliath dans le marché du ciment

Publié le 09/06/2017 à 06:00

Par François Normand

[Photo: 123rf]

C’est pratiquement David contre Goliath. Deux PME québécoises, Prodexim International et Les Émulsions Bourget, unissent leurs forces pour s’attaquer au marché nord-américain des adjuvants, un intrant utilisé par les cimentiers dans la fabrication du ciment. Ce marché est contrôlé par une poignée de multinationales.

«Notre produit change les caractéristiques du ciment pour le rendre plus résistant», affirme au bout du fil Gabriela Buca, présidente et chef de la direction de Prodexim International, une PME de Brossard sur la rive sud de Montréal.

Spécialisée dans la R-D, cette dernière commercialise un adjuvant liquide pour les cimentiers. De leur côté, Les Émulsions Bourget sont une division des Entreprises Bourget, à Joliette. L'entreprise fabrique le liquide élaboré par Prodexim International.

Prodexim International affirme que son produit permet aux cimenteries de réduire de 10 à 15% leur consommation d’énergie et leurs coûts pour broyer le clinker, un constituant du ciment.

De plus, le produit de la PME permet aux cimenteries de réduire leurs émissions de gaz à effet de serre (GES). Les cimenteries émettent beaucoup de GES. Chaque tonne de ciment produite émet environ une tonne de CO2.

Une concurrence féroce

Le périple des deux entreprises québécoises ne sera pas de tout repos, car Prodexim International et Les Émulsions Bourget font face à une forte concurrence dans l’industrie des adjuvants, surtout en Amérique du Nord.

Chez celle-ci, on compte des multinationales comme l’américaine Grace, la française Chryso et la suisse Sika.

Le marché américain est néanmoins particulièrement intéressant pour les deux entreprises québécoises.

En 2015, la production de ciment a atteint près de 85 millions de tonnes métriques, selon la Portland Ciment Association, qui représente 93% des producteurs aux États-Unis.

Pour se démarquer de la concurrence, les deux PME québécoises ne miseront pas sur le prix, car les adjuvants sont devenus une «commodité» qui n’a presque pas évoluée depuis des décennies, selon eux.

«Nous miserons sur la qualité-prix», souligne Luc Delangis, président des Émulsions Bourget, en précisant que cela nécessitera un «travail d’éducation» pour convaincre les cimentiers d’acheter les adjuvants de Prodexim International.

Les deux entreprises ont développé une formule qui permet aux cimentiers de tester à petite échelle les adjuvants, et ce, sur une période de 28 jours (le temps requis pour vérifier la qualité du ciment).

Ainsi, les cimentiers n’ont pas besoin de laisser tomber du jour au lendemain les adjuvants qu’ils utilisent déjà. L’enjeu est de taille : une cimenterie peut produire de 50 à 60 tonnes de ciment à l’heure.

Le principal risque d’affaires

Le principal risque d’affaires de l’entreprise en est un de crédibilité, estime Gabriela Buca.

«La concurrence va jouer sur notre image, sur nos capacités techniques et sur notre taille», dit-elle.

Les deux entreprises québécoises restent d’ailleurs volontairement floues sur leur chiffre d’affaires. Ensemble, Prodexim International et Les Émulsions Bourget affirment afficher des revenus qui dépassent les 100 millions de dollars canadiens.

À titre de comparaison, le fabricant d’adjuvants Grace a réalisé un chiffre d’affaires de 1,6 milliard de dollars américains en 2016.

 

 

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