Un géant de l'immobilier québécois et sa boule de cristal

Publié le 20/01/2017 à 06:00

Un géant de l'immobilier québécois et sa boule de cristal

Publié le 20/01/2017 à 06:00

Par Matthieu Charest

À un certain moment, Broccolini n'y croyait plus. Le constructeur et gestionnaire immobilier s'était même retiré du projet de construction de La Maison de Radio-Canada.

La SRC souhaitait vendre sa tour actuelle et confier la construction de son nouvel immeuble à un même groupe. L'entreprise ne voulait pas de la tour actuelle.

Puis, changement de cap de Radio-Canada qui décide plutôt de scinder son projet en deux. La vieille tour sera finalement vendue au Groupe Mach, près de famille Saputo. Et Broccolini reviendra en piste sur le marché des appels d'offres. Pour finalement emporter une mise qu'elle croyait initialement perdue.

«Ce qui a ensuite fait pencher la balance en la faveur de notre consortium, c’est le fait d’être à l’écoute. C’est aussi simple que ça, dit fièrement  Roger Plamondon, nommé président, Groupe immobilier, à l’automne dernier. Maintenant, nous attendons les approbations du fédéral et nous espérons lancer les travaux au printemps 2017.»

Avec cette entente, Broccolini vient d'obtenir le contrat le plus médiatisé de son histoire.

Qui est ce groupe?

Beaucoup de chemin a été parcouru depuis sa fondation par Donato Broccolini, en 1949, et la construction de sa première maison résidentielle.

Un chemin particulièrement faste ces dernières années pour l'entreprise de 300 employés dont le siège social est à Kirkland, sur l'île de Montréal. Non seulement a-t-elle obtenu le mandat de bâtir la nouvelle Maison de Radio-Canada (voir ci-dessous) et le nouveau siège social canadien d’ABB, mais elle est à parachever la tour L’Avenue, tout près du Centre Bell, qui accueillera entre autres la deuxième succursale montréalaise de la «superstar» mondiale des espaces de coworking: WeWork.

Quelles sont ses perspectives et celles qu'elle entrevoit sur ses marchés?

Rapide tour d'horizon.

Perspectives par secteurs

Résidentiel

Fort du succès de L’Avenue, dont les copropriétés sont vendues à 96% (selon l’entreprise), M. Plamondon envisage l’année à venir avec optimisme. Le marché résidentiel montréalais «est équilibré», pense le président. «Oui, nous avons remarqué une immense pointe dans la construction. Mais les nouveaux projets sont à peu près tous absorbés. Il y a encore de la place au centre-ville, dans la mesure où tu sais t’adapter aux nouvelles réalités».

Et ces nouvelles réalités se traduisent par l’intégration et la modulation. «Nous sommes beaucoup dans la verticalité, dans l’intégration de plusieurs milieux: garderies, bureaux, commerces, appartements, moyens de transport variés, dans un même projet. D’où l’expression: «live, work and play». Par exemple, j’ai vu des projets à Toronto où une école se trouvait dans un complexe multiusage». Le design et les infrastructures gagnent aussi en importance, pour la génération Y, notamment.

Au sein des cinquante étages de L’Avenue (voir ci-dessous), outre les 300 copropriétés, il y aura un Provigo, un Starbucks, une Banque Nationale et des espaces de bureaux partagés (WeWork). Un restaurant pourrait bientôt s’ajouter aux services offerts.

Commercial et industriel

Malgré la croissance fulgurante du commerce en ligne, l’ancien président du Conseil québécois du commerce de détail croit toujours qu’il y a de la place pour les boutiques de «briques et de mortier». «L’expérience client est très importante, je pense que c’est toujours important de pouvoir toucher et regarder. Mais bien sûr, il y a de grands changements et ça fait longtemps que les signaux sont là. Je crois que ce sont surtout les enseignes de moyennes gammes qui en souffrent.»

Broccolini a remporté un succès certain dans l’immobilier industriel, notamment du côté  des entrepôts. Elle a construit un centre de distribution Canadian Tire de 1,6 M de pi2 à Coteau-du-Lac et un édifice commercial de 144 000 pi2 à Vaudreuil-Dorion avant même d’avoir signé un seul bail. «La réalité c’est que les entreprises ne regardent pas trois ans d’avance avant de chercher un espace, mais ça prend du temps à bâtir». Bref, il faut être prêt à anticiper les besoins du marché et à suivre son instinct.

«Ça devrait être une bonne année pour ces développements. Mais encore plusieurs municipalités ne veulent pas de centres de distributions. Je comprends que ça ne génère peut-être pas autant de taxes foncières, mais ça prend un panier équilibré. Ça amène des emplois.»

La firme immobilière intégrée aurait encore plus d’un million de pieds carrés de terrain à développer dans le Technoparc Montréal campus Saint-Laurent. «Avec l’arrivée du Réseau électrique métropolitain [REM], de la Caisse de dépôt, qui va passer à proximité, nous sommes très confiants de développer plusieurs projets».

Quant aux espaces de bureaux, «il y a un fort mouvement de consolidation», dit-il. Les endroits de qualité, flexibles, lumineux et où le panier de services (gyms, etc.) est intéressant, gagnent des parts, au détriment, encore une fois, des édifices qui se trouvent en milieu de gamme.

À surveiller

Plusieurs projets sont à surveiller du côté de Broccolini en 2016: le lancement des travaux de la Maison de Radio-Canada et quelques projets majeurs sur lesquels l’entreprise reste discrète, le temps des les peaufiner avant les annonces. Après Ottawa et Toronto, la firme envisage de surcroît d’ouvrir des bureaux dans l’ouest du pays. En temps et lieu. Toutefois, une chose est sûre, conclut M. Plamondon, président, Groupe immobilier: «Nous ne pouvons pas arrêter notre croissance. Une fois que tu grandis, tu n’as plus le choix de continuer à prendre de l’ampleur». 

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