Lourdement endetté, le groupe espagnol de BTP et de services FCC a annoncé lundi avoir vendu 6% de son capital social au co-fondateur de Microsoft Bill Gates pour 113,5 millions d'euros.

Bill Gates devient ainsi le deuxième actionnaire du groupe après son président Ester Koplowitz, qui détient quelque 54% du capital de FCC.

Le groupe, qui a obtenu en juillet, en consortium, un contrat historique pour la construction de trois lignes du métro de Ryad, d'un montant de 6,07 milliards d'euros, cherche depuis des années à moins dépendre de son pays d'origine, englué dans la crise.

FCC "a vendu 7.638.198 actions de FCC en propre, équivalent à 6% de son capital social. L'acheteur est une ou plusieurs sociétés liées à William H. Gates. La transaction a été réalisée au prix de marché pour un montant de 113,542 millions d'euros", indique le groupe dans un communiqué.

Cette opération "restera sans effet sur le compte de résultat de l'exercice", a précisé le groupe.

FCC a publié en août une perte nette semestrielle de 607,6 millions d'euros, contre un bénéfice de 53,4 millions un an plus tôt, souffrant notamment de la faillite de sa filiale autrichienne Alpine.

Alpine Bau, groupe détenu à 100% par FCC, a déposé le bilan fin juin et se trouve désormais en liquidation, après l'échec d'un plan de restructuration lancé en mars.

La chute de ses revenus en Espagne (-17,8%) au premier semestre a été compensée en partie par le bond enregistré en Amérique latine (+13%) et dans la région Moyen-Orient et Afrique du Nord (+25,2%).

Après avoir tiré au premier semestre 42% de ses revenus de l'étranger, FCC a affirmé en juillet avoir décroché, en consortium, le "plus gros contrat international de l'histoire de la construction espagnole", celui de trois lignes du métro de Ryad, pour un montant de 6,07 milliards d'euros.

Au total, les autorités saoudiennes ont confié à trois consortiums la réalisation du métro de Ryad, un projet de 22 milliards de dollars.

Depuis l'explosion de la bulle espagnole, le groupe a également entamé une réorganisation de son portefeuille d'activités pour être moins exposé au secteur sinistré de la construction.

Au premier semestre, le segment "services à l'environnement" représente ainsi 44,7% de ses ventes, celui consacré à la gestion de l'eau 14,2%, contre 34,6% pour la construction et 8,6% pour le ciment.

Le titre FCC s'est envolé lundi à la Bourse de Madrid, prenant 5,42% à 15,67 euros, dans l'attente d'un accord de refinancement de sa dette.

Le groupe ploie toujours sous une lourde dette qui atteignait fin juin 6,654 milliards d'euros, contre 7,088 milliards fin 2012.