Tordeuse des bourgeons de l'épinette: Québec prêt à aider l'industrie forestière

Publié le 02/12/2014 à 14:55

Tordeuse des bourgeons de l'épinette: Québec prêt à aider l'industrie forestière

Publié le 02/12/2014 à 14:55

Par La Presse Canadienne

La tordeuse des bourgeons de l'épinette continue de faire des ravages au Québec. (Photo: Ressources naturelles Canada)

S'il est prêt à mettre de l'avant un programme destiné aux entreprises forestières aux prises avec la propagation de l'épidémie de tordeuse du bourgeon d'épinette, le gouvernement Couillard veut éviter de donner l'impression qu'il subventionne l'industrie. 

Au cours d'une mêlée de presse, mardi, à Québec, le ministre des Forêts, de la Faune et des Parcs, Laurent Lessard, a expliqué qu'il ne fallait pas «exposer» la province à un avantage qui pourrait être perçu comme une aide financière par d'autres juridictions.

«Rappelez-vous le désaccord avec les Américains sur le bois d'oeuvre, ça a coûté 2 milliards $, a-t-il dit. C'est le plancher qu'on ne devra pas atteindre.»

Dans la foulée de la fermeture de deux des trois machines à papier de Produits forestiers Résolu à Baie-Comeau, le ministre des Forêts a par ailleurs indiqué qu'il devait rencontrer les intervenants du secteur au cours de la journée. Il n'a toutefois pas fourni de détails sur le type de «plan de récupération» qui pourrait être mis de l'avant par Québec.

«Nous sommes prêts à lancer un accord sur les principes, a dit M. Lessard. Aussitôt que l'on s'entend (...) sur le court terme, on peut l'appliquer (le plan) immédiatement.»

En octobre dernier, le président et chef de la direction de Résolu (TSX:RFP), Richard Garneau, avait laissé entendre que près de trois millions d'hectares de forêts au nord de la vallée du Saint-Laurent sont infestés par la tordeuse du bourgeon d'épinette, qui s'attaque au sapin et au pin blanc.

D'après lui, si rien n'est fait, l'infestation pourrait contaminer entre 10 et 15 millions d'hectares d'ici quelques années.

L'utilisation de bois contaminé est plus dispendieuse pour une entreprise car elle doit notamment s'assurer de faire disparaître les taches laissées par la tordeuse du bourgeon afin de s'assurer de sa qualité. De plus, il faut plus de fibre contaminée pour produire une tonne de papier journal. 

En Colombie-Britannique, l'infestation du dendroctone du pin ayant débuté en 1996 avait incité le gouvernement de cette province à réduire le prix du mètre cube de bois récolté pour aider son industrie forestière.

«Résolu n'a pas fixé le montant de la cible de réduction, a dit M. Lessard. (On veut) que le maximum soit fait. On va faire des efforts. Résolu doit en faire.»

Le ministre Lessard a toutefois prévenu que ce plan d'aide n'allait pas être une bouée de sauvetage pour le secteur du papier journal, qui, selon lui, a accusé un recul de 10% à l'échelle mondiale.

«Il n'y a pas de tordeuse du bourgeon d'épinette à Amos, où des activités ont été fermées, a-t-il dit. Ce que l'on souhaite, c'est d'être capable de trouver d'autres marchés, comme l'on fait Kruger (filaments de cellulose) et Domtar, qui se spécialise dans les couches avec la fibre de bois.»

De son côté, le porte-parole péquiste en matière de forêts, Sylvain Roy, a exhorté Québec à agir en affirmant que quelque 20 000 emplois avaient été perdus dans l'industrie forestière entre 2003 et 2012 en raison des fermetures d'entreprises.

«On sait qu'il y a des solutions dans le contexte où les ressources sont disponibles», a-t-il dit, en point de presse, flanqué du député de la circonscription de René-Lévesque (Côte-Nord), Marjolain Dufour, ainsi que de la mairesse de Forestville, Micheline Ancil. 

D'après M. Roy, la situation actuelle signifie le «retour de l'incertitude» sur la Côte-Nord, puisque l'hésitation du gouvernement Couillard dans ce dossier démontre qu'il abandonner les régions.

La mairesse de Forestville a quant à elle demandé aux autorités provinciales d'assurer un approvisionnement suffisant aux industriels afin d'assurer leur survie.

«Depuis plusieurs mois, ces demandes sont adressées au gouvernement, a dit Mme Anctil. Nous demandons des réponses au ministre. Nous sommes ici pour réclamer l'heure juste.»

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