Les Canadiens vulnérables à la hausse des taux hypothécaires

Publié le 06/10/2015 à 14:33

Les Canadiens vulnérables à la hausse des taux hypothécaires

Publié le 06/10/2015 à 14:33

Par La Presse Canadienne

(Photo: Shutterstock)

Près d'un Canadien sur six ne serait pas capable d'absorber une augmentation de 500$ de ses paiements hypothécaires, d'après une nouvelle étude de la Banque de Montréal.

Selon l'institution financière, 6% des répondants à son étude affirment qu'ils ne pourraient pas se permettre une telle augmentation, tandis que plus d'un quart, soit environ 27%, auraient besoin de revoir leur budget.

Une autre tranche de 26% affirme qu'elle serait inquiétée, mais qu'elle pourrait probablement se débrouiller.

Une telle augmentation serait générée dans un scénario où les taux d'intérêt progressaient de trois points de pourcentage - passant de 2,75% à 5,75% - sur un prêt hypothécaire de 300 000$ étalé sur 25 ans.

Compte tenu que les taux d'intérêt devraient grimper dans un avenir prévisible, la banque estime que le moment serait bien choisi pour préparer un plan détaillé de gestion de la dette.

«Pour la plupart des Canadiens, l'objectif ultime devrait être de se débarrasser de ses dettes, mais la première étape devrait consister à éliminer les mauvaises dettes, qui ont le pouvoir de déstabiliser la situation financière d'un ménage», a affirmé dans un communiqué le vice-président de la gestion de patrimoine chez BMO Nesbitt Burns dans l'est du Canada, Jean Richard. 

«Un professionnel des services financiers peut vous aider à éviter que vos dettes n'entraînent une instabilité financière à long terme, en travaillant avec vous à l'élaboration d'un plan pour équilibrer vos comptes aussi rapidement et efficacement que possible.»

Statistique Canada a indiqué le mois dernier que le niveau d'endettement, soit le ratio de la dette des ménages au revenu disponible, avait augmenté à 164,6% au deuxième trimestre, alors qu'il était de 163% au trimestre précédent. 

Cela signifie que les Canadiens devaient près de 1,65$ sur le marché du crédit - ce qui comprend le crédit à la consommation, les prêts hypothécaires et les prêts non hypothécaires - pour chaque dollar de revenu dont ils disposent.

Selon le rapport de l'Institut Info-Patrimoine BMO, près de la moitié des Canadiens, soit 47%, croit que le niveau élevé d'endettement au pays a été influencé par l'augmentation des prix dans l'immobilier, tandis que 40% des répondants l'attribuent à la faiblesse des taux.

Les taux d'intérêt, incluant les taux hypothécaires, se situent depuis quelques temps près de creux historiques. La Banque du Canada a réduit son taux directeur à deux reprises depuis le début de l'année pour tenter de stimuler l'économie, minée par une forte chute des prix des matières premières.

Selon la Banque de Montréal, le moment est bien choisi, lorsque les taux d'intérêt sont faibles, pour effectuer des remboursements importants sur le capital d'un prêt hypothécaire. Selon l'enquête de la banque, 35% des répondants ont dit qu'ils envisageaient de faire de tels paiements.

«Toutefois, les statistiques montrent que les ratios du service de la dette n'ont pas beaucoup changé depuis le début des années 1990, alors que les taux d'intérêt étaient bien plus élevés», a noté le rapport.

«Il semble que beaucoup de Canadiens ont profité des faibles taux d'intérêt pour obtenir des prêts plus importants en vue de l'achat de maisons plus chères, au lieu d'accélérer le remboursement de leurs dettes.»

Le sondage en ligne a été réalisé par ValidateIt pour la Banque de Montréal entre les 23 et 29 juin, auprès de 1014 Canadiens.

L'Association de la recherche et de l'intelligence marketing juge qu'il est impossible d'attribuer une marge d'erreur à un sondage réalisé en ligne puisque la méthode d'échantillonnage est non probabiliste.

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