Cette maison consomme 90% moins d'énergie qu'une maison normale

Publié le 20/09/2016 à 14:25

Cette maison consomme 90% moins d'énergie qu'une maison normale

Publié le 20/09/2016 à 14:25

(Photo: courtoisie)

Dans le quartier Ahuntsic à Montréal, une construction détonne dans l'alignement des autres maisons unifamiliales de la rue Saint-Charles. Sa façade, orientée au nord, ne compte que quelques minuscules fenêtres, comme si ces futurs habitants craignaient le regard indiscret des passants. Or, ce caractère secret n'a rien avoir avec un trouble psychologique de ses propriétaires, mais avec les principes des maisons passives. La vaste majorité des ouvertures de cette propriété, dont la reconstruction est presque achevée, sont orientées plein sud afin de faire le plein d'une source d'énergie abondante, renouvelable et entièrement gratuite: l'énergie solaire.

En juillet 2015, un couple de Français établis il y a trois ans au Québec, Damien et Déborah Chaveron, ont entrepris la rénovation majeure d'une maison dans le but d'obtenir la première certification Passivhaus au Québec. Ce label créé en Allemagne dans les années 1990 est accordé aux maisons consommant moins de 15 kWh par 1 mètre cube de superficie par année, soit 90% moins d'énergie qu'une maison conventionnelle.

«Le principe de Passivhaus, c'est d'économiser l'énergie de façon passive, grâce à une isolation de grande qualité et par les gains solaires, plutôt que de façon active, en misant sur une mécanique plus performante», explique Lucie Langlois, l'architecte associée à ce projet et l'une des rares professionnelles à avoir suivi les formations Passivhaus au Québec.

L'adaptation de cette certification dans le climat du Québec s'avère tout un défi en respectant des coûts de construction raisonnable. «La tâche n'est pas impossible et le potentiel d'économie d'énergie est immense. On peut appliquer les principes de Passivhaus autant pour des maisons individuelles que pour des édifices à bureau, comme on le fait déjà en Europe», dit la présidente de Maison passive Québec, une petite association qui croit au potentiel de ce type de construction.

(Photo: courtoisie)

L'efficacité énergétique supérieure s'obtient en isolant les murs de l'extérieur, ce qui supprime tous les ponts thermiques par où s'échappe la chaleur dans les maisons conventionnelles. La lutte contre les ponts thermiques touche également la fenestration. Les Chaveron ont fait venir des fenêtres de très haute qualité d'Autriche pour se conformer aux normes Passivhaus. «Le cadre des fenêtres québécoises n'était pas assez performant au niveau de la déperdition de chaleur», explique Damien Chaveron, un anesthésiste de profession.

Ce type d'habitation se distingue aussi par leur confort et leur qualité de l'air intérieur. Un système de ventilation récupérateur de chaleur (VRC) effectue huit changements d'air complet par jour. Ce VRC est jumelé à un système de géothermie à boucle horizontale récupérant la chaleur du sol en hiver pour préchauffer l'air qui entre dans la maison, tout en faisant l'inverse en été. «Un seul élément chauffant, d'une puissance équivalente à un sèche-cheveux, assurera le chauffage de la maison même par froid sibérien», assure le père de famille.

D'une superficie de 2800 p.c., incluant le sous-sol, la Maison Ozalée -c'est son nom-, aurait coûté de 15 à 20% de plus à construire qu'une maison conventionnelle de même taille. «Mais cette différence s'explique en grande partie parce qu'on est des pionniers et parce qu'on a fait une rénovation et non une construction neuve. En Europe, les maisons passives se construisent au même prix que les maisons conventionnelles», soutient M. Chaveron. Visant aussi la certification LEED Platine, la Maison Ozalée est habitée par les Chaveron depuis mars 2016. «On a quelques ajustements à faire, mais on est très heureux dans notre maison», dit Damien. La certification Passivhaus devrait être accordée dans les prochaines semaines, si tout va pour le mieux. On promet des journées portes ouvertes.

À suivre sur: www.ozalee-passive.com.

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