Une usine abandonnée relancée tambour battant

Publié le 19/02/2011 à 00:00, mis à jour le 28/02/2011 à 14:09

Une usine abandonnée relancée tambour battant

Publié le 19/02/2011 à 00:00, mis à jour le 28/02/2011 à 14:09

Une usine qui ferme rime avec mauvaise nouvelle pour la région où elle se trouve. Sauf quand des entrepreneurs voient le bâtiment désaffecté comme une occasion d'affaires et qu'ils décident de lui donner une nouvelle vie.

C'est ce qu'ont fait Richard et André Désourdy en achetant l'ancienne usine Exeltor, à Bedford en Montérégie, un immeuble de 118 000 pieds carrés. L'usine d'aiguilles Exeltor a déjà employé environ 360 personnes. Il en restait moins du tiers lorsqu'elle a fermé, en 2008.

Cette fermeture a suscité la mise en place du plan de développement Vision Bedford 2020, qui regroupe Bedford et trois autres municipalités, et qui vise à dynamiser les secteurs industriel, touristique et agroalimentaire. La réactivation de l'usine s'inscrit dans ce plan.

Propriétaires de vitreries et d'immeubles à logement, Richard Désourdy et son père André ont acheté Exeltor en novembre 2009, sans avoir prospecté d'éventuels locataires. " Notre stratégie, révèle Richard Désourdy, était d'attirer plusieurs petites entreprises plutôt qu'une grande, pour ne pas être à la merci d'une crise dans un des secteurs. "

Rapidement, le bâtiment, rebaptisé TechnoComplexe Bedford, a signé un contrat avec deux firmes : Escaliers Inox, puis Inocusol (décontamination des sols). Mais Richard Désourdy estime que c'est avec Ayotte Drums, " une entreprise internationale et bien établie ", que le TechnoComplexe prendra véritablement son envol.

" Nos batteries acoustiques, fabriquées à la main, sont parmi les trois meilleures du monde ", affirme William Jennison, propriétaire d'Ayotte Drums. Parmi les percussionnistes les utilisant ou l'ayant fait, on trouve Chester Thompson (Genesis), Joey Waronker (REM, Beck) et Jimmy Keegan (Santana). L'essor de la construction en Colombie-Britannique avait rendu difficile la fidélisation de personnel pour le fabricant, qui cherchait depuis 2007 à se relocaliser.

Main-d'oeuvre qualifiée disponible

Sollicité par Investissement Québec, M. Jennison a sondé Sherbrooke et Gatineau avant de signer un bail de 25 ans à Bedford, en septembre 2010. Richard Désourdy n'en tire aucune vanité. " Ça n'a pas été l'affaire d'un seul homme, tout le monde s'est investi. Le maire est venu rencontrer M. Jennison, tout comme les gens de la Corporation de développement Bedford et région. "

Selon lui, Bedford offrait à M. Jennison plusieurs avantages, comme une main-d'oeuvre disponible, bilingue et hautement qualifiée. " Les employés d'Exeltor fabriquaient des aiguilles, rappelle M. Désourdy, ils travaillaient avec des marges d'erreur infimes. En Colombie-Britannique, M. Jennison a cherché durant deux ans des opérateurs pour fabriquer des baguettes de tambour. Ici, il a formé en deux semaines des anciens d'Exeltor. " Ayotte Drums a aussi trouvé des partenaires locaux dans le secteur métallurgique pour lui fournir certaines pièces.

L'entrepreneur a vu dans la région un grand potentiel de développement. Son plan, échelonné sur 10 ans, comprend la formation d'une communauté de fabricants et, comme corollaire, la création de plusieurs centaines d'emplois. Le TechnoComplexe cherche toujours à attirer l'industrie du jeu électronique. Mais depuis l'arrivée d'Ayotte Drums, l'ambition est de faire de Bedford la plaque tournante de la fabrication d'instruments de musique.

" Ayotte Drums a cherché durant deux ans des opérateurs pour fabriquer des baguettes de tambour [en Colombie-Britannique]. Ici, il en a formé en deux semaines. "

- Richard Désourdy, propriétaire du TechnoComplexe de Bedford

À la une

Wall Street attend de voir comment Musk prévoit redresser Tesla

Musk semble parier que le dévoilement d’un nouveau modèle de robotaxi sera le catalyseur dont son entreprise a besoin.

Tourisme: les vacances se poursuivent

Il y a 54 minutes | John Plassard

EXPERT INVITÉ. Le secteur du tourisme a été celui qui a le plus souffert de la pandémie.

À surveiller: Metro, Gildan et American Express

Que faire avec les titres de Metro, Gildan et American Express? Voici des recommandations d'analystes.